Centrafrique. R.C.A. : sortir du blocage
L’enlèvement de la vice-présidente de transition est une barbarie de trop. Certes, Léa Koyassoum Doumta a été libérée deux heures après avoir été kidnappée par les assaillants, mais cette nouvelle sortie des anti-balaka suscite des inquiétudes.
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Autant ce groupe armé sème la peur à Bangui, la capitale, et ses environs, autant les ex-séléka continuent de dicter leur loi à l’intérieur du pays notamment à l’est et au nord. Tout a pourtant été mis en œuvre par la présidente de Transition, Catherine Samba-Panza, et la Communauté internationale pour ramener les groupes rebelles à de meilleurs sentiments. Un accord de paix a été signé à Brazzaville le 23 juillet 2014. Cet accord engageait les représentants des anti-balaka et des ex-séléka à ne plus commettre des exactions. Il annonçait également le début du cantonnement des groupes armés. Il était également question d’appliquer le programme de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). Au plan politique, un forum de réconciliation et de reconstruction nationale avait été envisagé en droite ligne de l’accord de paix de Brazzaville. Ce forum s’est tenu au début de cette année, après avoir été longtemps retardé par les manœuvres déstabilisatrices des principaux groupes armés.
Plus grave, de nouvelles violences sont survenues au début de ce mois d’octobre au moment où la présidente de Transition repositionnait son pays sur la scène internationale et balisait la voie pour des élections crédibles et transparentes. Il est établi que les extrémistes qui ont suscité ces affrontements ont voulu briser l’élan présidentiel et partant paralyser la Transition y compris le processus électoral qui exclut leurs commanditaires des prochains scrutins.
La grisaille perdure car les concertations initiées, la semaine dernière, pour ramener la paix dans le pays après les dernières violences sont au point mort. Les partis politiques proches des ex-séléka et des anti-balaka reprochent au régime de Transition le manque de transparence dans la conduite des affaires du pays tandis que d’autres dénoncent « le caractère non-inclusif des ces pourparlers ». Ceux qui torpillent le processus de transition sont curieusement les premiers à s’ériger en donneurs de leçons. Puisque le blocage persiste et hypothèque l’organisation des prochaines élections, le temps serait peut-être venu de tenter une autre expérience pour sortir du blocage : celle d’une tutelle onusienne. Cette fois-là, les responsables du désordre sauront à quoi s’en tenir.
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