Cameroun - Santé. SUD,Lutte contre le Sida : La poursuite des malades perdus de vue activée

Jacques Pierre SEH Lundi le 03 Aout 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
cameroun24.net - Le sida est là, ce n’est plus un secret pour personne. Il galope et avance à grands pas malgré tout ce qui est fait autour pour sensibiliser les uns et les autres.

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A cet effet, toute action visant à modifier les comportements est importante, c’est dans ce sens qu’en ce moment où la jeunesse scolarisée est en vacance, leur parler du sida ne ferait que du bien. Puisque c’est dans cette tranche de la population que le virus se propage avec vitesse. La région du Sud, qui a une longue frontière commune avec d’autres pays en est plus exposée encore. Elle reçoit un flux important des populations venant d’autres villes du pays à la quête d’un emploi, et même des pays voisins. Le dernier décompte sur le taux de séroprévalence par région au Cameroun affiche la région aux trois frontières à la tête du classement national avec un taux de 7.6%. Pourtant, les dépistages se vont volontairement de manière circonstanciée, aussi  pendant les campagnes, mais se mettre sous traitement constitue encore une zone d’ombre. Qu’est ce qui fait problème, nous sommes allés scruter du côté du centre de prévention et dépistage du VIH et du centre de traitement agrée (CTA) pour la prise en charge des personnes vivant avec le VIH.  Le coordonnateur du centre de traitement agrée de l’hôpital régional d’Ebolowa Dr Dorothée Djoukam épouse Bessala s’est voulue disposée à apporter des éclaircissements au sujet.

Dr Dorothée Djoukam épouse Bessala
Médecin généraliste
Diplôme inter universitaire sur la prise en charge du VIH
Formatrice nationale en éducation thérapeutique du patient
Coordonnateur CTA de l’Hôpital régional d’Ebolowa

Qu’est ce qu’il faut pour être pris en charge dans votre CTA ?
Il faut faire un dépistage, faire certains examens qui fixent le médecin sur le taux de la charge virale. Une fois ce taux est connu, le médecin sait ce qu’il faut faire et comment envisager la prise d’anti rétroviraux (ARV). Ce traitement est gratuit, le dossier du patience également. Cette situation est uniforme dans tous les CTA du pays mais, il peut arriver qu’au niveau de l’HRE qu’un appareil soit en panne, compte tenu de l’état du patient, on peut lui demander d’aller à un autre laboratoire où nous n’avons pas la main mise sur le coût. Mais, de façon globale, le ministère de la santé publique à travers le comité national de lutte contre le Sida à harmonisé les coûts.

Une fois que le dépistage est effectué, les malades disparaissent sans crier garde, pourquoi ?
Les gens dépistés boudent parfois leurs résultats, ils ne les acceptent pas. Aussi que beaucoup sont parfois de passage dans la ville et préfèrent aller se faire prendre en charge dans d’autres CTA du pays. Car, l’expérience de l’éloignement du malade du centre de prise en charge, lui permet de développer des échecs de traitement. D’autres vont dans des églises pour des séances de prières miraculeuses, d’autres vont consulter les marabouts pour des traitements à l’indigène. C’est lorsque toutes ces tentatives de traitements se soldent par un échec de guérison que les perdus de vue retournent à l’hôpital, mais parfois dans un état critique.

Comment alors récupérer ces perdus de vue ?
L’effectif des perdus de vue grandit, nos registres nous le vont constater. Nous avons lancé une opération depuis quelque temps pour essayer de comprendre leur situation. Nous les appelons au téléphone à partir du fond de dossier qui est à l’hôpital, et nos agents descendent les rencontrer à domicile pour un entretien. Cette opération nous a permis de ramener d’autres reprendre leur traitement normalement, d’autres référés à d’autres centres de traitement agrée. Nous les aidons à comprendre leur maladie, et d’acquérir les capacités à mieux la gérer. Qu’ils sachent, qu’on peut les prendre en charge de la même façon dans d’autres CTA, districts etc…les agents relai communautaire resteront de la même manière à leur disposition pour le suivi.

Est-ce qu’il y a une explication à donner sur le dépistage volontaire actuellement ?
L’explication ici est que de plus en plus, les gens prennent conscience que le VIH est là et qu’il y a un traitement. De l’autre côté, les gens continuent à vivre sans souci du VIH, ils n’utilisent pas le préservatif lors de leur rapport sexuel, ils s’exposent à cet effet. Aussi que dans les couples, il n’y a pas de partage. C'est-à-dire que quand un partenaire est au courant de sa sérologie, il ne la partage pas avec l’autre pour qu’ensemble, ils puissent prendre des dispositions. A l’hôpital, les gens n’y viennent pas beaucoup pour le dépistage volontaire, ils y viennent pour d’autres affections et on les propose le dépistage comme le recommande l’OMS. Dans les campagnes grand public dans la rue, les statistiques nous montrent qu’on a plus d’hommes que de femmes et l’inverse à l’hôpital.
Connaitre tôt son statut, garantit une prise en charge rapide et éloigne certaines complications.

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Propos recueillis par Jacques Pierre SEH
 

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