Affaire Marafa. Opération épervier : l’affaire Marafa-Fotso relancée

Claude Tadjon | Le Jour Vendredi le 06 Septembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La condamnation de Marafa et Cie occulte l’argent et l’avion acquis en compensation aux Etats-Unis, dont le sort est incertain.

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La sortie médiatique de l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, Me Akéré Muna, au cours d’une conférence de presse lundi dernier à Yaoundé, avait pour but de rendre public le verdict rendu par le Tribunal de district de l’Oregon aux Etats-Unis suite à une plainte d’Yves-Michel Fotso contre des autorités camerounaises pour torture et détention arbitraire. C’est l’affaire de l’avion présidentiel, pour laquelle Marafa Hamidou Yaya, Yves-Michel Fotso, Jean-Marie Atangana Mebara et autres ont été condamnés à des peines de prison qui a pourtant créé l’évènement. Le lendemain, en effet, quasiment tous les titres des quotidiens ont souligné son intervention au sujet de l’affaire de l’avion présidentiel. Car Me Akéré Muna a affirmé que l’Etat du Cameroun a été indemnisé aux Etats-Unis par le Tribunal de faillite de l’Oregon suite à la liquidation de Gia International, cette entreprise qui avait perçu 29 millions de dollars du Trésor public dans le cadre d’un contrat avec la Camair, pour l’achat d’un avion présidentiel neuf. Me Akéré Muna, alors mandaté par l’Etat pour défendre ses intérêts, a précisé que le Cameroun a obtenu une somme de 800 000 dollars Us (environ 470 millions FCfa) et un avion Boeing 767-200 en compensation des 29 millions de dollars. Soit environ 52% des actifs de Gia International. Interrogé sur la destination de cette indemnisation, Me Akéré Muna a dit que l’argent a servi à payer les honoraires des avocats camerounais et américains constitués pour défendre les intérêts du Cameroun. Il a ajouté qu’il a lui-même remis à l’Etat du Cameroun « les clés de l’avion ». Mais dit ignorer ce qui en est advenu. Un expert estimait il y a quelque temps la valeur de cet avion à environ 16 millions de dollars Us. Où est passé cet avion ? Dans quelle flotte se trouve-t-il ? Des sources du Jour indiquent qu’il serait immobilisé dans l’entrepôt d’un aéroport du Cameroun. Pourquoi en parle-t-on si peu ?

Peu de preuves

Hier, dans les colonnes du Jour, réagissant à la sortie médiatique de l’ancien bâtonnier du Cameroun, l’avocat d’Yves Michel Fotso, Me Parfait Mandeng, s’est réjoui que Me Akéré Muna ait pu dire la vérité sur l’indemnisation perçue par le Cameroun. Il a déploré toutefois que ce témoignage arrive après la condamnation de son client car, pour lui, « ces déclarations auraient sans doute apporté quelque chose de nouveau au tribunal ». En fait, le Tgi du Mfoundi a condamné Marafa H. Yaya, Yves-M. Fotso et Cie pour détournement de 31 millions de dollars (environ 24 milliards FCfa cours alors en vigueur).

Ils sont en plus sommés de payer collectivement plus de 21 milliards FCfa de dommages et intérêts à l’Etat. Jean-Marie Atangana Mebara, lui, a été condamné pour tentative de détournement de la même somme, en appel, après avoir été acquitté en instance. Or, il semble établi que la société Gia a bien perçu cet argent, qu’elle a ensuite fait faillite et que l’Etat du Cameroun a saisi un tribunal compétent aux Etats-Unis qui a constaté la faillite et reconnu que Gia avait bien perçu de l’argent du Cameroun. C’est pourquoi ce tribunal a décidé d’indemniser le Cameroun à hauteur de 52% des actifs de la société.

Questions : Marafa H. Yaya, Yves-Michel Fotso et Cie ont-ils pu détourner en totalité une somme d’argent perçue par Gia International et partiellement rétrocédée à l’Etat du Cameroun par le biais de l’indemnisation ? Si oui, par quel mécanisme ? Pourquoi le détournement imputé à Marafa H. Yaya, Yves-Michel Fotso… occulte-t-il cette indemnisation ? Jean-Marie Atangana Mebara a-t-il pu tenter de détourner la même somme d’argent ? Dubitatif, le rapport 2012 des Etats-Unis (le pays où a été ordonnée l’indemnisation) sur les droits de l’homme au Cameroun affirme que le jugement de 1156 pages qui a condamné Marafa H. Yaya contenait « des allégations et des insinuations mais peu de preuves ».

 

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