Cameroun - Agriculture. Prix du cacao: comment amortir la chute

Jocelyne NDOUYOU-MOULIOM | Cameroon-tribune Mercredi le 05 Avril 2017 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Face à la tendance baissière sur le marché, le Cameroun doit accroître la transformation et la consommation locales, tout en diversifiant les cultures

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Avant octobre 2016, les acteurs camerounais de la filière cacao se frottaient les mains, tellement les cours étaient élevés. Les prix d’achat au port de Douala avaient même atteint le pic de 2000 F le kilogramme. Le producteur vendait son produit à une moyenne de 1500 F le kilogramme, selon des chiffres de l’Office national du cacao et du café. Mais, aujourd’hui, la situation est tout autre. Les prix bord champ (achat au producteur) sont descendus en dessous de la barre des 1000 F depuis la fin de l’année dernière. Dans les bassins de productions les plus enclavés, les cacaoculteurs sont parfois obligés de brader leurs produits à 700 F le kilogramme. Au port de Douala, les prix oscillent entre 1100 et 1300 F maximum. « Le secteur du cacao a atteint un seuil de saturation qui entraîne obligatoirement un rendement régressif. Aujourd’hui, même si on produit beaucoup, on n’est pas sûr de gagner gros », explique une source au Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC). Il s’agit là d’une situation cyclique, envisageable lorsque la production est supérieure à la demande, de l’avis des observateurs. Mais il est possible d’amortir, de minimiser les dégâts au niveau du Cameroun, quatrième plus grand producteur africain de cacao.


Cela passe notamment par des mesures comme la diversification des spéculations. En effet, après la première crise du cacao dans les années 1990, le gouvernement s’est lancé dans une vaste campagne de sensibilisation des producteurs à la polyculture, les convaincant d’associer à cette culture de rente, une ou plusieurs cultures vivrières. Beaucoup l’ont fait en combinant par exemple le cacao et la banane plantain, sur le même espace. L’autre mesure est l’accroissement de la transformation locale. Le cacao camerounais est en grande partie exporté à l’état brut, à cause du petit nombre d’unités locales de transformation en produits semi-finis et finis. En effet, selon Martin Mbang, opérateur économique, plus il y aura d’usine de transformation, plus les producteurs vendront sur place. « Avec un marché local existant et bien organisé, les producteurs camerounais seraient à l’abri de la fluctuation des prix sur le marché international », explique notre source.


Toutefois, il faut noter que cette transformation locale doit être portée par une certaine habitude de consommation. Le cacao et ses produits dérivés doivent trouver une place plus importante dans les usages quotidiens des Camerounais. La poudre et le beurre de cacao, les pâtes chocolatées et autres barres de chocolat ne doivent plus être considérés comme des produits de luxe destinés à certaines catégories sociales privilégiées, car ils ont des vertus.

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