Cameroun - Nigeria. Sécurité transfrontalière: L’assassinat d’un maire divise les forces camerounaises et nigérianes

Salomon KANKILI | Le Messager Mardi le 23 Octobre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Nigérians et Camerounais peinent à accorder leurs violons sur l’assassinat (sur le sol nigérian) d’Abba Djidda Alahdji. L’une des parties pointe le doigt accusateur sur la secte islamique Boko Haram; tandis que l’autre avance la thèse d’un assassinat politique.

ADS


Assassinat politique ou crime sectaire ciblée ? Les avis sont partagés des deux côtés de la frontière Cameroun-Nigeria. A l’origine de ce son discordant: l’assassinat de l’adjoint au maire de la commune de Makari, arrondissement du Logone et Chari dans l’Extrême-Nord. Les faits dans cette tuerie à bout portant remontent à l’après-midi du 5 octobre 2012. Le magistrat municipal revenait de la grande prière du vendredi lorsqu’il est criblé de balles près de sa résidence de Gambarougara, au Nigeria voisin. Le crime à l’arme de guerre (Kalachnikov, d’après un informateur nigérian) se serait produit devant un membre de sa famille dont l’identité n’a pas été révélée, précise-t-on, pour des besoins d’enquête.

Ce jour-là, l’ex maire Abba Djidda Alahdji est approché par une bande d’inconnus. Ces derniers auraient débarqué à l’improviste à sa résidence à bord de deux (2) motos. Le temps d’un bref échange verbal, et l’infortuné est abattu de sang froid. Les détonations vont alerter des témoins parmi lesquels des membres de la famille du défunt. La vision qui s’offre à eux est insoutenable. Des semaines après, l’on est toujours sans nouvelle des malfaiteurs évanouis dans la nature avec les armes du crime. Beaucoup du côté du Nigeria pensent qu’il s’agit d’un acte criminel orchestrée par la secte islamique Boko Haram. Ce d’autant plus que le magistrat municipal tué était soupçonné d’entretenir des relations d’amitié avec quelques autorités policières nigérianes. Il se raconte également qu’Abba Aladji avait (de son vivant) déjà fait l’objet de menaces de mort… Que ces messages anonymes attribués à des membres de la secte Boko Haram lui sont parvenus même sur le sol camerounais. Pour un Quotidien camerounais ayant relayé ce drame, des témoins ont entendu les auteurs du forfait prononcer ces paroles : « T’as été assez averti ». Notre confrère fait cependant mystère de la langue employée (arabe ? fulfuldé ?...) par les hors-la-loi. Seule l’enquête diligentée par les forces nigérianes permettrait de faire la lumière sur cette nébuleuse.


Politique

Du côté du Cameroun, l’on s’interroge encore sur les vrais mobiles de cet acte criminel. Une source policière jointe au téléphone a clairement invalidé la thèse d’une frappe ciblée de la secte islamique. « Nous n’irons pas quand même jusqu’à le penser. S’il fallait que nos autorités soient tuées à cause de leur amitié avec des Nigérians, je crains qu’une bonne partie de l’Extrême-Nord et du Logone et Chari ne soit massacrée », a-t-il indiqué. « Il faut cependant éviter de plonger les populations dans la peur permanente (…) Nous n’avons pas attendu ce crime pour renforcer la sécurité. Elle est permanente des deux côtés de la frontière », a-t-il assuré. Comme lui, nombre d’hommes politiques du Logone et Chari avancent la thèse d’un règlement politique. Rappelons que des villages entiers dans les circonscriptions de Makari et de Darak brûlent sous le feu des tensions entre Arabe Choas…

Il n’y a aucune commune mesure entre ces affrontements inter-ethniques (depuis au moins 2 ans) et les nombreux attentats à la bombe revendiqués par Boko Haram à Maiduguri notamment. Une situation qui avait contraint le gouvernement nigérian à ordonner la fermeture de sa frontière avec le Cameroun (janvier 2012). C’est que notre territoire est soupçonné de servir de base arrière à la secte islamique. Des écoles coraniques, des mosquées et même des domiciles privés dans le Mayo-Sava et le Logone et Chari ont été placés sous surveillance policière. En même temps que l’on renforçait l’effectif du Bir dans les zones frontalières, histoire de prêter main forte à nos forces en service dans les postes frontières. La mort du maire Abba fait monter à deux (2) le nombre de Camerounais tué dans des circonstances mystérieuses. Un jeune garagiste du nom de Saabo était lui aussi tombé sous les balles d’une bande armée, à la suite d’une attaque perpétrée au poste-frontière de Banki (Amchide). 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS