Cameroun - Politique. Rigueur et moralisation: les maux qui minent le RDPC

Olivier A. Ndenkop | LActu Mercredi le 28 Mars 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ces deux piliers de la politique du Renouveau sont devenus des vains mots.Aujourd'hui, l'évocation du titre « Pour le libéralisme communautaire », livre programme de la politique du Renouveau de Paul Biya laisse indifférent. Son contenu, notamment la « Rigueur » et la « Moralisation » qui y étaient annoncées pour orienter le pouvoir du successeur d'Ahmadou Ahidjo font sourire. Tant la réalité s'en écarte. Et Paul Biya, a dû se dédire pour tenter d'arrêter la saignée des avoirs publics pris en otage par des particuliers.

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En effet, courant 1987, Eric Chinje, journaliste à l'office de télévision nationale interroge Paul Biya sur la montée de la corruption des fonctionnaires. « Où sont les preuves ? », lance le jeune président de la République du Cameroun au journaliste, en guise de réponse. Sensiblement une décennie après, le demandeur de preuve revient sur ses propos et lance la chasse des détourneurs de fonds publics. 1997. Mounchipou Seydou tombe dans les filets d'assainissement des mœurs managériales du pays. Titus Edzoa, ancien secrétaire général de la présidence de la République est lui aussi arrêté et envoyé en prison en 1997 après un procès éclair.




Par à-coups, les pouvoirs exécutif et judiciaire ont attendu une décennie pour enclencher l'« Opération Epervier ». Les résultats sont mitigés. Une dizaine de personnalités emprisonnées dans les prisons de New-Bell à Douala et Kodengui à Yaoundé ; mais le trésor public n'a jamais recouvré les fonds imputés à ces « prisonniers VIP ».

Néanmoins, il se donne à constater que les victimes du retour tardif et suspect de la Rigueur et de la Moralisation sont des cadres ou anciens cadres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir. Ils sont pourtant des architectes du système de Yaoundé. Certains se prévalent parfois de leur proximité avec le chef de l'Etat. Mercredi 21 mars dernier par exemple, Titus Edzoa interrogé par maître Bell Hagbe sur les arguments par lui utilisés pour persuader Paul Biya de revenir sur sa décision de suspendre l'extension de la Société nationale de raffinerie (Sonara), a surpris le Tribunal de grande instance du Mfoundi. « Maître vous me faîtes sourire. Vous pensez vraiment que je puisse venir ici vous dévoiler le fonctionnement de l'Etat ? ». Donc, même en disgrâce, les personnalités condamnées ou poursuivies pour détournement de fonds publics restent toujours fidèles au système qui n'en finit pas de les broyer.

Les leaders de l'opposition se fondent justement sur cette déliquescence de la moralité des gouvernants pour imputer l'échec du Cameroun au RDPC. Un parti qui bafoue, disent-ils ses propres principes.
 

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