Présidentielle 2011. Présidentielle : Vers une escalade entre le Cameroun et les Etats-Unis ?

Alain B. Batongué | Mutations Jeudi le 22 Septembre 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le gouvernement accuse désormais les Américains de tenir un double langage.

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Le chef de l'Etat a reçu en audience, lundi 19 septembre dernier, l'ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, Robert P. Jackson. Au sortir de cette audience de près d'une heure, le diplomate a déclaré au micro de la Crtv qu'il était notamment venu féliciter le président Paul Biya pour sa réélection à la tête du Rdpc à l'occasion du troisième congrès ordinaire des 15 et 16 septembre. Mais l'entretien a aussi porté, comme nous l’indiquions dans notre édition de mardi dernier, sur d'autres centres d'intérêt, en particulier la crise libyenne, les investissements US au Cameroun…

Naturellement, pour le pouvoir de Yaoundé, cette audience et ces félicitations de l'ambassadeur au président candidat tombaient au plus bon moment : elles ont été enregistrées et amplifiées comme une sorte d'adoubement des Etats-Unis, dans un contexte où la presse se fait régulièrement l'écho des « oukases » du Gouvernement Américain contre les autorités de Yaoundé.
Problème majeur cependant : ce même lundi, presqu'au moment où l'ambassadeur se trouvait au palais de l'Unité, se tenait une réunion d'un regroupement baptisé Forum de la société civile pour la Démocratie. Cette réunion avait comme modérateur: Victor Epié Ngomé. Elle a regroupé une vingtaine de leaders de la société civile et 77 représentants des syndicats. L'un des visages les plus connus ayant pris part à cet échange, c'est Hilaire Kamga, généralement présenté comme le promoteur de l'Offre orange. On notait aussi la présence dans la salle de deux diplomates américains, selon nos sources.

Ingérence
D’après nos même sources, l'ordre du jour de cette réunion indiquait notamment: la menace du ministre de la Communication aux cyber-libertés; le regard critique de la société civile sur le processus d'inscription sur les listes électorales ; le regard critique sur le vote de la diaspora : car les membres du forum pensent qu'il y a violation flagrante de la loi car autant c'est une loi qui encadre de bout en bout le vote des camerounais à l'intérieur du pays, ils s'insurgent contre le fait que des décrets encadrent le vote de la diaspora. De même ils s'insurgent contre le fait que les inscriptions sur les listes électorales de la diaspora ont été bâclées en deux semaines pour une population estimée à plus de quatre millions.
La réunion de l'ambassade des Etats-Unis faisait suite à une réunion du même forum tenue à Bamenda un mois plus tôt et qui a accouché de la "Déclaration de Bamenda", le 20 Août 2011. Le texte de cette déclaration revient sur les critiques formulées à l'encontre du processus électoral et conclut que le Cameroun avec Elecam actuel ne se dirige pas vers des élections crédibles et transparentes.

Toutes ces choses ne sont pas nouvelles en soi. Mais le fait que la réunion se soit tenue dans l’enceinte de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Yaoundé alors que le chef de mission venait «rassurer» le chef de l’Etat semble avoir courroucé au plus haut point de régime de Yaoundé. Au cours d'une réunion d'évaluation du troisième congrès ordinaire du Rdpc qui se tenait au palais de l'Unité mardi dernier, l'information sur la réunion du Forum à l'ambassade américaine aurait été soufflée par un participant dans la rubrique «divers». Toute vérification faite, l'information aurait été avérée, avec un luxe de détails. Entre autres, il s’est dit au cours de la réunion du palais de l’Unité que ce forum se préparerait à mener des actions pour créer des conditions d'un contentieux post électoral qui pourrait générer des violences et justifier une éventuelle intervention étrangère.
Tout ce flux d'informations provoque le courroux des autorités de Yaoundé qui crient, selon une source à la présidence de la République, «à un véritable double langage des Américains, qui endorment le président Paul Biya pendant qu'ils encadrent et financent des opposants au régime». Et de qualifier cette attitude de flagrante ingérence des Américains dans les affaires intérieures du Cameroun.

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