Centrafrique. Peut-on tenir les délais pour les élections en Centrafrique?

Simon Pierre ETOUNDI | Cameroon-tribune Vendredi le 20 Novembre 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans quelques semaines, le 13 décembre et le 27 du même mois, les Centrafricains ont deux rendez-vous importants avec leur Histoire.

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 Après près de deux ans d’un régime de Transition consécutif à la chute de François Bozizé et de Michel Djotodia, le peuple est appelé aux urnes pour choisir le futur président de la République, ainsi que les députés nationaux. Le premier rendezvous du 13 décembre porte sur le référendum constitutionnel qui devrait doter le pays d’une nouvelle loi fondamentale. Et c’est sur la base de ce texte que pourront se tenir deux semaines plus tard, les élections générales.

A priori, l’on devrait pavoiser dans la perspective de voir enfin la Centrafrique retrouver la normalité. Mais voilà, il se trouve que depuis plus de deux ans, le pays est englué dans des sables-mouvants et la violence y est permanente malgré la présence de la Mission des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca) et des troupes françaises de Sangaris. Des affrontements entre les nombreux groupes armés qui essaiment aux quatre coins du pays sont réguliers.

Et c’est un pays en panne d’une administration forte, en panne d’une armée nationale digne de ce nom, et aux ressources financières et matérielles insuffisantes qui doit aller aux urnes, sous très fortes pressions internationales.

Du reste, les rendez-vous des 13 et 27 décembre font suite à une série de reports des élections inhérents à l'impossibilité pratique d'organiser des scrutins, faute d’argent et surtout à cause de l'insécurité régnant dans le pays.

A cet égard, les Centrafricains, bien que désireux d'en finir avec la transition et de revenir à la normalité institutionnelle ne partagent pas l’enthousiasme de la communauté internationale qui souhaite la fin de transition avant le 31 décembre 2015. Ces derniers temps, la flambée de violences observée à travers le pays et singulièrement à Bangui la capitale est venue rappeler à tous que la Centrafrique restait encore un grand malade. Il semble acquis que la confiance n’est pas totalement revenue entre les communautés, ce qui complique toutes les initiatives de paix. Par ailleurs, trop d’armes restent en circulation et ni les troupes de la Minusca, ni celles de Sangaris, n’ont encore trouvé la parade pour mettre sous l’éteignoir les différents groupes armés qui sévissent sur le territoire.

Cette situation rend ainsi hypothétique, la tenue dans de bonnes conditions de quelque consultation électorale. En somme, la situation sécuritaire précaire du pays n’a pas dégagé les horizons politiques. Ceux-ci restent flous avec notamment une classe politique divisée sur la démarche à suivre pour sortir le pays de l’impasse. Ainsi, le régime de Transition dirigée par Catherine Samba-Panza est sans cesse chahuté, parfois par des personnalités devant plutôt l’aider dans sa mission. Dans ce panorama, les doutes de certains sur la tenue des élections aux dates prévues peuvent se justifier. Qu’à cela ne tienne, il semble bien que cette fois-ci, les Centrafricains devront solder les comptes de leurs divergences dans les urnes. Leurs partenaires ne souhaitent pas une nouvelle transition. Cette semaine, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux Opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a laissé entendre qu’il n’y aura pas de nouvelle transition en Centrafrique. « Il n’y aura pas de nouvelle transition. Les pays de la région sont sur cette ligne. Ils vont se réunir sur ce sujet le 25 novembre. Il y a un calendrier électoral qu’il faut respecter. Il faut aussi que les élections se passent de manière convenable », a-t-il  indiqué. Pour Hervé Ladsous, tous ceux qui se mettent en travers du processus en créant des menaces sécuritaires et des menaces politiques doivent être neutralisés. Mais comment réduire au silence en un mois les multiples groupes armés dont certains règnent depuis des années en maîtres sur des portions du territoire au nez et à la barbe des forces internationales ? Comment résorber le fossé idéologique qui sépare les acteurs politiques ? D’ici le 13 décembre, on pourrait avoir un début de réponse. Un début seulement…

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