Cameroun - Economie. NANA BOUBA DJODA : Le nabab du Septentrion

RAOUL GUIVANDA | L’Oeil Du Sahel Samedi le 26 Décembre 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Il pèse 184 milliards Fcfa.

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Dans le cercle fermé des plus grandes fortunes du Grand-Nord mais aussi du Cameroun, il y a Nana Bouba Djoda, 67 ans, et il y a les autres. Le natif de Mboulaye, localité située entre Nyambaka et Meïganga dans l’Adamaoua, est néanmoins l’unique ressortissant de cette partie du Cameroun à figurer dans le classement des 25 hommes les plus riches d’Afrique francophone. Avec des actifs évalués à 310 millions de dollars, soit 184 milliards de Fcfa, il occupe le dix-neuvième rang, selon le magazine Forbes Afrique. Ce qui le place en sixième position sur le plan national.

Une performance à mettre en exergue, dans la mesure où le critère discriminant pour avoir droit de cité dans ce club select, à savoir disposer d’un minimum de 200 millions de dollars, n’a pas permis de dévoiler d’autres prétendants issus du Septentrion, à l’instar d’Alhadji Abbo Mohamadou, Ali Bachir, Bayero Fadil… Pourtant, des observateurs avisés estiment que l’évaluation de Forbes Afrique ne rend pas suffisamment compte de la fortune de Nana Bouba Djoda. C’est notamment le cas de la branche élevage où l’on dénombre officiellement 15 000 têtes de boeufs. Un chiffre loin de refléter la réalité d’un cheptel reparti dans trois ranchs situés dans les régions du Nord et de l’Adamaoua. Toujours est-il que la valeur des actifs du groupe Nana Bouba s’établissait à 260 millions de dollars en 2014 cameer.be, laquelle a progressé de 16% cette année. Présent dans la distribution (Soacam), les boissons hygiéniques et gazeuses (Nabco), la savonnerie et l’huilerie (Azur), la production de tomate en boite (Sagri), le BTP (Berni), l’immobilier (SCIKrina) et l’élevage (Ranch Nana Bouba), l’empire n’a de cesse de s’étendre. Des projets dans l’agriculture et l’agro-industrie viendront consolider le chiffre d’affaires du holding en cours de réorganisation (voir encadré).

Cette entrée dans la galaxie des hommes les plus fortunés d’Afrique vient couronner un parcours entamé en 1963, selon le Tycoon qui s’est confié à Forbes Afrique en octobre 2014. C’est pourtant sous la férule d’un oncle qu’il fait ses classes au Gabon, en qualité d’apprenti conducteur. Trois années plus tard, Nana Bouba Djoda se met à son propre compte et se lance dans le transport des marchandises. Le tournant de sa vie intervient toutefois en 1984 avec l’ouverture d’une échoppe à la Briqueterie, à Yaoundé, suivie l’année d’après du lancement au marché central de Yaoundé des Etablissements Nabo. L’entreprise se spécialise dans la distribution, notamment des produits alimentaires. Flairant les difficultés à la fin des années 90 de son principal fournisseur de savon, le Complexe chimique camerounais (CCC) du groupe Fadil, il se lance dans l’aventure industrielle en créant le Complexe Chimique Industriel du Cameroun (CCIC) en 2000.

Lequel deviendra Azur plus tard. «En fait, il a réussi son coup au terme d’un chantage qui l’a amené à dicter et les prix et les quantités à CCC qui n’avait plus suffisamment de marge de manoeuvre », souligne une source bien introduite. Toutefois, malgré son rang de premier dans le Septentrion, il est à relever que l’empereur de la distribution arrive loin derrière Baba Hamadou Danpullo, le champion camerounais de Forbes Afrique dont la fortune est estimée à 920 millions de dollars. Si le nabab de Ndawara a bâti l’essentiel de sa richesse hors du pays, les 11 % des parts qu’il détient à la Société de développement du coton (Sodecoton) y ont grandement contribué.

    Nabab de père en fils
    En reprofilant le management du groupe éponyme, en novembre dernier, Nana Bouba Djoda vient de prouver qu’il prépare la relève. «Nous sommes devenu un groupe mature et le fondateur, qui a l’intention de se retirer, passe progressivement la main», dévoilait Mohamadou, l’aîné des héritiers, le 30 avril 2015, à Douala. Ce dernier qui s’est vu confier les rênes d’Azur et de Sagri pâtit pourtant de cette redistribution des cartes. Jusque-là patron du holding, il a été rétrogradé au poste de directeur général adjoint. Une sanction ? Une responsabilité qu’il partage désormais avec son jeune frère, Hamidou, qui hérite aussi de la direction générale de Soacam. Abdoul Hakim, le troisième rejeton, atterrit à Nabco comme  directeur général adjoint.

    Grand vainqueur de cette restructuration, le fidèle Abbo Amadou, qui dirigeait la savonnerie, est monté d’un cran, devenant le boss du groupe. Sous l’oeil vigilant du père fondateur.

 

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