Opération Épervier. Opération Epervier: du rapace et des ailes

G.A.B | Mutations Mercredi le 23 Janvier 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
De sources fiables au sein du sérail, le président Biya suit particulièrement l’évolution des procédures relatives au remboursement des sommes détournées au trésor public par les personnalités accusées de détournements de fonds publics.

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Soucieux de ne pas faire mentir sa déclaration publique (message de fin d’année 2011), selon laquelle «la création du Tribunal criminel spécial, dont on peut attendre une accélération des procédures en cours et, on peut l’espérer, le reversement des sommes détournées, illustre notre détermination en (…) matière [de lutte contre la corruption] », visiblement déterminé à déshabiller l’opération Epervier de ses oripeaux de « purge politique », Paul Biya serait enclin à « faire la paix »

Homme d’affaires réputé prospère, créateur d’emplois et de richesses, Yves Michel Fotso semble avoir compris qu’il faut saisir cette perche tendue, exploiter cette fenêtre de tir. La preuve, coup sur coup, il a restitué au trésor public 230 millions Fcfa le 23 novembre 2012, (et a bénéficié de l’arrêt des poursuites dans le dossier relatif à l’Autorité aéronautique, le 14 janvier dernier) et près de 900 millions Fcfa, le 18 janvier 2013, pour ce qui est de l’affaire du BB-JII. Au ministre d’Etat en charge de la Justice, à présent, après examen minutieux de la nouvelle offre de l’opérateur économique, d’autoriser l’abandon des poursuites contre lui.

Très applaudie à son lancement en 2006, l’opération Epervier, dans sa forme actuelle, et l’on doit à la vérité de le dire, n’a plus la cote auprès de nombreux Camerounais : le côté émotionnel est supplanté, au fil des ans, par les tourments existentiels récalcitrants des populations. L’exutoire d’hier a cédé la place aujourd’hui à un besoin impérieux de voir le gouvernement capitaliser sur cette opération pour changer, pourquoi pas, les conditions de vie d’un peuple étreint, dans sa majorité, par la misère.

Dès lors, la «justice-pardon» inaugurée le 14 janvier dernier par l’arrêt des poursuites contre Yves Michel Fotso au Tribunal criminel spécial dans l’affaire de l’Autorité aéronautique doit suivre son cours. Il serait dommage que cette démarche louable (comme d’autres sous le Renouveau), qui participe dans une certaine mesure de la réconciliation nationale, soit neutralisée par certains collaborateurs du président de la République, lesquels, conscients de leurs propres torts, font feu de tout bois pour que des prisonniers de l’Epervier continue à croupir dans les geôles de Kondengui, du Sed ou de New-Bell. Le ministre de la Justice, qui a indiqué à l’audience inaugurale du Tcs que l’opération Epervier n’est pas une «purge politique», sera également jugé sur pièce.

Au demeurant, ainsi que l’affirmait le doctorant et chercheur en science politique, Alain Roger Edou, dans le n°3304 de votre journal, la justice transactionnelle qui a cours en ce moment dans le marché judiciaire national (le Tcs a déjà recouvré près de 2 milliards en deux mois de fonctionnement) devra « tenir compte de l’impératif catégorique consistant à créer un effet de catharsis au sein de l’ensemble du corps social, et pas seulement au sein de la bureaucratie gouvernante, en vue de sacraliser la Res publica ». Ce n’est qu’à cette condition que l’Epervier changera d’ailes.

 

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