Cameroun - Réligion. Religion: le carême aujourd’hui

Elise ZIEMINE NGOUMOU | Cameroon-tribune Mardi le 07 Mars 2017 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Nombre de fidèles catholiques ont engagé l’exercice spirituel depuis le mercredi des cendres. Mais que représente-t-il dans la société actuelle ?

ADS



C’est par vagues successives, en fonction des horaires de messe que les fidèles catholiques ont convergé dans les différentes chapelles mercredi 1er mars 2017 à Yaoundé. C’était à l’occasion du mercredi des cendres qui marque le début du carême, une période de jeûne et de pénitence de 40 jours qui mène à la célébration de la fête de Pâques. « C’est une période au cours de laquelle je m’abandonne à Dieu à travers une introspection. C’est un moment propice à la méditation sur la condition d’homme que je suis avec mes nombreux défauts. Il s’agit d’abandonner les habitudes qui n’honorent pas Dieu. Ce rituel d’imposition de cendres me rappelle que je ne suis que poussière », confie Jean Baptiste Bidima, commerçant. A sa suite, Pierre Feugen, un autre, indique que la période de carême pour lui, consiste à la reconversion. «  Je vais un peu plus accorder ma vie avec l’évangile en le mettant en pratique notamment en partageant avec les pauvres », assure-t-il. « Le temps est venu pour moi de me réconcilier, non seulement avec Dieu, mais aussi avec mes frères. C’est pourquoi, je demande pardon à tous ceux que j’ai offensé », ajoute Florence Mbagna.


Il fut un temps peu éloigné où, pendant cette période, les restaurants et autres lieux de plaisirs fermaient, faute de clients… Le mardi gras était un moment d'autant plus festif. C’est que les fidèles catholiques étaient alors très regardants en matière de carême. « Ma grand-mère, bientôt âgée de 100 ans, a gardé cette rigueur. Malgré sa santé précaire, elle jeûne, ne mange pas de viande, parle peu et fait assidûment ses chapelets pendant cette période, sans oublier la confession », explique Mireille Effa, fonctionnaire. Pour la trentenaire, la pénitence se résume à la suppression des sucreries. Pour d’autres membres de la famille, elle s’étend à la télévision et à la privation d’Internet ainsi que des réseaux sociaux. Réveillez-vous, nous sommes au 21e siècle ! D’autres jeunes pratiquants rencontrés annoncent l’arrêt du tabac, de l’alcool et du sexe dans leurs tableaux de pénitence. Ils avouent l’exercice bien difficile.
Pourtant, chaque année, l'Église propose à tous les hommes de bonne volonté de faire un peu le tri dans leurs vies. « Cette année, le pape François nous invite à une conversion véritable. Retenons que les deux jours de jeûne obligatoire sont le mercredi des cendres et le vendredi saint. Au cours de ce temps, il faut tourner le dos de manière radicale au péché. Il faudrait  qu’après le carême, ceux qui sont menteurs cessent de mentir, que ceux qui sont méchants arrêtent de l’être », conseille l’abbé Aimé Parfait Ahanda Biloa de la paroisse Marie médiatrice d’Etoudi. S’inspirant du message du pape François, il a été demandé aux fidèles de s’ouvrir aux autres, de redécouvrir la laideur du péché.

« C’est une affaire entre le chrétien et Dieu »

Abbé Jean-Marie Ondoa, curé de la paroisse Marie mère de Dieu de Nkolbeck.

Le jeûne est-il une obligation pendant le carême?

Tous les chrétiens sont tenus de jeûner. Sauf les malades et les personnes âgées. Ceci dans une mesure où, certains peuvent commencer et se fatiguer avant la fin du carême. Le Seigneur demande de veiller et de prier pour ne pas succomber à la tentation. Cette période est ainsi  consacrée à la réconciliation avec le Tout-Puissant, avec soi-même et son prochain. Donc, il faut faire la pénitence et sans oublier de se confesser.


Quelles sont les actions autorisées durant ces 40 jours ?
Chaque chrétien connaît ses péchés. Ce qui l’amène à en commettre. Durant ces 40 jours, il fait un jeûne personnel, pour lutter contre toutes les tentations qui conduisent au péché. C’est dans ce sens qu’on engage des privations. Il faut savoir que cette période est symbolique, une démarche qui devrait s’étaler sur toute la vie. Ce qui signifie que si l’on sait que c’est, par exemple, après avoir bu que la vie familiale bascule, on arrête. Ou on modère en vue de partager avec les autres. En donnant, on pose un acte spirituel qui nous aide à nous élever. On ne doit pas le dire à tout le monde. Même lorsqu’on jeûne, il n’est pas conseillé de refuser un repas, sous prétexte qu’on est en plein carême. C’est une affaire entre le chrétien et Dieu.


Peut-on jeûner sans avoir pris les cendres?
Bien sûr. C’est comme le chemin de croix. Ce n’est pas un péché quand on n’y va pas. C’est un exercice spirituel volontaire. Ces cendres que nous imposons symbolisent l’humilité et indiquent que nous entrons dans le temps de carême. C’est aussi une manière de reconnaître que nous ne sommes rien sans Dieu. Tout nous vient de lui. Même sans avoir reçu les cendres on peut jeûner.

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS