Cameroun - Urbanisme. Quartier Nkondo I: Des populations de Bonapriso sous la menace des évictions forcées

Linda Mbiapa | La Nouvelle Expression Lundi le 14 Mars 2016 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Elles sont dans la tourmente voilà plusieurs semaines. Et interpellent les acteurs gouvernementaux pour voler à leur secours. Reportage.

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C’est sous un soleil ardent que La Nouvelle Expression a effectué une descente vendredi le 11 mars 2016 dans la zone de Nkondo I sise au lieu-dit Bonapriso à Douala. Sur place, ce sont des cris, plaintes et larmes des mères d’enfants qui accueillent le reporter. A la question de savoir ce qui se passe, des riverains expliquent : « nous occupons nos terres depuis 1973. Nous vivions dans une tranquillité certaine jusqu’à ce qu’on nous informe de ce que nous devons quitter les lieux après tant d’années. Et surtout que nous avons tout construit de nos mains ». Des échanges, nous apprenons que l’histoire remonte en 2012. « La parcelle querellée a une superficie de 1500 m2 et nous a été vendue par Mr. Nous avions des papiers. Grande est notre surprise que le fils de et homme nous serve une citation directe nous demandant de quitter les lieux », poursuivent les populations qui, à leur tour, ont saisi toutes les instances supérieures. Notamment la délégation générale de la police judiciaire du Littoral, la chefferie supérieure du Canton Bell, le Commissariat central N°1 et le Ministère des domaines, du cadastre et des affaires foncières. «Ce dernier a promis envoyer sur le terrain le conservateur foncier du Wouri A afin d’établir un rapport. C’était en juin 2015. Donc pour l’heure, nous attendons la réaction du Mindcaf», lancent les riverains qui disent avoir perdu du sommeil depuis lors.

Une situation similaire à celle que traverse plus loin, les habitants de Pk14-17. Les récriminations sont les mêmes depuis que l’Université de Douala a obtenu un décret d’utilité publique pour son extension sur 132 hectares, à Logbessou (arrondissement de Douala 3e). « Ce projet devait exproprier moins de 300 familles. Seulement dans son exécution, plus de 560 familles (soit 3 360 personnes environ) ont été victimes des évictions forcées sur plus de 900 hectares, le 10 mars 2010. Une fois encore, cet acte ne s’est pas déroulé sans conséquences sur le plan individuel, familial et social. Impatiemment nous attendons toujours nos indemnisations et recasements», a-t-on confié à La Nouvelle Expression. Toutes choses qui poussent la société civile à soutenir qu’il est nécessaire de revenir à l’ancienne forme, où l’occupation était valorisée. «Celle-là favorisait l’intégration et encourageait l’effort. Le Camerounais était partout chez lui et se sentait à l’aise. Depuis que l’accent est mis sur le fait que : être propriétaire c’est détenir un titre foncier, les problèmes se sont installés dans les communautés, qui vivaient jusque-là paisiblement », soulignent les membres de l’Ong Dynamique citoyenne. Ces derniers, interrogés, invitent le Gouvernement à travers son Mindcaf, d’ouvrir un véritable débat national sur la question foncière au Cameroun.

Linda Mbiapa, stg

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