Opération Épervier. Police Judiciaire: vers le transfèrement du Tpg au Sed

Le Messager Mardi le 12 Février 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’affaire du Trésorier payeur général de Yaoundé (Tpg) interpellé et placé en détention préventive depuis plus de quatre jours à la police judicaire de Yaoundé, pourrait connaître de nouveaux rebondissements cette semaine.

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Des sources dignes de foi annoncent qu’Emmanuel Mbia Enguene pourrait une fois de plus être présenté au parquet ce jour, par la même occasion, convoyé devant le juge d’instruction qui l’inculperait et le placerait en garde à vue au Sed pour la poursuite des enquêtes. Déjà présenté au parquet jeudi, au regard des charges jugées insuffisantes qui pesaient sur le prévenu, le procureur de la République avait estimé que le Tpg de Yaoundé pouvait être élargi et comparaître libre pour les besoins de plus d’enquête. Malheureusement, des pressions venant du haut lieu du sérail, ont entériné son maintien en garde à vue à la Police judiciaire. Du coup, on peut se demander comment un haut cadre du trésor public en fonction, peut être interpellé de manière spectaculaire et même suspect ; être gardé à vue alors que l’enquête est à peine ouverte.

La piste tendant à faire croire que le Tpg est victime de la guerre des réseaux qui se battent en haut lieu pour la succession de Paul Biya est-elle digne d’intérêt? En faisant un tour hier dans cette institution judiciaire, l’ambiance assez suspecte pour un jour férié, laisse croire que l’infortuné Tpg a été longuement auditionné ce jour à la Pj. L’évolution actuelle du dossier laisse croire que le Tpg qui nie en bloc les faits, qu’on lui reproche, certaines indications font état de ce que le Tpg aurait payé indûment des émoluments auux magistrats du tribunal militaire de Yaoundé, en rapport avec les audiences foraines.

Pour certaines langues, il s’agit des missions fictives, relevant des audiences non exécutées. L’affaire qui prend les allures d’un procès kafkaïen, se déroule dans des circuits assez fermés. Comme moyen de défense, le Tpg aurait confié que, il n’est qu’un caissier banal chargé d’assurer la régularité du payement, des titres de caisse qui sont ordonnés dans des espaces régulièrement compétents. « Le Tpg n’est ni l’ordonnateur, ni le juge d’opportunité encore moins le juge de conformité. Pour en arriver au payement le dossier fait un long parcours qui part du lieu d’engagement du titre en passant par le ministère des Finances… Pour meilleure enquête, il faut remonter l’affaire depuis le ministère de la Défense, le tribunal militaire, le contrôleur financier… Sinon, il serait impossible de bâcler l’enquête en interpellant le Tpg» affirme un avocat.
Souley ONOHIOLO


Yaoundé: Le film de l’arrestation du trésorier payeur général

Emmanuel Mbia Enguene, toujours en garde à vue à la direction de la police judiciaire, le trésorier payeur-général attend toujours de savoir ce qu’il lui est reproché par ses geôliers avant le début de l’information judiciaire. Selon des sources bien introduites, les tractations pour sa mise en accusation se passeraient pour l’instant au sommet du sérail. En attendant, voici comment le Tpg de Yaoundé a été interpellé.

Nous sommes mardi 5 février 2013. On approche 19h. A la Trésorerie générale de Yaoundé, la journée de travail s’achève pour la plupart des cadres de cette administration publique. C’est le cas pour Tandoni Marcel Nicaise, jeune inspecteur de trésor qui occupe les fonctions de chef de service des comptes de gestion et des archives. Ce dernier qui vient de quitter son bureau s’apprête à quitter les lieux lorsqu’il se rend compte qu’il a oublié les clés de son véhicule à son bureau. Promptement, il y retourne. Le temps de se rendre compte qu’il n’a plus rien oublié, il referme la porte prend la sortie de l’immeuble qui abrite les services de la Trésorerie général de Yaoundé. Dans le couloir il rencontre cinq hommes qui sont en train de gravir les escaliers. Ce sont des policiers. Il y a là un commissaire de police principal en tenue. Les quatre hommes qui le suivent qui sont aussi des policiers sont en civil. Tout de suite lorsqu’ils rencontrent M. Tandoni Marcel Nicaise dans les escaliers le commissaire lui demande d’un ton autoritaire de se présenter et de dire dans quel service il travaille. Un peu étonné par cette méthode, le jeune inspecteur de trésor, juriste aguerri et ancien postulant au métier d’avocat s’exécute tout de même. Après quoi les policiers lui demandent de les suivre à la direction de la police judiciaire. « Pourquoi ? Qu’est je fait ? Et avez-vous un mandat régulier qui demande que vous m’ameniez ? », demande-t-il aux policiers qui s’apprêtent déjà à l’empoigner. Ces questions mettent alors le commissaire principal, identifié comme étant le sous-directeur des enquêtes économiques à la direction de la police judiciaire, dans une colère noire. Les policiers en civil encerclent le jeune cadre du trésor et veulent l’amener de force. Celui-ci insiste alors pour que son patron, à savoir le Trésorier-payeur général qui est à son bureau à l’instant soit informé de son « enlèvement » par ces hommes de la police judiciaire. Immédiatement, Tandoni Marcel Nicaise appelle Emmanuel Mbia Enguene le Tpg, au téléphone et l’informe de ce qui lui arrive. Revenu de sa surprise, Mbia Enguene, descend les escaliers quatre par quatre et rejoint le commissaire principal et ses hommes non loin du lieu où est garé une voiture de police dans l’enceinte de la Trésorerie. Il est déjà 19h passé. Le Tpg qui a d’ailleurs reconnu le haut gradé de la Dpj, après un échange sympathique demande ce qui se passe. Les policiers lui répondent qu’ils doivent amener son collaborateur dans leur service et qu’il peut, s’il est disponible, les y suivre. Le Tpg demande alors s’il peut lui-même accompagner son jeune collaborateur dans sa voiture, et que de toutes les façons c’est à lui, comme Tpg de répondre de tout ce qu’il y aurait comme manquements dans l’institution qu’il dirige. Accord est donné par les policiers pour que le jeune Tandoni Marcel Nicaise qui totalise aujourd’hui trois ans de présence à la Trésorerie général de Yaoundé vienne à la Dpj dans le véhicule de son patron.


Deux heures sans audition

Il est presque 20h lorsqu’il y arrive. Emmanuel Mbia Enguene et son collaborateur sont installés dans les bureaux de la sous direction des enquêtes économiques de la direction de la police judiciaire à Yaoundé. Il y passe une heure, puis deux heures sans que personne leur disent ce qui se passe. Vers 22h30 minutes, le Tpg finit par craquer. Il demande à voir le commissaire principal sous-directeur des enquêtes économiques, pour lui demander ce qu’on reproche à son collaborateur. Jusque là il ne sait pas que les choses ont changé et que désormais ce n’est plus de son jeune collaborateur qu’il s’agit, mais…de lui même. Mbia Enguene l’apprend lorsqu’il va appeler son frère cadet, commissaire divisionnaire qui, arrivé à la Direction de la police judiciaire vers 23h, ira s’enquérir de la situation chez le directeur de la police judiciaire en personne. Dans les commentaires, Emmanuel Mbia Enguene apprendra alors qu’il aurait payé des émoluments aux magistarts du tribunal militaire de Yaoundé en rapport avec les audiences foraines. Dans la nuit du mardi 5 février, un bon de garde à vue est signé à son encontre. Quant à son collaborateur Tandoni Marcel Nicaise, il est libéré aux environs de minuit, sans la moindre excuse de la part des policiers qui l’auront moralement brutalisé, puis séquestré pendant plus de quatre heures sans aucune audition. Par contre pour son patron, le calvaire aura commencé dès cette nuit, dans une interpellation rocambolesque, et qui n’a pas fini de dire ni ses origines, ni les motivations de cette affaire.

 

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