Cameroun - Politique. Nomination: Biya récompense (enfin) Aminatou Ahidjo

Lindovi Ndjio | La Nouvelle Expression Jeudi le 30 Juin 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le président de la République a nommé la fille de l’ex président, Pca du palais des Congrès.

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Trois ans après son retour tambour battant, trois ans après son adhésion au rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), Aminatou Ahidjo est nommée présidente du Conseil d’administration du Palais des Congrès de Yaoundé. Une nomination qui sonne comme une récompense pour celle qui, même si elle rejoint son frère (consanguin) au sein du régime du «successeur-ennemi» de son père, demeure comme une traitre dans le clan familial, et les cercles proches de son défunt père décédé en 1989 à Dakar et inhumé dans la capitale sénégalaise, en l’absence des autorités camerounaises. En son temps, des informations font état de ce que la benjamine de Germaine Ahidjo avait été plus affectée que toute la fratrie. S’en suivront plusieurs autres misères. Le père condamné à la perpétuité après le putsch manqué de 1984. Sa famille déchue de la nationalité camerounaise. Aminatou faillit manquer ses études en conséquence. N’empêche ! Quelques décennies plus tard, alors qu’une frange de l’opinion lutte pour la réhabilitation de sa mémoire, la fille choisit de suivre les pas de son aîné (consanguin) Mohammadou Badjika, député de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (undp), nommé ambassadeur itinérant à la Présidence de la république par le bourreau de son père. Pour servir un régime qui a condamné à mort son père par contumace, puis signé une loi d’armistice qu’il n’a pas appliquée.

Aujourd’hui c’est le tour d’Aminatou. Il aura fallu trois ans de disette pour que Paul Biya se souvienne enfin de la «traitre» qui lui a permis de rattraper ce qui pouvait encore l’être, dans un bateau Rdpc qui chavirait dans la partie septentrionale, avec pour port de sauvetage l’opposition. La fille cadette de l’ex président Ahmadou Ahidjo proposa ses services pour sauver le parti reformé de son père, en eau trouble après l’embastillement de ses principaux lieutenants régionaux (Marafa et Haman Adama). La main tendue fut vite prise par le régime. Les nostalgiques d’Ahidjo crièrent à la trahison.

Et même si Haman Adama sera libérée en pleine campagne électorale, pour rattraper les tares d’une «communicatrice» reconvertie à la politique, aux états de service peu prometteurs, il reste que la trahison a un prix. Et Aminatou Ahidjo qui le sait, attend la rançon de ses choix politiques. Avec l’ambition de «porter l’image de l’union, de la concorde et de la réconciliation nationales». Aux antipodes de la pensée de sa génitrice, accrochée à une initiative de Paul Biya lui-même, en sa qualité de président de la République et adversaire de son successeur. Quoi qu’il en soit, Aminatou Ahidjo que des sources disaient en 2013, avoir pris des distances avec sa mère depuis deux ans (on était en 2013), a pris sa position. Là où Paul Biya a déclaré sur les antennes de France 24 que dépendait de la famille. Là où Germaine Ahidjo soutient qu’«Ahidjo n’appartenait plus à sa famille».

 

Le prix du ralliement

 

Mais la récompense tardera à venir pour sa fille. Il a fallu trois ans. Et c’est au Palais des Congrès que la fille cadette d’Ahidjo chute. Pour un strapontin de Présidente du conseil d’administration d’une cette structure bâtie par son père et qui demeure aujourd’hui un lieu privilégié pour les grandes rencontres du sommet de l’Etat. La trahison mérite-t-elle ce prix ? Peut-être un pas vers la réconciliation pour Biya ? Difficile de savoir. Toujours est-il que Paul Biya, seul maître du jeu politique au Cameroun, évalue seul le poids de toute rétribution à ceux qui acceptent de lâcher les leur pour le suivre.  

En tout cas, Aminatou Ahidjo avait-elle le choix ? Elle qui semble avoir longtemps épuisé toutes ses cartes. Et qui, surtout, a laissé filer entre ses doigts toutes les opportunités qui se sont présentées à elle. «Quand elle affirmait vouloir suivre des études de journalisme, proches d’Ahidjo, les journalistes Hervé Bourges et Philippe Decraene s’étaient proposé de l’épauler au début des années 1990. Abdou Diouf, alors président du Sénégal, avait quant à lui mis à sa disposition sa cellule de communication. En vain. Elle qui a bénéficié du soutien d’Houphouët-Boigny, d’Omar Bongo Ondimba ou de Kadhafi sur des projets tous plus onéreux les uns que les autres, et toujours trop vite abandonnés», répertorie Jeune Afrique. Pour tenter de lancer une galerie d’art, puis une parfumerie. Avec le même sort. La politique semblait être la dernière bouée de sauvetage pour la cadette des Ahidjo.

 

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