Tunisie. Nouvelles manifestations et regain de violence à Tunis après le couvre-feu

AFP Dimanche le 08 Mai 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le coeur de Tunis a de nouveau été dimanche le théâtre d'une confrontation entre manifestants anti-gouvernementaux et policers au lendemain de l'imposition d'un couvre-feu qui n'a pas empêché de nouvelles violences dans une banlieue pauvre de la capitale tunisienne, a constaté l'AFP.

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A Ettadhamen, une banlieue défavorisée, des bandes de jeunes se sont livrés à des pillages et saccages dans la nuit de samedi à dimanche malgré le couvre-feu. Des islamistes se sont mobilisés pour tenter de rétablir l'ordre en l'absence d'intervention des forces de l'ordre, selon des habitants.

Dimanche, dans le centre de Tunis, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui s'étaient réunis pour la quatrième journée consécutive.

Au nombre d'environ 200 sur les marches du théâtre municipal et avenue Habib Bourguiba, ils ont entonné à plusieurs reprises l'hymne national avant de scander des slogans hostiles à la police qui leur a demandé de se disperser.

Mais les manifestants qui réclament plus de réformes malgré la chute du régime autoritaire du président Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier dernier, ont de nouveau scandé "gouvernement dégage", "flics, bande de lâches".

Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes, dispersant les manifestants. De petits groupes sont revenus mais un important dispositif policier restait déployé sur l'avenue. Deux motards, dont l'un portait un couteau, ont été arrêtés.

Un couvre-feu nocturne avait été décrété samedi soir à Tunis et dans sa banlieue, de 21H00 à 05H00 (22H00 à 06H00 GMT) pour une durée indéterminée.

Les autorités ont justifié la mesure en affirmant que des pillages et violences s'étaient produits dans la capitale tunisienne et ses environs au cours des derniers jours

Cinq postes de police et de la garde nationale ont été incendiés dans les troubles qui ont secoué Tunis et sa banlieue samedi avant l'entrée en vigueur du couvre-feu nocturne, a-t-on appris dimanche auprès du ministère de l'Intérieur.

Des jeunes armés de couteaux, de chaînes, de sabres et de cocktails Molotov ont incendié des commissariats et des postes de la garde nationale dans les cités de Mnihla, d'Intilaka, d'Ibn Khaldoun, d'El-Mourouj V et dans la ville de Kasserine (centre-ouest), a affirmé une source autorisée au ministère.

Des pillages de magasins et de commerces ont également eu lieu samedi avenue Habib Bourguiba dans le centre de la capitale, au Kram et la Goulette dans la banlieue nord, a ajouté cette source.

Les traces de violences étaient encore visibles dimanche à Tunis: enseignes publicitaires brisées, pneus et poubelles enflammés et voitures incendiées.

Le couvre-feu n'a pas empêché des scènes de violences et de chaos dans la grande banlieue, notamment la cité d'Etthadamen où des bandes de jeunes gens ont vandalisé des boutiques et terrorisé la population au cours de la nuit, selon des témoignages recueillis par l'AFP.

Le principal mouvement islamiste Ennahda (Renaissance) "a déployé un nombre de volontaires pour protéger les gens des pillages", a expliqué un de ses membres, Saber.

Selon un habitant, un hélicoptère de l'armée équipé d'un projecteur a survolé la zone en prenant des photos des fauteurs de troubles mais, "les forces de l'ordre se sont comme évaporées" devant les violences.

Depuis jeudi, des manifestations anti-gouvernementales, brutalement dispersées à coup de gaz lacrymogènes et de matraques, ont lieu à Tunis.

"Des milices du parti de président déchu Ben Ali (le Rassemblement constitutionnel démocratique, dissous le 9 mars) payent des jeunes pour semer le trouble dans le pays", a affirmé à l'AFP une source proche du gouvernement.

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