Cameroun - Justice. SM. Bruno Mvondo : «Que les dispositions juridiques épousent la version coutumière de la ressource »

La Nouvelle Expression Mercredi le 30 Mars 2016 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Chef traditionnel de Bityili (Ebolowa), il plaide pour une approche communautariste dans la prise en compte des populations autochtones.

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Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face ?

La première difficulté c’est celle de l’approche coutumière de la gestion de la ressource, et l’approche moderne, ou alors du droit écrit de la gestion de la ressource. La ressource ici c’est le foncier, les produits forestiers ligneux, les produits forestiers non-ligneux. Vous savez qu’à partir de la ressource, nous avons les plantes médicinales, les plantes alimentaires, et tout ce qu’on peut avoir pour sa survie. Si aujourd’hui l’approche communautaire veut que le bien soit collectif, et que le droit moderne prône un bien individuel, et qu’il faille avoir un agrément ou un titre pour y accéder, on entre là dans la principale difficulté à laquelle nous faisons face. Il en est de même pour le foncier. On sait que la terre du village est collective. Et que maintenant il y a un titre foncier qui dit qu’il faut l’individualiser. Si ceux qui étaient là avant nous avaient des titres fonciers, que serions-nous devenus ? Ils  nous ont légué cette terre, et nous savons chez-nous en Afrique que la terre appartient non seulement à ceux qui étaient là hier, mais à ceux qui sont là aujourd’hui, et davantage à ceux qui seront là demain.

Quelles  sont les propositions que vous comptez présenter au cours de ce colloque international ?

 

Nous voulons donc que les dispositions juridiques  qui arrivent aujourd’hui épousent la version coutumière de la ressource. Nous sommes prêts pour le progrès, mais nous voulons que ce progrès se fasse avec les communautés qui sont au tour de la ressource avant même les autres communautés et même le monde entier. Vous savez que pas d’intérêt pas d’action. Si celui qui vit à côté de la ressource n’a pas intérêt à la préserver, il va la détruire mieux que quiconque. Et nous tous allons perdre. Mais comme nous voulons tous tirer profit de cette ressource, nous voulons participer à la conservation, au progrès, nous souhaitons donc que des choses soient faites. Le deuxième point, c’est qu’il faut que les dispositions qui arrivent aujourd’hui pour protéger la ressource s’appuient sur les dispositions coutumières. Troisièmement, que les communautés et tous ceux qui viennent investir puissent aller la  main dans la main,  et que  la communauté puisse avoir des parts dans l’investissement qui va avoir lieu. Parce que l’investissement va se passer sur son terrain. Pour les communautés qui abritent les grandes plantations agricoles, il faut que l’industriel s’appuie sur les familles.

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