Nigéria. Nigeria: Washington place Boko Haram et Ansaru sur sa liste noire "terroriste"

AFP Jeudi le 14 Novembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Washington (AFP) - Les Etats-Unis ont inscrit mercredi sur leur liste noire "terroriste" les groupes islamistes armés nigérians Boko Haram et Ansaru pour épauler le Nigeria dans sa lutte contre ces organisations accusées d'être liées à Al-Qaïda au Maghreb islamique.

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Le département d'Etat, qui a mis des mois à décider de classer ces groupes en tant qu'"organisations terroristes étrangères", a souligné que cette mesure devait s'accompagner, du côté d'Abuja, d'une stratégie plus large pour éradiquer l'extrémisme islamiste dans toute la région.

"Ces désignations sont la démonstration du soutien des Etats-Unis au combat du peuple nigérian contre Boko Haram et Ansaru", a affirmé le ministère américain des Affaires étrangères, main dans la main avec le Trésor et la Justice pour geler les avoirs et interdire toute transaction entre ces organisations et les Etats-Unis.

Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, est un "partenaire stratégique" des Etats-Unis et les deux gouvernements "se battent ensemble" contre le "terrorisme" islamiste, a assuré un responsable du département d'Etat.

Washington accuse Boko Haram d'être "responsable de milliers de morts dans le nord-est et le centre du Nigeria ces dernières années". Quant à Ansaru, une faction encore plus radicale et qui a fait sécession en 2013, elle a "enlevé et tué plusieurs travailleurs étrangers dans le secteur de la construction" en mars.

Ansaru a également revendiqué l'enlèvement de l'ingénieur français Francis Collomp en décembre 2012. Un diplomate américain l'a aussi montrée du doigt pour le rapt en février dernier, à la frontière entre le Cameroun et le Nigeria, de la famille française Moulin-Fournier, finalement libérée en avril.

Les Etats-Unis s'inquiètent en fait d'une internationalisation de ces groupes nigérians.

De fait, bien que Boko Haram, qui signifie "l'éducation occidentale est un péché" en haoussa, et Ansaru soient "des organisations terroristes centrées sur le Nigeria", elles entretiennent "des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)", constate le département d'Etat. Un responsable a évoqué "des entraînements et un financement limité" fournis par Aqmi à ces organisations, lesquelles regarderaient aujourd'hui au-delà de leurs frontières, vers le Niger et le Mali.

Exigences sur la lutte antiterroriste

Les Etats-Unis ont également rappelé au Nigeria leurs exigences en matière de lutte antiterroriste.

"Ces désignations représentent un pas important, mais ne sont qu'un outil dans le cadre de l'approche globale du gouvernement nigérian pour combattre ces groupes, laquelle passe aussi par l'application de la loi, par des actions politiques et en matière de développement, ainsi que par un engagement militaire", a argumenté la diplomatie américaine. Washington a souvent critiqué Abuja pour des "violations des droits de l'homme" lors d'offensives militaires depuis le mois de mai contre Boko Haram.

Le président Barack Obama l'avait dit à son homologue Goodluck Jonathan en septembre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

Abuja, par la voix de son ministre de la Justice Mohammed Adoke, a "salué le gouvernement américain pour ses efforts menés avec la Nigeria pour éradiquer le terrorisme" et a dit "espérer que la menace Boko Haram appartienne bientôt au passé".

Mais pour y arriver, le Nigeria devrait continuer à se battre en grande partie seul, déplorent des experts.

Les autorités nigérianes ont demandé au Cameroun frontalier de s'engager plus fermement dans la lutte contre cette sanglante insurrection. Mais la force multinationale chargée de faire respecter l'état d'urgence dans le nord-est du Nigeria ne compte pas de soldats camerounais et est composée de soldats nigérians, épaulés par des troupes du Niger et du Tchad.

Les attaques de Boko Haram, qui prône un islam rigoriste et revendique la création d'un Etat islamique dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, ainsi que la répression des forces de l'ordre, ont fait plusieurs milliers de victimes depuis 2009.

Et l'ONU a annoncé mercredi que plus de 37.000 personnes fuyant les affrontements entre l'armée et les islamistes dans le nord du pays avaient trouvé refuge dans le sud-est du Niger.
 

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