Cameroun - Economie. Pour méventes... Sosucam arrête la production du sucre

Alain NOAH AWANA | Le Messager Lundi le 23 Septembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
C’est la principale décision issue du conseil d’administration extraordinaire de l’entreprise tenue jeudi dernier. La campagne sucrière prévue pour le 1er novembre prochain est par ailleurs reportée. 3 500 emplois menacés.

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C’est une très mauvaise nouvelle. La Société sucrière du Cameroun (Sosucam) vient de décider de suspendre ses activités à l’usine de Mbandjock. La décision a été prise au terme d’un conseil d’administration extraordinaire qui s’est tenu jeudi 19 septembre 2013 à Yaoundé tel qu’annoncé par Le Messager dans son édition du même jour. La décision a été difficile à prendre, nous fait-on savoir. Mais, l’entreprise y a été forcée. Pis encore, le lancement de la campagne sucrière, prévu pour le 1er novembre 2013, est reporté à une date ultérieure. Aucune date ou période précise n’a été avancée pour la reprise des activités. La société attend de voir certaines évolutions, notamment au niveau de la commercialisation de ses produits. La Sosucam, en prenant ces mesures d’urgence, espère que la situation difficile qu’elle traverse depuis le début de l’année va changer. Une note de conjoncture du directeur général adjoint, Guillaume Ranson, explique que les résultats escomptés ne sont pas atteints. Pire, l’entreprise a déjà perdu depuis le début de l’année un peu plus de 10 milliards Fcfa. Principales causes, selon les responsables de Sosucam : une importante fraude en provenance du Nigeria qui congestionne le marché du sucre dans les trois régions du septentrion camerounais ; et des importations massives de sucre à Douala, qui congestionnent le marché du Grand-sud, avec des répercussions dans le Grand-nord.

Quatre exigences

En fait, la direction générale de Sosucam fait le reproche au gouvernement d’avoir autorisé une quantité trop élevée (85 000 tonnes) des importations de sucre dans le pays pour juguler le déficit de sucre qui tourne souvent autour de 40 000 tonnes chaque année. Aussi, souhaite-t-elle que le gouvernement prenne quatre mesures urgentes. La première est l’annulation de toutes les opérations d’importation de sucre non flottantes, ni dédouanées au 30 septembre 2013. Ensuite, l’interdiction immédiate de toute importation de sucre par les postes de douane des régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. Sosucam souhaite également que le gouvernement saisisse tous les sucres de contrebande et la lui revende à la valeur du cours mondial. Enfin, qu’on lui redonne l’exclusivité des importations du déficit sucrier global annuel du Cameroun en coordination avec les services étatiques compétents (Mincommerce, Minfi, et Mirap). En attendant la réaction du gouvernement face à ces sollicitations, la Sosucam va donc continuer à fonctionner avec sa seule usine de Nkoteng qui produit en moyenne chaque année 77 000 tonnes de sucre, contre 50 000 tonnes pour l’usine de Mbandjock. La cessation aura des conséquences certaines sur le plan financier, mais aussi sur le plan social. Ce sont en effet quelque 3 500 personnes qui voient ainsi leurs emplois menacés. « La tension monte doucement chez les travailleurs », nous indique Alouna Mvehe, délégué du personnel et président du Syndicat départemental des employés de l’agriculture de la Haute Sanaga. Qui rappelle que des situations identiques avaient été observées en 2004, 2006 et 2008. Les travailleurs ont par ailleurs saisi le gouvernement à travers certains départements ministériels (Commerce, Finances,…) pour qu’il aide la société à traverser cette mauvaise passe.


 

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