Cameroun - Sud. SUD: Le signal émetteur crtv, des zones d’ombre persistantes 29 ans après sa création.

Jacques Pierre SEH à Ebolowa Lundi le 08 Décembre 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
cameroun24.net - C’est le résultat d’une étude diagnostic faite par le collectif des organisations de développement et d’appui du Sud (codas) dans 16 communes sur les 29 que compte la région du Sud. Etude présentée au grand public le 04 décembre dernier dans la salle des actes de la commune d’arrondissement d’Ebolowa 1er en présence du gouverneur de la région du Sud.

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Cette situation parait bizarre pour ce reporter de la chaîne de télévision Canal 2 international en mission  à Lélé frontière Cameroun –Congo Brazzaville.  Ce dernier a failli s’en prendre à son téléphone portable, il n’était plus joignable avec les réseaux Camerounais. En territoire Camerounais, sur son téléphone portable il n’avait que le signal d’un opérateur de téléphonie mobile du Congo. Pire, il ne pouvait recevoir que les ondes de la radio Congolaise. Situation similaire à Campo dans l’ département de l’Océan, où un chef de poste de police nous demanda « comment ça va là-bas à Yaoundé » parce que perdu dans un bled, ce fonctionnaire ne connait plus rien de son pays, il est arrosé en permanence par les ondes de la radio équato-guinéenne. Des exemples similaires, on peut en citer en longueur de la journée, surtout lorsqu’on est dans la région du Sud. Des multiples zones d’ombre observées formatent les populations à un mode vie d’étranger car, elles ne reçoivent que les informations venant de ces pays voisins au Cameroun.
 Il est reconnu que la région du Sud partage une longue frontière  terrestre avec trois pays voisins à savoir, la Guinée-équatoriale, le Gabon et la république du Congo et se trouve aujourd’hui envahie par le signal émetteur des radios de ces pays. On parle  et on vit vraiment étranger bien qu’étant en territoire Camerounais.
 Lorsque l’on sait que le droit à l’accès aux informations est une exigence de gouvernance sociale qui est une composante de l’ensemble des droits des consommateurs dans le monde. La communication et l’information publique au Cameroun sont du ressort de la politique sectorielle du ministère de la communication. Le Cameroun est doté d’un unique média de service public depuis 2005 à savoir la Cameroon Radio and Television (crtv). Le gouvernement utilise alors ce support comme un outil d’information de proximité aux fins de rencontrer les aspiration des communautés locales, en termes de développement local, de protection sociale, de décentralisation, de santé, d’éducation d’économie etc... Il se déploie à travers la crtv pour l’enracinement de la démocratie tant nationale que locale, l’appropriation des principes de la bonne gouvernance, l’autonomisation des groupes vulnérables ou marginalisés. La crtv qui est un véritable instrument de renforcement de la participation des communautés locales dans l’élaboration et la gestion des politiques de développement de leur territoire, faisant d’elles des acteurs indispensables du développement durable, de l’émergence à l’horizon 2035.
Pour Alain Christian Affan du (codas), ce  média de service public doit être à la portée de toutes les communautés Camerounaises. Il se dégage par ailleurs que 29 ans après sur 29 communes que compte la région du Sud, 24 parmi elles restent et demeurent avec un signal émetteur crtv approximatif et très souvent rare. Malgré la présence des milliers de contribuables en leur sein qui participent mensuellement au fonctionnement à la vie du média de service public par le biais de la redevance audiovisuelle.
C’est dans ce sens pour lui que le collectif des organisations de développement et d’appui du Sud (codas) à travers l’association vive la terre (asvite) et la collaboration avec Idh Cam, a saisie l’opportunité de renforcement des capacités offerte par l’Union Européenne via le programme d’appui à la structuration de la société civile(PASC).
Soucieux de jouer son rôle de sentinelle dans l’amélioration de la gouvernance politique, sociale et économique qui passe par le fluidité de la communication et l’accessibilité de tous à la bonne information, ces OSC ont réalisé une étude diagnostic sur le niveau de couverture du signal émetteur crtv dans certaines communautés de la région du Sud, notamment dans les quatre départements. Il s’agit plus particulièrement des communes d’Ebolowa Ier et IIème, de Sangmélima, d’Ambam, de Kyé-ossi, d’Olamzé, de Ma’an, de Mvangan, de Biwong Bulu, d’Akom II, de Mintom, d’Oveng, de Bengbis, de Campo, de Bipindi et de Kribi sur la couverture spatiale de la crtv.
Une initiative citoyenne qui s’inscrit dans la nouvelle dynamique impulsée par les acteurs de la société civile pour contribuer  à l’édification d’un Cameroun pays émergent à l’horizon 2035.  Selon le consultant sa majesté Bruno Mvondo, 1000 personnes par collectivité a été retenu aussi bien en milieu rural, que urbain avec pour résultat au final, sur 16 communes, 03 seulement soit 18.75% à savoir Ebolowa Ier et IIème, Sangmélima dans leur périphérie urbaine ont un accès facile au signal émetteur crtv.
81.25% autres subissent les insuffisances. Aucune commune ciblée en milieu rural frontalier n’a le moindre accès au signal émetteur crtv. Sur 100 personnes interviewées qui paient la redevance audiovisuelle, 85% se plaignent de ne pas avoir accès au signal émetteur crtv. C’est dire que 15% jouissent de ce privilège dans l’ensemble de la région. Il faut noter  la redevabilité du média de service public crtv auprès des citoyens et des contribuables,  et reconnaitre l’impact de l’insuffisance de son  signal émetteur dans la région du Sud Cameroun. Pour le gouverneur de la région du Sud représenté par Thierry Kin- Nana secrétaire général de la région, pour pallier à ces zones d’ombre que le média de service public noue des partenariats formels  avec les radios communautaires qui existent dans certaines localités pour le relai des informations. Renouvelle son plateau technique et s’adapte à la modernité du développement technologique en matière d’audiovisuel. D’après l’étude, une  large majorité de personnes touchées 95%, jugent injuste le paiement obligatoire de la redevance audiovisuelle alors qu’elle n’a pas accès au signal émetteur crtv. Les participants ont formulé des recommandations au terme de la présentation de l’étude à l’endroit du gouvernement, il faut améliorer l’appui financier aux médias privés, mettre en place un dispositif d’accompagnement des initiatives locales, redéfinir le redéploiement de la redevance audiovisuelle pour plus d’efficacité. A média à capitaux publics, renforcer les équipements, étendre et rendre effective les antennes relais au niveau de la station régionale du Sud. A l’endroit des élites, encourager les initiatives locales de communication et d’information. Le passage à la télévision numérique terrestre pourra certainement apporter des améliorations en termes de couverture qui pour l’instant ne représente qu’un tiers de l’ensemble de la région du Sud. C’est du wait and see.

 

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