Cameroun - Insécurité. Paul Eric Kingué: « Je vais m’immoler » « Je vais m’immoler »

Le Jour Quotidien Lundi le 24 Janvier 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’ex-maire de Penja a écrit au président Biya et aux chancelleries en poste à Yaoundé.

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Qu’est-ce qui motive votre volonté de vous immoler ?
Si nos responsables disent qu’on est dans un pays de droit, il faut que justice soit rendue. Ils doivent savoir que je suis un élu, c’est-à-dire une personne connue au-delà de sa localité voire de son pays.

Or je me rends compte que la justice m’est refusée. Je leur donne donc jusqu’à la fin des élections. Je suis en train de demander que justice me soit rendue. Et ce n’est pas une simple menace, je vais la mettre en application. Je ne dois pas être la victime d’une justice comateuse. Je suis prêt à supporter qu’on me condamne à 1000 ans de prison, à condition qu’on me donne la preuve de mon crime. La justice n’est pas faite pour des innocents, mais pour des coupables.

Ne craignez-vous pour le verdict de votre procès en appel sur les émeutes de février 2008?
Je n’ai peur de rien. En instance, on m’a condamné à dix ans, pour rien. Je continue à dire qu’il faut des preuves. Et en matière financière et comptable, ces preuves doivent être matérielles, irréfutables et inattaquables. On ne détruit la vie d’un citoyen par un raisonnement intellectuel, mais parce qu’il y a des preuves écrites de ce qu’il a fait.

Qu’attendez-vous des chancelleries étrangères à qui vous avez écrit?
J’attends que les autorités en charge de la justice au Cameroun soient saisies par les chancelleries étrangères, afin que le droit soit dit dans ces différents procès qui m’accablent et qui sont tissés de fil blanc, pour justifier ma révocation. Par ailleurs à Nkongsamba, l’original du document qu’on dit avoir été falsifié par moi, n’a jamais été produit. Je suis condamné à dix ans, sur la base d’une reproduction, c’est-à-dire un scanner ou une photocopie. Pour qu’on atteste le faux, il faut qu’on apporte le document pour confondre l’auteur du faux. A aucun moment, on n’a produit un document original. Il s’agit pour eux de prouver à l’opinion que je n’ai pas été révoqué pour rien, et de m’empêcher de revenir à Penja avant la fin de mon mandat (qui s’achève en 2012) et de me représenter aux élections. Je suis victime de la France Afrique. Un maire n’a aucun intérêt à imiter la signature d’un préfet, qui plus n’est pas ordonnateur du budget d’une commune.

L’objectif était d’innocenter le receveur municipal, David Clément Nsaba qui est l’initiateur de ce procès et qui avait été monté par le préfet. La preuve est qu’il est le payeur de la somme querellée (1 400 000 francs Cfa). Comment comprendre que Nsaba n’ait pas été condamné? Celui qu’on recherchait dans cette affaire, c’était moi et c’est une injustice. Ce n’est pas moi qui ai perçu cet argent. Le mandat a été signé par Nsaba, au profit de Charles Nguimfack qui l’a reversé aux trois prestataires : les gens qui ont amené l’orchestre, le service traiteur et la société Isenbeck qui a fourni la boisson. Tous ces prestataires ont confirmé avoir reçu de l’argent.

Comment allez-vous mettre à exécution votre immolation ?
Jusqu’à quelques jours des élections, si mon dossier n’est pas parti de Nkongsamba, s’il n’a pas commencé à être jugé en appel, sans dilatoire, en respect des procédures et sans preuves, je vais m’immoler ou me suicider de quelque manière que ce soit. Alors le ministre de la justice et le ministre de la communication feront leur conférence post-mortem pour expliquer aux Camerounais pourquoi je me suis immolé.

Propos recueillis par Théodore Tchopa

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