Lutte contre Boko Haram. Olivier Mangan : « Le gouvernement sort de son état de grâce »

Mutations Mardi le 12 Janvier 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Lutte contre le terrorisme, 100 premiers jours du gouvernement du 02 Octobre 2015, nomination des secrétaires généraux de ministères, le lobbyiste évalue.

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 A la faveur de votre récent séjour à Paris, vous avez été attristé par les actes que les terroristes ont commis dans cette ville symbole.

Merci de me permettre de m’exprimer pour la première fois publiquement sur les ravages et l’inhumanité des actes terroristes posés à visage découvert sur la jeunesse française, voire du monde tant au Stade de France, au Bataclan qu’à d’autres lieux d’expression de la liberté, le 13 novembre 2015. Je voudrais en parler brièvement pour exprimer sympathie, compassion et solidarité à la France et à la ville de Paris. L’omniprésence de la menace terroriste dans le monde d’aujourd’hui m’a également conduit à distinguer, au sein de mon Cabinet,  une variété de tempéraments sur la base des réactions et des mesures prises par les dirigeants de ceux des pays confrontés à cet ennemi absolu, en Afrique et bien au-delà. Dans ce cadre, l’on a pu apprécier, une fois de plus, le flegme, la solidité, la mythique pondération et le sens de la mesure du président de la République Paul Biya face à l’adversité la plus rude. Votre journal m’offre l’opportunité de saluer et de m’incliner devant toutes ses qualités de leader dont notre pays et l’Afrique n’ont qu’à continuer à être fiers.

 

Au lendemain de la publication du gouvernement réaménagé du 02 octobre 2015, en dehors de la justification de certains départs attendus, vous avez fait preuve de réserve par rapport aux performances que l’on pourrait ou devrait attendre de cette équipe. Que pouvez-vous en dire plus de 100 jours plus tard ?

L’équipe gouvernementale en fonction sort progressivement de son état de grâce, c’est vrai, mais il me semble, en termes d’analyse, que si nous ne sommes plus à la situation des mois d’octobre et de novembre 2015, le fruit n’est pas encore mûr pour tomber. Cela ne m’empêche pas d’observer, ici et là, des signes encourageants, des lueurs d’espoir, des promesses de solutions… Mais aussi des signaux d’incompétence, des initiatives dues à l’impréparation, à l’autoglorification et parfois, le naturel revenant au galop, à la cupidité. Ces dernières pratiques, si elles se concrétisaient, ne pourraient que freiner la recherche de l’intérêt général. Toutefois, laissons le premier semestre de l’exercice budgétaire en cours ignorer, confirmer ou infirmer ces tendances…. L’on verra alors si, par exemple, les épouses de certains ministres continueront à figurer sur la liste des fournisseurs des ministères confiés à leurs époux ou si les cortèges et les suiveuses auto-attribués vont disparaitre.

 

Peut-être que l’action des secrétaires généraux de ministères récemment nommés contribuera à la confirmation des tendances positives…

Les nominations auxquelles vous faites allusion sont intervenues au bon moment dans ce sens qu’elles ont apporté de la clarification et permis le départ justifié de certains responsables et l’heureuse injection du sang neuf au niveau central de coordination de l’action des chefs de départements ministériels. Faut-il en conclure que les ministres et surtout les usagers sont à l’abri de toutes difficultés ?  J’indique à cet égard que certains secrétaires généraux qui s’autoproclament intouchables sont en fonction. Leur hiérarchie peut en tirer d’énormes services comme ils peuvent constituer des obstacles à son action. Là aussi imposons-nous un temps d’observation.

 

Dès la fin de l’année 2015, certains ministres ont fait la Une des media pour diverses raisons. Qu’est-c que cela vous inspire ?

Je relève comme vous qu’à la fin de l’année 2015, certains ministres ont effectivement fait l’actualité dans un sens comme dans l’autre. Sans revenir aux tendances que j’indiquais toute à l’heure, l’on a pu constater que le ministre des Arts et de la Culture a commis deux audits dans son secteur d’activité, ce qui traduit une prise en main diligente et un souci de transparence ; que madame le ministre des P et T a pris des orientations tendant à faire des Télécommunications camerounaises les nouvelles douanes, en termes de production des recettes. Ce qui renvoie, enfin, à la vitalité attendue depuis longtemps de ce secteur; que le ministre des Enseignements secondaires se soucie publiquement de la justice et de l’équité dans son secteur ; on pourrait étendre cela au ministre de la Défense, au ministre des Sports et de l’Education physique, en dépit de l’épée juridictionnelle qui pèse sur la Fecafoot ou encore au ministre des Transports, qui a fait un pas de plus vers l’intégration des deux avions chinois dans la flotte de la Camair-Co en provoquant le limogeage de l’ex-Dg de l’Autorité aéronautique civile, et, enfin, au ministre des Travaux publics qui tend à démentir, pour le moment, le préjugé de lourdeurs et de lenteurs que son arrivée semblait annoncer.  S’agissant encore du ministre des Transports, son action a semblé se coupler, aux yeux des medias, à une affaire tenant à la destination finale d’un virement de plus de 310 millions de francs CFA. Le ministre de l’Economie porte, pour sa part, un costume taillé sur mesure. On n’en attend que des résultats.

 

Sur un tout autre plan, l’on a constaté votre absence à la cérémonie de présentation des vœux au chef de l’Etat le 05 janvier 2016. Comment comprendre cette posture ?

Il n’échappe à personne que c’est un privilège que je ne boude pas et que je n’ai jamais boudé, celui de serrer la main au chef de l’Etat pour lui faire allégeance. Je l’ai régulièrement fait ces dernières années. Mais, comme en toute chose, et n’étant pas encore formellement membre des corps constitués nationaux, c’est-à-dire n’étant ni haut responsable de l’Etat, ni élu, ni dirigeant à quelque titre d’une entité publique ou parapublique, j’ai décidé, en ma qualité de lobbyiste, certes membre de la société civile, Directeur d’un cabinet de Consulting, mais proche du pouvoir, de marquer une petite et brève pause, question d’aider le système à rendre les choses plus lisibles.

Propos recueillis par Georges Alain BOYOMO
 

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