Cameroun - Corruption. Sérail: batailles autour des avions chinois

La Nouvelle Expression Jeudi le 17 Juillet 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La solidarité gouvernementale vole en éclat, le ministre Nkili insinuant que c’est son collègue de l’économie qui aurait négocié le cout des MA60. Les avions chinois MA60 peinent décidément à avoir grâce aux yeux des camerounais.

ADS

 Un temps mis en cause pour leur sécurité alors qu’ils volent sans peine ailleurs et même au Cameroun depuis plus d’un an, c’est son coût financier qui a récemment défrayé la chronique en juin dernier, lors des questions orales aux députés. La charge est venue du député du Social Democratic Front, Jean Michel Nintcheu, qui s’adressait au ministre des transports Robert Nkili : «Le 11 novembre 2013 le ministre de l’économie de la planification et de l’aménagement du territoire en votre présence, a procédé à la signature d’un accord cadre d’un prêt préférentiel d’un montant de 34 milliards 400 millions avec l’ambassadeur de chine au Cameroun pour l’achat de 2 MA-60 pour le compte de Camair-Co. Monsieur le Ministre, Pouvez-vous expliquer à la représentation nationale pourquoi le Cameroun achète 2 avions à plus de 34 milliards alors que le prix unitaire publié par le constructeur XIAN industries est de 5 milliards 600 millions de FCFA soit environ 11 milliards FCFA pour 2 avions MA-60? ». Le député ajoutait d’ailleurs que la république voisine du Congo avait acheté le même avion pour 7 milliards Fcfa.

Face à la charge du député, la réponse du ministre des Transports sera des plus surprenantes. Le ministre Robert Nkili avait affirmé devant la représentation nationale qu’il n’avait aucune connaissance des détails financiers de l’opération, et qu’il se contentait de jouer le rôle de la tutelle technique. Pourtant, bien avant la signature de l’accord de prêt entre le ministre de l’Economie et la Banque Chinoise d’Import Export (China Eximbank) en novembre 2013, le ministre des Transports avait déjà signé avec les fournisseurs, AVIC, un mémorandum d’entent sur les détails techniques et financiers de la transaction. Ce contrat pour la livraison des avions ayant été signé par Maïgari Bello Bouba, ci devant Ministre d’Etat, ministre des transports à l’époque des faits, il paraît surréaliste que son successeur soutienne qu’il ne sait rien des termes des arrangements pourtant clairs, pris par son département ministériel. Selon ce mémorandum d’entente signé coté camerounais par le ministre des transports, sur les 34 milliards de la transaction, le gouvernement chinois a payé environ 7 milliards pour l’aéronef offert, et il restait donc 27 milliards représentant le cout d’achat de deux avions nus (14 milliards pour les deux soit 7 milliards l’unité comme au Congo), le coût des aménagements, assurances et transport des trois avions (y compris celui offert par le gouvernement chinois et qui vole déjà dans la flotte de l’armée de l’air depuis plus d’un an).

Le cout final payé par le gouvernement camerounais comprend également la fourniture d’un important stock de pièces de rechange, incluant un moteur et deux hélices. Des prix semblables à ceux de la république du Congo, lorsqu’en aout de la même année, ce pays avait acquis un MA 60. Selon des proches du dossier, les charges annexes de l’avion congolaises sont équivalentes à celles du Cameroun. A savoir qu’au delà de 7 milliards consacrés à l’achat de l’avion nu (avant aménagement), ils ont payé les mêmes prix pour les pièces de rechange, les aménagements, les moteurs et autres hélices. Plutôt que d’apporter ces informations à sa disposition, le ministre Nkili a plutôt tenté de charger son collègue de l’Economie, en laissant que c’est ce dernier qui aurait négocié les termes financiers de la transaction, et que s’il y avait surfacturation, ce serait sa faute.

Pour la petite histoire à l’occasion d’un voyage de Paul Biya en chine en juillet 2011, les constructeurs du MA60 (AVIC international Holding Corporation) entrent en contact avec le chef de l’Etat et l’amènent à visiter l’usine. Emerveillé par ces jolis petits avions, et touché par la promesse d’un troisième avion cadeau en cas de commande de deux aéronefs, Paul Biya s’est aussitôt décidé. Surtout qu’à cette période, il avait en tête le problème du renforcement de la flotte de la compagnie aérienne nationale. Cette décision étant déjà prise par le chef de l’Etat, le gouvernement n’avait plus qu’à l’appliquer, en signant toute la paperasse nécessaire, y compris l’accord de prêt avec la chine pour le règlement de la partie non prise en compte par le gouvernement chinois.
 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS