Opération Epervier. Pierre Mila Assouté, sur la maintenance des avions Camair en Afrique du Sud: "Issa Tchiroma et autres ont été corrompus pour signer le contrat. J’en ai les preuves"

Mutations Jeudi le 14 Juin 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Cité dans la quatrième lettre de Marafa, cet homme politique réagit sur l’affaire des contrats signés par la Camair.

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M. Marafa vous a cité nommément avec Amadou Ali dans l’une de ses lettres. Que lui répondez-vous ?

L’affaire de signature du contrat de maintenance des avions de Camair en Afrique du sud chez SAA South African Airways [SAA, ndlr] était une initiative d’Issa Tchiroma alors ministre des Transports. Il disait le faire pour favoriser la coopération Sud/Sud. C’est à ce moment là qu’Issa Tchiroma et autres ont été corrompus pour signer le contrat. J’en ai les preuves.

La nouvelle phase de corruption ici alléguée intervient 4 ans plus tard en 1998, après la signature du contrat SAA/Camair, quand j’ai racheté par devant notaire à Yaoundé, un établissement (ATT) initialement de droit libanais, devenant ainsi de droit camerounais. Le Libanais vivait en Afrique du sud, sieur Fouad Srouji. C’est cet établissement (ATT) qui a introduit en 1994 la SAA sur la base d’un contrat de lobbying, auprès de Issa Tchiroma, alors ministre des Transports, [Joseph, ndlr] Belibi, comme PCA de la Camair, et Louis Paul Motaze, alors directeur [financier, ndlr] à la Camair.

Philippe Marmier, Français ayant vécu au Nord-Cameroun et ami aussi bien de Marafa que de Issa Tchiroma, est celui qui vivant désormais à cette époque en Afrique du Sud, a introduit Fouad Srouji auprès des «personnalités» ci-dessus citées pour le compte de SAA. C’est en faisant un audit des créances dues à l’établissement que je venais de racheter en 1998 que j’ai débusqué cette affaire de corruption en Afrique du Sud. Le contrat de maintenance portait sur un total de 65.000.000 de dollars déboursés par la Camair en 4 ans au profit de SAA son prestataire.

Mes avocats sud-africains m’avaient alors dit que le contrat ayant été formellement entaché de corruption, cet argent pouvait être réclamé et récupéré par le Cameroun au profit de la Camair si j’avais le soutien de l’État dans ma procédure en réclamation de la créance due à ATT par SAA devant le juge sud-africain. Tout contrat entaché de corruption étant nul et de nuls effets, selon la réglementation internationale… il s’agissait donc de réclamer à SAA la restitution des 65.000.000 $ (US dollars) [32 milliards 500 millions Fcfa, ndlr] payés à elle, pour la période des 4 ans, en exécution de la maintenance des aéronefs de Camair, parce que le contrat était obtenu sur une base de corruption.

Je portais immédiatement ce cas de corruption à Paul Biya en lui proposant que ATT et la Camair poursuivent conjointement SAA devant la Cour arbitrale pour que d’une part, le Cameroun récupère ces 65 millions de dollars dont la Camair avait tant besoin, et que d’autre part, ma société soit payée de sa créance de 3 milliards de Cfa. C’est par une note remise à Amadou Ali que j’avais sollicité Paul Biya qui avait marqué son accord. C’est à moi que les Sud-africains avaient écrit, en réponse à mes réclamations de paiement de cette créance de 3 milliards due à ATT dans les actifs repris, devant un juge sud-africain, pour dire qu’ils (SAA) reconnaissaient avoir corrompu nos dirigeants au sommet de l’État avec cet argent pour garder le contrat qu’on voulait leur retirer.

Qui voulait rompre le contrat et qui a interrompu cette rupture annoncée à SAA moyennant corruption en 1998 ? (…)

J’aurais donc préféré répondre, mais dans sa détresse [celle de M. Marafa, ndlr] actuelle, surtout maintenant que sa nouvelle posture favorise la lutte contre un adversaire commun, je diffère mes réponses… L’affaire du crash de 1995 est venue accessoirement s’attacher à la corruption au même titre que le réacteur du Combi tombé sur Paris tel qu’évoqué en cours de procès par la partie camerounaise. Les avocats de l’État l’avaient évoqué subsidiairement, s’appuyant sur le réacteur du Combi tombé à Paris, pour acculer SAA en imputant la responsabilité y compris du crash de 1995 comme étant une défaillance technique…

Ce que SAA a réfuté. Le but était de faire augmenter au juge arbitral, les dommages et intérêts du Cameroun. Le problème qui s’est donc posé au départ portait uniquement sur la corruption des hautes autorités gouvernementales qui voulaient interrompre le contrat de SAA pour le redonner à «Air France». C’était le choix de Cyrille Etoundi, l’ancien DG de l’époque à la Camair, et de Abondo Gérôme, son PCA, d’arrêter ce contrat. Marafa SGPR était pour cette option au départ en accord avec les nouveaux dirigeants de Camair... Les avions de Camair étaient souvent en retard, car chaque opération consistait à les amener en révision à Johannesburg où ils restaient longtemps avant de reprendre du service. Et le DG Etoundi Cyrille trouvait cela onéreux… Ce qui est évident, il y a eu corruption de personnalités. Il y a aussi eu de mon fait exclusif, la récupération de 32 milliards 500.000.000 Fcfa. L’argent avait été reçu à Paris à la SGBC sur un compte ouvert au nom de l’État du Cameroun par Foumane Akame Jean, le conseiller juridique de Paul Biya, et géré sous sa seule signature.

Cet argent a disparu de ce compte lorsque j’ai obtenu une ordonnance à Paris pour saisir la créance due à ATT et que ces gens refusaient de payer. La SGBC avait répondu à mon huissier par écrit, que le compte avait été clôturé. (Je communiquerai le N° de ce compte à tout enquêteur qui le désire). Alors, que Monsieur Foumane Akame dise aux Camerounais où est passé l’argent. Cette somme devait revenir à la Camair qui aurait pu en effet à juste titre dédommager les victimes du crash de 1995 et redresser son bilan. Or, même les engagements contractuels de payer à ma société qui avait débusqué le vol et organisé sa récupération n’ont jamais été honorés … L’argent s’est volatilisé ? C’est Foumane Akame Jean qui sait avec son mandant Paul Biya où est passé cet argent. Lorsque la procédure abouti en 2004 à la récupération de cet argent à SAA, c’est Atangana Mebara qui est SGPR en remplacement de Marafa envoyé au Minatd. Je sais aussi avec certitude que les personnalités qui sont intervenues dans ce dossier comme Amadou Ali, Egbe Hilman, et autres ont reçu des récompenses financières avoisinant 100 millions pour certains…

Je dois ajouter que Marafa a, volontairement ou par omission, éludé de dire que la procédure de récupération de cet argent devant la Cour arbitrale de Paris et Londres a coûté plus d’un milliard et demi de francs CFA de frais de missions et d’honoraires d’avocats sous la gestion de Jean Foumane Akame, qui avait ouvert un compte de ce comité ad hoc à la BICEC de Yaoundé, où ces sommes étaient virés par la SNH sur ordre du SGPR Marafa et sur instruction de Paul Biya : plus d’1 milliard et demi… !!! J’ai des preuves. Dès qu’ils ont eu le milliard, J’avais été chassé du comité ad hoc, escroqué, abusé par ces gens à qui j’ai permis, à mes frais personnels, de retrouver et récupérer des milliards de la Camair qui n’a jamais reçu son argent et sans me faire payer le moindre sous ! En plus comme salaire, j’ai failli me faire assassiner par la suite à Yaoundé... Marafa est au courant. Pourquoi sa mémoire est-elle sélective sur certains sujets même si objectivement, en tant qu’adversaire de Biya désormais, sa diarrhée verbale m’intéresse à un haut point ! Qu’il s’allie donc à nous pour faire tomber le régime ! Après on regardera lucidement devant un juge impartial s’il a volé ou non.

 

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