Cameroun - Sport. Olympiade 2008/2012: Mystère autour de la lettre circulaire du Minsep

Christian TCHAPMI | Le Messager Lundi le 10 Décembre 2012 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Alors que dans les états-majors, les candidats se livrent à une guerre sans merci, le précieux document relatif à l’organisation des assemblées générales électives au sein des fédérations sportives civiles nationales tarde à sortir du cabinet d’Adoum Garoua, ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep).

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Motus et bouche cousue ! C’est la loi de l’omerta qui règne dans la quasi-totalité des services centraux et déconcentrés du Minsep. Même pour tout l’or du monde, aucun responsable de ce département ministériel n’est prêt à délier sa langue pour parler de cette fameuse circulaire qui se fait attendre comme des mariés le jour des noces. Les rares personnes qui osent y faire allusion renvoient le reporter au secrétariat particulier du ministre des Sports pour avoir d’amples explications. Mais une fois à l’entrée de ce bureau, c’est la sécurité qui vous indique du doigt la sortie. « Revenez, plus tard, Son Excellence n’est pas prêt de vous recevoir », lance d’un ton assuré, l’officier de police posté sur le perron. Pourtant, il y a quatre jours, la lettre circulaire N° 006/Minsep/Sg/Dnsos-Cj dont Le Messager a réussi à avoir copie, était affichée au babillard du ministère. Quelques heures seulement après l’affichage, elle a été arrachée sans qu’on sache trop pourquoi. Laissant dans l’embarras et la confusion totale les présidents fédéraux qui continuent de piaffer d’impatience.

Mais quel diable peut-il expliquer ce retard et l’épais brouillard qui entourent la publication (officielle) de ce document ? De sources dignes de foi, confient que le patron des sports serait entre le marteau et l’enclume. Il a reçu des ordres de sa hiérarchie qui veut voir clair dans la gestion des comptes de son département. On sait que pour l’exercice budgétaire 2012, 13 milliards de Fcfa ont été alloués au Minsep, un budget nettement en baisse par rapport à l’exercice précédent, qui se chiffrait à 17 milliards Fcfa. Dans l’enveloppe de 13 milliards, les compétitions internationales seules, ont avalé 7 milliards. Le plus grave c’est qu’on y compte des compétitions fictives et celles supposées réelles. C’est donc dans la recherche de la vérité dans les chiffres que le gouvernement aurait dépêché depuis quelques jours des contrôleurs financiers, pour auditer les comptes du Minsep. Suffisant pour comprendre que les régisseurs et les présidents fédéraux qui ont reçu les fonds de l’Etat pour l’organisation d’une quelconque compétition sont sur des braises ardentes en ce moment. La mission de contrôle, selon les mêmes sources, va durer une vingtaine de jours.


Contentieux sportif

En parcourant les deux pages de cette circulaire signée du 29 novembre 2012, l’on apprend pourtant que dans la perspective de l’organisation des assemblées électives au sein des fédérations sportives civiles nationales marquant la fin de l’olympiade 2008-2012, il avait été demandé aux responsables desdites fédérations de « réunir les organes compétentes de leur institution afin d’arrimer leurs textes organiques à la nouvelle législation prescrite par la loi n° 2011/018 du 15 juillet 2011 relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives ». Malheureusement, à ce jour, « moins de 20% des fédérations ont cru devoir satisfaire à cette exigence qui s’impose comme un impératif catégorique grâce auquel, on pourrait éviter des heurts lors des opérations de renouvellement des organes dirigeants, du fait des textes inappropriés et inadaptés au contexte actuel », fait remarquer Adoum Garoua.

Bien plus, regrette-t-il, la plupart des fédérations qui ont réajusté leurs textes ne l’ont pas fait dans le sens prévu par la règlementation soit parce qu’elles n’ont pas satisfait aux conditions de procédure, de forme et de délais, soit parce que les réajustements opérés n’ont pas tenu entièrement compte de l’esprit de la lettre de la loi sus-mentionnée. Or, au terme des dispositions de cette loi, « il s’agit d’insérer dans les textes organiques de vos fédérations respectives, par souci de leur harmonisation, des dispositions statutaires visant à proscrire le cumul de fonctions administratives au sein du ministère des Sports et de l’éducation physique et les fonctions électives ou exécutives au sein des fédérations sportives civiles nationales ; proscrire le cumul entre la présidence d’une fédération sportive civile nationale et la présidence d’un club relevant de cette fédération », prescrit le Minsep qui précise par ailleurs qu’il faut aussi élaborer un code électoral permettant de choisir de façon transparente et équitable des dirigeants de la fédération et « reconnaître de manière expresse que le Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) est l’organe d’arbitrage des litiges d’ordre sportif en cas d’épuisement des voies de recours au sein des organes juridictionnels propres aux fédérations ».

C’est donc toute cette impréparation qui a amené Adoum Garoua à modifier le chronogramme des actions initialement arrêtées dans sa feuille de route 2012, en reportant les dates prévues pour la tenue des assemblées générales électives aux mois de janvier et février 2013. Ce report, explique Adoum Garoua, devra permettre aux fédérations de convoquer leur assemblée générale ou à défaut leur conseil d’administration ou l’organe qui en tient lieu, en session extraordinaire, à l’effet de procéder aux réajustements requis. La date butoir de tenue de l’assise sus mentionnée et de dépôt des textes ainsi modifiés est fixée au 31 décembre 2012. Le non-respect de cette prescription souligne le patron des sports, entraînera l’application des sanctions appropriées prévues par la réglementation en vigueur même si cela n’explique toujours pas pourquoi cette circulaire fait de la danse Bafia.

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