Cameroun - Politique. Remaniement Ministériel: les raisons de la longue attente

Géraldo Amara | L'Epervier Jeudi le 17 Janvier 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les populations attendent en vain la publication de la nouvelle équipe gouvernementale qui viendra mettre un terme aux spéculations. Qu'est ce qui bloque la publication?

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L'euphorie sur le remaniement ministériel, dont l'éminence était annoncée en grande pompe dans les médias retombe petit à petit. On en parle de moins en moins, ou presque plus. Ceci parce que l'attente se fait longue. À force d'en parler sans le voir arriver, les populations ont fini par le classer, dans le rayon des slogans sans lendemain qui ont le seul mérite, d'animer la galerie. Les informations dont certains journaux font écho aujourd'hui semblent aux yeux des lecteurs, du déjà lu ou du déjà entendu, car la presse a semblé durant cette période euphorique cerné tous les contours qui annonçaient les couleurs d'un remaniement ministériel avant la fin du mois de décembre. Mais, il n'est pas sans intérêt de rappeler ici que 2012, qui marquait la première année du gouvernement des grandes réalisations ledit gouvernement est apparu, comme une grosse fabrique de personnages inadaptés, inaptes pour la plupart dans l'accomplissement des engagements auxquels le président de la République a souscris devant le peuple camerounais, en vue de sa réélection à la magistrature suprême le 09 octobre 2011.

La nécessité d'opérer un changement à la tête de certains départements ministériels s'imposait au regard des fortunes divers que les uns et les autres ont connu dans la mise en exécution de leur feuille de route. Les feux étaient donc rouges, la pression et la panique étaient perceptibles au sein des différents ministères. Les locataires adeptes de la tricherie avaient perdus le sommeil, et les messes de nuits battaient leur plein.


ERREURS DE CALENDRIER

Après le premier faux pas de la publication de ce nouveau gouvernement dû à la longue absence du premier ministre chef du Gouvernement pour des raisons de santé, tout semble indiquer à présent, que le prochain remaniement ministériel puisqu'il aura finalement lieu a de fortes chances, d'être rendu public soit à la fin de ce mois de janvier. Une hypothèse qui semble moins évidente. Deux éléments semblent s'accorder pour signifier l'impossibilité de la publication de ce nouveau gouvernement. D'abord les vœux. Nous sommes de plein pied dans la vague des cérémonies de présentation de vœux, les retardataires ont jusqu’au 15 du moins de février. En plus nous sommes en début d'exercice, les départements ministériels ne disposent pas encore de moyens financiers mis à pieds ils souscrivent des engagements avec les prestataires de service pour la tenue de ces fameux vœux. Bien évidemment l'occasion de ces vœux permet aussi de dire au revoir, à ceux des cadres admis à faire valoir leur droit à la retraite. Les cadeaux qui leur sont souvent remis sont le fruit des fonds débloqués dans les caisses. Le Chef de l'Etat quel que soit sa colère contre ces derniers leur donnera tout au moins la possibilité de recevoir les vœux avant de retourner dans leurs champs de patates.

Autre élément, la pose de la première pierre du chantier de construction du deuxième pont sur le fleuve Wouri qu'il tient à présider personnellement. Ce qui serait une autre occasion pour lui de confirmer le respect de sa promesse de campagne électorale qui annonçait à fort renfort de publicité, que le Cameroun sera transformé en un vaste chantier dès le mois de janvier 2012. Et actuellement le président de la République est en court séjour privé en Europe, la date de son retour reste un véritable mystère. Par conséquent, ce n'est qu'à son retour qu'on sera fixé sur la date retenue pour la cérémonie de pose de la première pierre.

L'échéance la plus probable reste la fin du trimestre au regard du contexte.


LES INSCRIPTIONS SUR LES LISTES ÉLECTORALES QUI PIÉTINENT

Le dernier aspect qui est le plus évident et qui justifie le retard selon les observateurs avertis de la scène politique camerounaise, ce sont les inscriptions biométriques sur les listes électorales qui font face à une résistance farouche des populations. Ces dernières ne se sentent pas motivées, à aller s'inscrire sur les listes électorales. Un sérieux revers pour les responsables d'Elecam, qui sont dans l'obligation de conjuguer les efforts avec les membres du gouvernement dans leurs fiefs respectifs. Le RDPC comme à l'accoutumé a déployé des trésors d'imaginations pour renverser la tendance avec la mise sur pied des commissions communales, départementales voire régionales d'inscriptions sur les listes électorales. A la tête de ces différentes commissions se trouvent les membres du gouvernement qui tant bien que mal se battent pour amener les populations, à se faire inscrire sur les listes électorales. Rendre public un remaniement ministériel, tel qu'il s'annonce comme un véritable tsunami risquera de tout chambouler. C'est pour cette raison qu'en fin penseur, le président de la République a opté pour le maintien de l'équipe en place, afin que cette dernière conduise à son terme cette opération. Même si, ils sont nombreux ceux des Camerounais qui restent sceptiques, quant à la réussite de cette opération au regard des retards accusés.

Le dernier aspect qui semble justifier le report de la publication de la nouvelle équipe gouvernementale vers la fin du trimestre est la célébration du cinquantenaire de la réunification dont la date n'est pas encore connue. Les équipes qui suivent les préparatifs doivent conduire à terme les travaux. C'est au terme de ceux-ci que les uns et les autres seront évalués sur le respect ou non des prescriptions du président de la République.

Mais tous ces arguments restent de simples spéculations car Paul Biya reste le seul maître du jeu. C'est lui qui tient la montre. Il est donc le seul à savoir quand aura lieu ce fameux remaniement, que l'on annonce depuis des lustres. Il n'y a donc pas lieu de s'affoler car, quel que soit la durée de l'attente, il arrivera. D'où la nécessité pour les membres du gouvernement de ne pas dormir. Un peu comme martelait Jésus à ses disciples «veiller et prier afin que vous ne tombiez pas en tentation car personne ne sait ni l'heure ni le jour qu'il arrivera».


 

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