Coupe du monde Canada 2015. Primes des Lionnes : le coût de pouce de Paul Biya

Arthur Wandji | La Nouvelle Expression Lundi le 29 Juin 2015 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
De sources concordantes, les joueuses de la sélection nationale ont perçu la totalité de leur argent grâce à l’intervention du président de la République.

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Aucun centime n’a été prélevé dans les 21 millions Fcfa promis à chacune des joueuses de la sélection nationale de football féminin. Les Lionnes Indomptables ont reçu la totalité de leur prime. Et le montant de cet argent a été exonéré des 16,5% représentant le taux de reversement de l’impôt sur les Revenus non commerciaux prévu par la loi N°2014/026 du 23 décembre 2014 portant Loi des finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2015. Passer de 21.000.000 Fcfa à 17.535.000 Fcfa était impossible pour les filles de Carl Enow Ngachu, huitièmes de finaliste aux Championnats du monde de football féminin en cours au Canada. Solidaires dans leur mouvement de protestation, Gaëlle Enganamouit et ses coéquipières ont dit niet.

«5 francs ne cherche pas son frère», lançait une de ces joueuses mercredi dernier à Yaoundé. Finalement, la Direction générale des impôts a flanché. Les vice-championnes d’Afrique ont été payées dans la nuit de jeudi, et le lendemain matin, elles quittaient l’hôtel Mont Fébé où elles étaient logées. «Nous avons touché la totalité des 21 millions chacune. Je repars le cœur léger et satisfaite», confiait une autre.

Les Lionnes, une exception à la loi (?)

Pourtant, recevoir l’intégralité de leur prime n’a pas été une formalité facile. Les Lionnes Indomptables ont presque connu «l’enfer» face à une Direction générale des impôts déterminée à diviser les enveloppes afin de récupérer son pourcentage. Et puisque c’est la loi, des sources bien informées révèlent qu’il a fallu l’intervention de Paul Biya pour que Modeste Mopa, le directeur général des impôts et ses collaborateurs lâchent l’affaire. «Disons pour résumer ce qui s’est passé que le chef de l’Etat a ordonné que ces filles soient payées à hauteur de 21 millions de francs chacune, sans d’autre commentaire. Et comme il s’agissait d’une instruction de la plus haute hiérarchie, l’exécution a été immédiate», a appris La Nouvelle Expression de source proche du dossier. Une exception à la règle. Car la loi du 23 décembre 2014 prévoit dans les articles 56 alinéa (2) d, e, f et 70 (nouveau) du Code général des impôts que, «les rémunérations, allocations, sommes et toutes primes de toute nature attribuées aux membres des Conseils d’administration des Etablissements publics, des entreprises du secteur public et parapublic, des Commissions et Comités ad-hoc ou permanents, aux membres de toutes les entités publiques et parapubliques», ainsi qu’aux «sportifs et artistes à quelque titre que ce soit et quel que soit leur domicile fiscal, sont imposables à l’impôt sur les Revenus non commerciaux (Rnc) au taux de 16.5%».

Les Lions seraient passés par-là

Les Lionnes Indomptables ne seraient cependant pas les premières à constituer une «exception» en matière de non-respect de la loi dans le domaine des Sports. Les Lions Indomptables l’auraient été avant elles ; puisque ces 16,5% n’auraient pas été prélevés dans leurs primes, à la suite de leur victoire contre la Mauritanie le 14 juin, lors des éliminatoires de la Can 2017. Et même si les agents des services de la Direction générale des impôts ont tenté de retenir la part consacrée au taux de reversement, Stéphane Mbia et ses coéquipiers ont menacé de ne pas prendre cet argent si un seul centime était coupé. Les négociations n’ayant pas abouti à grand-chose, Volker Finke et ses hommes auraient finalement touché la totalité de leur argent.

«On voulait couper nos primes, mais nous avons refusé. Nous avons dit que si l’Etat ne veut pas nous donner tout notre argent, autant il garde tout. Les discussions ont eu lieu dans la nuit d’après la victoire avec les capitaines. Nous avons insisté qu’on ne prendrait rien si ce n’est pas la totalité. Finalement ils ont payé», indique une source au sein de la tanière des Lions. La loi c’est loi certes, mais l’on est tenté de se demander si loi peut-elle toujours faire la loi au Cameroun?
 

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