Cameroun - Communication. SUD,Une équipe de journalistes de la crtv sud séquestrée à la communauté urbaine d’Ebolowa

Jacques Pierre SEH | Cameroun24.net Samedi le 23 Avril 2016 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
cameroun24.net - La scène s’est produite le 22 avril dernier aux environs de 10 heures à la communauté urbaine d’Ebolowa (CUE) lorsqu’une équipe de reportage constituée d’un cameraman, du reporter, d’un réalisateur et d’un agent CMCA, tous de la station régionale de la Cameroon radion télévision (crtv).

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Un sale jour pour ces hommes de médias qui venaient boucler un reportage sur les chiens errants dans la ville d’Ebolowa, activité désormais dévolue à la communauté urbaine d’Ebolowa. Selon ces hommes, un protocole d’interview y avait été adressé au patron de la CUE quelque jour avant.

Ayant pris d’autres vues ailleurs, il était question pour eux de faire parler également  le détenteur des clés de la ville d’Ebolowa en l’occurrence le délégué du gouvernement. L’équipe était constituée de Lawong Puntianus reporter de langue anglaise, Merlin Chimegni cameraman, Hervé Donfack chef de la production TV et de Nelson Veshela de la CMCA.

Selon nos confrères, ils sont arrivés à l’entrée des services du délégué du gouvernement, pendant que certains avançaient vers les bureaux pour se faire annoncer, le cameraman engage sa prise de vue pour matérialiser le lieu en filmant l’enseigne lumineuse marquée, communauté urbaine d’Ebolowa.

A peine il fait un premier balayage de vue,  une voix l’interpelle de loin, monsieur arrêtez ça, ne filmer plus rien. Ne se souciant de rien surtout en ce lieu public, il actionne encore une prise des vieux engins sur cale devant les bureaux. Les autres n’ont pas  eu le temps de constater que le délégué du gouvernement Guy Roger Zo’oloumane n’était pas en place, que tous se sont fait encerclés par les gros bras des lieux.

Très rapidement sommés de remettre la camera, l’équipe est trainée et séquestrée dans un bureau sous la vigilance sans faille d’un agent très disponible à en découdre avec ces « prisonniers ». Avec véhémence il affirmait qu’ils sont tombés, ils disent des choses là-bas, parlez encore.

A peine il achève son propos que survint André Yves Bongo de la cellule de communication de la CUE, ce dernier voulait savoir ce qui se passait. Pendant ce temps, le ton est monté il fallait décrypter la bande et ce décryptage n’a révélé que les deux vues réalisées à l’entrée à la CUE et des chiens errants qu’il aurait préalablement filmés dans la ville.

  La camera est confisquée, en absence du délégué du gouvernement dans les lieux, Merlin Chimegni cameraman,  lance un appel téléphonique  au secrétaire général de la région du Sud Thierry Khi Nou Nana, qui promptement sollicite les services de l’équipe spéciale d’intervention rapide (l’ESIR) pour descendre sur les lieux.

Ce qui n’a pas tardé et l’ESIR a investi les lieux, le décor de séquestration était  le même, les auditions sur le lieu ont été réalisées pour l’équipe. Et l’acte a été  relégué au compte d’un simple malentendu par les policiers, et les journalistes tenus en haleine pendant plus de deux heures de temps ont retrouvé leur liberté et leurs matériels de travail remis.

Au moment ou le président de la république qui nomme les responsables les appelle à faire savoir ce qu’ils font aux publics, certains sont restés imperturbables dans leur silence de carpe. Comme pour dire, le chien aboie et la caravane passe.

Si on ne communique pas promptement, c’est qu’on ne fait rien et par conséquence on a rien à dire, on se met dans une posture de méfiance généralisée. Ce citoyen témoin oculaire de ces échauffourées ayant requis l’anonymat pointe la tenue du dernier conseil de communauté. Pendant les travaux dudit conseil, Victor Marcel Ngangue préfet de la Mvila et tutelle de cette communauté urbaine avait porté une remarque sur une dépense qu’on justifiait liée à la réparation des engins qui jusqu’à cet instant sont encore sur cale devant la CUE.

Pour lui, c’est de là qu’est née cette grosse méfiant, on pensait bien à un reportage spécial sur ces camions sur cale, et à venir dénicher d’autres choses cachées dans ce lieu. Que ce soit l’une ou l’autre chose ou pas les deux, l’accès aux sources d’information pour le journaliste au Sud reste un chemin de croix pour les professionnels du micro et de la plume.

Même quand le chef de l’état instruit à  faire savoir ce qu’on fait, les gens décident de camper sur des pratiques ancestrales d’entretien du flou auprès des citoyens. Comme disait l’artiste Petit pays, le mensonge n’a pas de longues jambes, cette absence de communication les rattrape toujours. Une autre illustration négative de la « liberté confisquée de la presse » en cette veille de la célébration de la journée mondiale  de la liberté de la presse. Le journaliste reste toujours perçu comme un danger, sa seule présence crée des frayeurs.
 

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