L’argent versé par les présidents de fédérations comme caution remboursable lors des dernières élections dans les fédérations est illégalement bloqué au ministère des sports et de l’éducation physique.

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Il y a quelques mois, l’on procédait au renouvellement des exécutifs à la tête des fédérations sportives civiles nationales. On s’en souvient comme si c’était hier. Des conditions avaient été posées pour ceux qui voulaient briquer le poste de président dans les fédérations. Parmi ces conditions, le ministère des Sports avait exigé que chaque candidat au poste de président dépose la somme de 1 million de F CFA comme caution remboursable une fois l’élection terminée. Le Comité National Olympique et Sportif du Cameroun, en son temps, s’était opposé à cette condition. Le colonel Hamad Kalkaba avait d’ailleurs écrit à Adoum Garoua pour lui demander de revoir cette affaire de caution, notamment le montant qui pouvait décourager certains candidats moins nantis mais qui avaient des projets pour le bon fonctionnement des fédérations sportives. Ceci faisait plutôt l’affaire des aventuriers qui viennent dans des fédérations pour d’autres raisons qui n’ont rien à voir avec le sport et surtout l’encadrement de la jeunesse. Adoum Garoua avait répondu qu’il ne trouvait aucun problème dans la mesure où l’argent déposé par les différents candidats allait être remboursé par ses collaborateurs au soir des élections pour leur permettre, s’ils le voulaient, de mieux démarrer leurs activités.

Plusieurs mois après la tenue des élections, aucun président n’a récupéré son million. Le Directeur des Normes au ministère des Sports et de l’Education physique qui s’occupe des fédérations ne veut plus rembourser l’argent aux différents dirigeants de nos fédérations. Evelé Malik Atour a trouvé un moyen pour ne pas rembourser l’argent versé par près de 45 présidents de fédération, soit 45 millions.

Contre toute attente, Evelé Malick Atour a posé cinq conditions pour que l’argent soit viré dans le compte de chaque président de fédération. La première condition c’est qu’il faut produire le procès-verbal de l’assemblée générale ordinaire qui approuve le plan d’action de la fédération et le budget annuel. La deuxième condition précise qu’il faut produire un exemplaire du plan d’action approuvé par l’assemblée générale de la Fédération et certifié conforme par le secrétaire général de la fédération et le président. Pour ce qui est de la troisième condition, il s’agit de produire un exemplaire du budget approuvé par l’assemblée générale et certifié « conforme » par le président de la fédération et le chef de département financier. Quatrième condition, déposer une attestation de domiciliation bancaire délivrée par un établissement financier agrée par l’état du Cameroun. La dernière condition indique qu’il faut produire une attestation délivrée par un établissement financier indiquant les noms et prénoms et fonctions des signataires au nom de la fédération. A ce jour, on parle d’une dizaine de présidents de fédérations qui ont essayé de remplir tant bien que mal ces conditions, mais l’argent n’a jamais été viré dans leur compte.

Pour la plupart des présidents de fédérations qui attendent en vain leur argent, il s’agit ni plus ni moins d’une « escroquerie » orchestrée par le ministre des Sports. Certains présidents de fédération pensent que les 45 millions ont déjà été utilisés à d’autres fins et que les conditions imposées pour le remboursement est une façon pour les responsables du ministère des Sports de distraire l’opinion. Ils promettent même de saisir la justice pour que leur argent leur soit remboursé.

Au moment où l’on demande d’apporter les subventions aux fédérations pour leur permettre de mieux encadrer la jeunesse, au ministère des Sports, on trouve des stratagèmes pour dépouiller ces dirigeants des fédérations. C’est aussi çà le sport dans notre pays.

Guy Nsigué à Yaoundé

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