Cameroun - Culture. Patrimoine mondial : Le Cameroun veut inscrire Bimbia, site historique de la traite négrière

Xinhua Jeudi le 27 Mars 2014 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
YAOUNDE (Xinhua) - En marge de l'édition 2014 de la Journée internationale de commémoration des victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves mardi à New York elle est en visite, la ministre camerounaise de la Culture Ama Tutu Muna a annoncé la volonté d'inscrire sur la liste du Patrimoine mondial Bimbia, ex-port d'esclaves du Sud-Ouest du pays.

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 Caché dans un paysage forêt équatoriale débouchant sur l'océan Atlantique, Bimbia, accessible par une route caillouteuse serpentant des collines, est un site historique exceptionnel où se découvrent encore des vestiges du commerce des esclaves auquel il joua le rôle de port d'embarquement d'Afrique centrale.

Sa découverte ces dernières années par le grand public est due à une opération de voyages pour le retour aux sources organisée par une association créée par des Camerounais résidant aux Etats- Unis au profit d'Africains-Américains désireux de renouer avec leur origines retrouvées à la faveur de tests ADN initiés avec le concours de cette association.

La déclaration de la ministre de la Culture à New York est une confirmation de la volonté des autorités de Yaoundé d'augmenter le classement du pays à la liste du Patrimoine mondial établie par l' Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), où il occupe une position marginale résumée par l'inscription de deux sites naturels.

D'une superficie de 526.000 hectares, la réserve de faune du Dja à cheval entre les régions du Sud et de l'Est a été depuis 1987 et le seul site camerounais du Patrimoine mondial, avant d' être rejoint en 2012 par le Tri-national de la Sangha, un écosystème de 746.309 hectares du Bassin du Congo partagé avec le Congo-Brazzaville et la République centrafricaine (RCA).

L'inscription à cette liste est décidée par le Comité du patrimoine mondial qui tiendra sa 38e session ordinaire en juin à Doha, au Qatar. C'est sur la base de dossiers présentés dans les listes indicatives élaborées par les Etats parties à la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel ratifiée par le Cameroun depuis 1982.

Pour l'heure, Bimbia ne figure cependant pas sur la liste indicative du Cameroun publiée sur le site officiel de l'UNESCO, qui révèle 12 sites (6 culturels, 5 naturels et 1 mixte) enregistrés en 2006.

Il s'agit de la chefferie de Bafut et le site archéologique de Shum Laka dans le Nord-Ouest, le lamidat de Rey-Bouba et les gravures rupestres de Bidzar dans le Nord, les Diy-Gid-Biy des monts Mandara, le parc national de Waza et la partie camerounaise du lac Tchad dans l'Extrême-Nord, les mégalithiques de Sa'a dans le Centre, le complexe des parcs nationaux de Boumba Bek et de Ndiki à l'Est, le parc national de Campo-Ma'an et les chutes de la Lobé dans le Sud, puis le parc national de Korup dans le Sud-Ouest.

Depuis 2012, 190 Etats parties ont ratifié la Convention du patrimoine mondial et 981 biens (759 biens culturels, 193 naturels et 29 mixtes) forment la liste du Patrimoine mondial et constituent le patrimoine culturel et naturel que le Comité du patrimoine mondial considère comme ayant une valeur universelle exceptionnelle.

Dans le but de permettre l'augmentation du nombre de sites africains sur la liste du Patrimoine mondial, le Fonds du patrimoine mondial africain (FPMA) basé à Johannesburg en Afrique du Sud a organisé en marge du dernier sommet de l'Union africaine (UA) fin janvier à Addis-Abeba en Ethiopie une levée de fonds où 3, 05 millions de dollars de promesses de financement ont été annoncés.

Ces annonces avaient été faites par le Kenya pour 1,5 million de dollars, l'Afrique du Sud pour 1 million, l'Algérie pour 400. 000, le Tchad pour 100.000 et la Namibie pour 50.000.

Au Cameroun, le palais des rois Bamoun dans l'Ouest rêve lui aussi, y compris pour le Ngouon, la grande fête traditionnelle qu' il organise tous les deux ans, d'une inscription au Patrimoine mondial. "On est en train de monter un dossier pour la classification au patrimoine des sites touristiques architecturaux ", a confié à Xinhua son directeur des affaires culturels Oumarou Ncharé.

Cet édifice à l'architecture ancienne avait bénéficié d'un important financement de l'UNESCO pour sa restauration entre 1978 et 1984.

Ncharé, membre du Comité international des musées, regrette cependant l'absence de collaboration entre le ministère de la Culture et les gardiens locaux des trésors culturels que recèlent le Cameroun mais qui restent peu valorisés, comme le témoigne la faible présence dans la liste du Patrimoine mondial. Contrairement à d'autres pays d'Afrique subsaharienne comme l'Ethiopie (9 sites inscrits), le Sénégal (7), la Tanzanie (7) ou encore le Kenya (6).
 

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