Cameroun - Musique. Prince Ndedi Eyango : «Petit Pays et Longuè Longuè doivent apprendre à se taire…»

culturebene.com Lundi le 30 Mars 2015 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Après la sortie, incendiaire, de Longue Longue et le massacre de Petit Pays, Le Prince des Montagnes lance un rappel à l’ordre. Voici ses déclarations.

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Que pensez-vous de la guerre médiatique entre Petit Pays et Longuè Longuè ?

Certains artistes ont amené une autre mentalité dans le milieu de la culture, c’est déplorable. J’ai lu la réponse de Petit Pays à Longuè Longuè. Je pense qu’il a également dit des choses énormes, qu’on ne devrait pas dire à l’endroit des artistes. Longuè Longuè et lui font partie de cette génération d’artiste, qui ne respecte pas le métier. Qui ne comprennent pas le sens du respect mutuel. Et ils disent des choses qu’on ne devrait pas dire ; ils s’autoproclament alors qu’ils ne devraient pas. Sous d’autres cieux, ceci est une abomination. Vous ne verrez jamais cela dans un pays comme le Sénégal où Youssou Ndour est le plus grand. Ce dernier ne tiendrait jamais un tel langage inapproprié. Au Etats-Unis, Michael Jackson a terminé sa carrière sans jamais tenir de tels propos vis-à-vis des autres.

 

Ces quelques rares artistes qui ont apporté ce mode de fonctionnement sont très déplorables. Je crois qu’ils n’ont pas leur destin entre les mains. Nous n’avons pas souvent connu ça. Il y’a des choses que je ne peux pas dire contre qui que ce soit, dans ce corps de métier. Et cela doit être naturel. Quand on tient des propos du genre : « certains artistes ont touché », « c’est pour ça qu’ils sont morts », je pense que c’est énorme. Tenir de tels propos est à dénoncer. Dans la vie il faut apprendre à être humble et c’est ça qui manque le plus. Je demande aux artistes camerounais de rester solidaires. Nous devons apprendre à rester humble et à respecter le public qui nous aime et qui nous honore. Je demande aux camerounais de continuer à supporter la musique.

 

Qu’êtes-vous devenu depuis l’affaire Socam ?

Lorsqu’on remet sa vie entre les mains de l’Eternel, on n’a plus peur de rien. Car Dieu est là pour nous protéger. Et lorsqu’on ne se reproche de rien, on est en paix. Je ne me reproche de rien, certaines personnes à cause de leurs intérêts égoïstes ont voulu me déstabiliser. Ils ont déstabilisé le Cameroun, tous les artistes camerounais. Je ne venais pas dans le droit d’auteur avec le but de me servir, mais d’apporter ma contribution à l’essor de mon pays. Avec le temps et l’argent déjà investis, toute la carrière que j’ai avec moi, il était important que je mette mes connaissances et mon expérience au service de l’art musical. J’ai voulu changer les choses, sans succès. Je ne me reproche de rien. Je ne venais pas m’enrichir. Rien n’a changé dans ma carrière après ; du moment où je suis en santé, c’est le plus important. Le seigneur est là pour rendre justice.

 

Qui à votre avis peut gérer le droit d’auteur camerounais ?

Le domaine musical a besoin d’un homme qui a une vision, un cadre favorable ayant déjà été créé. Des dispositions structurelles ont été adoptées par le chef de l’Etat pour un bel essor du domaine artistique. Après il faut quelqu’un pour mettre tout cela en application. Et malheureusement dans notre milieu, ce n’est pas ce qui court les rues.

Je ne suis pas découragé : je suis né au Cameroun, j’ai grandi ici, je ne suis pas nouveau dans mon pays. Que j’aie la nationalité américaine aujourd’hui n’est pas un regret ; si s’était à refaire je n’hésiterais pas à refaire de la même manière. Cette nationalité américaine me permet de circuler librement, d’aller partout dans le monde. Quand on fait près de 50 dates chaque année à travers le monde entier, il n’est pas évident de toujours courir après un visa. La nationalité américaine m’offre la liberté de circuler aisément.

Cependant, mon amour pour mon pays est sans limite. C’est ainsi qu’après avoir parcouru le monde, je lui rapporte tous les trésors. J’aime profondément mes compatriotes, qui ne m’ont jamais laissé tomber. Je ne les abandonnerais jamais.

 

Parlez-nous de vos nouveaux projets ?

Je suis en train de finir mon nouvel album, dont j’ai mis un titre sur le marché qui est « Le Héros » ; d’ici quelques semaines, l’album sera sur le marché. J’ai au Cameroun. Je continue à travailler davantage pour rester au top. Et je suis en tournée comme toujours.

En 2013, au cœur des batailles autour de la Socam, j’étais toujours en tournée. Je suis en tournée en Europe, aux Etats-Unis et au Canada. J’ai aussi repris quelques concerts au Cameroun. Donc je continue à travailler.

 

Quel bilan faites-vous de vos années de production artistique au Cameroun ?

Avec « Préya Musique », j’ai produit près 11 artistes qui sont des vedettes. Ils sont nombreux : on peut citer Longuè Longuè, Jacky Kinguè, Marolle Tchamba, Junior Eyango, Tanus Foé …

 

Etes-vous prêt à continuer ?

Aujourd’hui, je prends du recul pour y réfléchir. J’ai donné toute mon âme, j’ai investi beaucoup d’argents et il faut reconnaître que j’en ai perdu beaucoup dernièrement. Après environ six mois d’acharnement judicaire, il est important que je me repose. Que je pense plus à ma carrière, à moi-même et à ma famille.

 

 

 Vous avez souvent eu une histoire d’humeur avec Longuè Longuè ?

Longuè Longuè, à une certaine époque, a aussi tenu des propos très malsains à mon endroit. Je n’ai jamais réagi. Je pense que c’est des gens qui ne savent pas où ils vont et sont à la quête d’une certaine notoriété. C’est un manquement qui les pousse vers ces comportements déviants. Pour moi, je ne réponds pas à ce genre de provocation. C’est ainsi que jusqu’aujourd’hui, Longuè Longuè continu à tenir certains propos sur la période où nous travaillions ensemble. Je ne dois pas être responsable des conséquences de la vie d’un être. Tout est payé ici-bas. Pas besoin de se rendre justice. Cette fois-ci, il s’est attaqué à Petit Pays qui lui a répondu. Petit Pays n’est pas moi. Il doit apprendre à être humble. A se taire.

Quel avenir pour la musique camerounaise?

Les Camerounais doivent apprendre à être fiers de leur pays et à consommer camerounais. Il faut encourager les valeurs locales. C’est ce qui manque le plus chez nous. Une fois conscience prise, nous repartirons vers le sommet africain. Je félicite les jeunes, qui travaillent beaucoup. Ils sont à la recherche du succès international, mais il faut que les médias, le gouvernement, et tous les Camerounais les accompagnent. Il faut reconnaître qu’il y’a une hyper prééminence de la musique étrangère dans notre pays.

Mani Bella et Coco Argentée, ces jeunes je les encourage. La musique, on a le choix : si vous n’aimez pas un artiste ou une musique, vous n’êtes pas obligé de l’écouter. L’Amérique est le pays d’exemple pour moi, le pays où on trouve des artistes, avec des paroles qu’on ne peut pas écouter : ils ont un public cible. Mani Bella et Coco Argentée ont travaillé durement, aujourd’hui elles ont traversé les frontières. L’une avec le titre à succès « Pala Pala », qui se joue beaucoup à l’international.

 

Produiriez-vous un jour Coco Argentée ou Mani Bella ?

Je ne pense pas que Mani ait besoin de moi. Elle est assez grande pour faire ces choses toute seule. Mais si elle me faisait appel pour une production, je ne refuserais pas. Coco, je l’ai rencontré dans différents spectacles et elle aussi, si elle fait appel à moi, je la produirais également.

 

Entretien réalisé par Guy Nfondop

 

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