Le ministre des Sports et de l’Education physique qui voulait se rendre au Gabon encourager les Lions A’ a été interdit de quitter le territoire national.

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Le sport camerounais va mal et ceci depuis des lustres et c’est une lapalissade que de le dire. Mais ces dernières années la situation, a plutôt empiré. Beaucoup d’observateurs avertis de la chose sportive pensent que le chef de l’Etat, le président Paul Biya n’a pas eu la main heureuse en portant Adoum Garoua à ce poste de ministre des Sports et de l’Education physique le 9 décembre 2011. En dehors de quelques actions d’éclat sans incidence majeure, le patron des sports n’a pas apporté grand-chose pouvant booster le mouvement sportif national. Pendant les derniers renouvellements des organes dirigeants dans les fédérations civiles nationales, Adoum Garoua et ses proches collaborateurs nous ont fait voir de toutes les couleurs, avec des circulaires contradictoires et des partis pris évidents. Conséquences, plusieurs fédérations sportives sont paralysées aujourd’hui parce que la tutelle chargée pourtant de régenter les activités dans ces fédérations n’a pas été à la hauteur. Il y a quelques jours les élections ont été reprises à la fédération camerounaise de boxe grâce à l’AIBA qui a conditionné la participation du Cameroun aux tournois internationaux par la reprise des élections à la Fecaboxe. D’ici le 15 janvier 2014, les élections seront également reprises à la fédération camerounaise de cyclisme et c’est la mort dans l’âme qu’Adoum Garoua a donné son accord pour que Moustapha Dogo remette son mandat en jeu. Même pour ce qui est de la Coupe du Monde de football, Joseph Owona n’entend pas lui laisser une parcelle du pouvoir en ce qui concerne la préparation de cette compétition.

Si l’on se fie aux derniers évènements, c’est clair que la hiérarchie d’Adoum Garoua a compris qu’il n’est pas l’homme de la situation et qu’il faut contrôler ses faits et gestes. Il y a quelques semaines, l’ancien élève du collège Mazenod de Ngaoundéré voulait se rendre en Chine pour finaliser l’épineux dossier du Programme national de développement des infrastructures sportives, le fameux PNDIS, initié il en 2008 par l’ancien ministre des Sports, Augustin Edjoa. Le Premier ministre Chef du gouvernement avait dans un premier temps accordé l’autorisation de sortie au ministre des Sports, avant de se raviser et de la lui retirer au moment où il s’apprêtait à aller à l’aéroport. Les habitudes ayant la peau dure, Adoum Garoua qui n’a visiblement rien compris à la manœuvre est revenu à la charge. Lundi dernier, il a profité de la qualification la veille des Lions A’ pour les demi-finales de la 7ème Edition du tournoi de football de la Cemac pour solliciter une autre autorisation de sortie auprès du Premier ministre Chef du gouvernement. Le ministre des Sports a dit vouloir aller au stade Gaston Peyrille de Bitam encourager Julien Ebah Tobbie et ses camarades afin qu’ils franchissent ce pallier qui conduit à la finale de cette compétition. Une fois encore, on a fait espérer le Minsep avant de le désillusionner à la dernière minute alors qu’il avait déjà annoncé son arrivée dans le pays d’Ali Bongo Ondimba.

Il faut dire que le supplice d’Adoum Garoua ne s’arrête pas seulement au niveau des voyages. Voici plusieurs mois qu’il a proposé la nomination des Chefs de services dans son ministère, sans jamais recevoir l’aval du Premier ministre. Sur ce plan, on l’accuse de « népotisme » dans les nominations et ce serait la raison pour laquelle les responsables du Premier ministère lui ont demandé à maintes reprises d’aller revoir sa copie. Adoum Garoua va-t-il résister à la bourrasque de Paul Biya au moment où l’on parle de plus en plus de remaniement ministériel ? Les mauvaises langues de plus en plus nombreuses pensent que le « Nkunkuma national » va très bientôt lui indiquer la porte de sortie. Mais il faut faire très attention parce que le temps de Paul Biya n’est pas celui de la rue. Adoum Garoua a tout de même passé neuf années ininterrompues au gouvernement, dont sept au ministère de la Jeunesse.

Joël Atanga à Yaoundé

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