Le pays de Paul Biya veut sécuriser ses côtes et son territoire, mais aussi devenir un acteur important de la stratégie de lutte contre l’insécurité maritime dans la côte ouest africaine. «Il s'agit d'une indéniable victoire diplomatique pour notre pays et pour notre Chef d'Etat.

ADS

C'est aussi une reconnaissance internationale de son engagement en faveur des grandes causes nationales et supranationales, pour la protection des biens et des personnes, le progrès des nations et l'épanouissement des populations», Issa Tchiroma Bakary, le ministre de la communication a fixé les enjeux pour son pays.L’enjeu diplomatique est donc de taille pour le Cameroun. Le premier défi est donc d’abord celui de l’organisation et de l’accueil. Le porte-parole du gouvernement a fait savoir que « la communauté internationale vient, par le choix porté sur notre pays pour l'organisation de ce Sommet, d'administrer, s'il en était besoin, la preuve de la respectabilité, de la notoriété et du crédit dont jouit le Cameroun à travers le monde » avant de révéler que c’est lors de la 28e réunion ministérielle du Comité Consultatif Permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en Afrique Centrale qui s'était tenue en septembre 2008, le Cameroun fut le premier de tous les pays aujourd'hui concernés, à suggérer la tenue d'une conférence internationale sur la piraterie maritime.

Le Cameroun n’est pas le pays le plus touché par l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée. Contrairement au Nigéria qui représente 25% des attaques, le Cameroun ne concentre que 2% selon les statistiques de l'Organisation maritime internationale. Sa situation géographique, au fond du Golfe de Guinée en fait un pays important qui peut et commence à être une plaque tournante de l’activité maritime mais aussi, malheureusement, de trafics divers. Les enjeux globaux sont fixer d’avance, et le Cameroun s’y insère : harmoniser les réponses face à la délicate question de la sûreté et la sécurité maritimes dans le Golfe de Guinée à l’occasion de ce sommet organisé avec le soutien des Nations-Unies et de l’Union Africaine et qui se déroulera du 24 au 25 juin 2013. Le Cameroun, malgré le faible pourcentage d’attaque, est exposé à la piraterie maritime. Ses zones côtières sont souvent la cible des bandes armées qui enlèvent expatriés ou opèrent des attaques sur les localités côtières et reprennent la mer. On se souvient encore du braquage spectaculaire de quatre établissements bancaires en une seule nuit dans la ville côtière de Limbé par des hommes lourdement armés, arrivés dans la ville par la mer. Le Cameroun s’alignera donc dans la mouvance des autres pays des deux sous-régions Afrique centrale et Afrique de l’Ouest pour apporter une réponse concertée à aux défis sécuritaires, en particulier la piraterie maritime, les trafics de drogues, les vols à main armée et les autres activités maritimes illégales dans le Golfe de Guinée.

La côte Ouest africaine est une zone riche en hydrocarbure. D’importants gisements de pétrole et de gaz y sont découverts, notamment, le pétrole en Côte d’Ivoire récemment découvert au Ghana et du gaz en Namibie, le gaz et le pétrole dans la péninsule camerounaise de Bakassi, font du Golfe de Guinée, une zone de convergence des investisseurs du secteur des hydrocarbures. La présence de ces gros investisseurs attire aussi les pirates qui enlèvent des ressortissant occidentaux des entreprises opérant sur place et négocient leur libération contre rançon.

Christophe Mvondo

Le Golfe de Guinée en chiffre
- Produits halieutiques : 600 000 tonnes par an.
- Pétrole : 24 milliards de barils de réserves (4,5% des réserves mondiales)
- Attaques maritimes : 159 en 4 ans
- Trafic de drogue : 18 tonnes de cocaïne en transit en 2008
 

ADS