Cameroun - Télécommunication. Minette Libom li Likeng: « Nous voulons encourager un usage sain des réseaux sociaux »

Yvette MBASSI-BIKELE | Cameroon-tribune Mercredi le 18 Janvier 2017 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Minette Libom li Likeng: « Nous voulons encourager un usage sain des réseaux sociaux »

ADS

Madame le ministre, qu’est-ce qui justifie la déclaration invitant les populations camerounaises à faire un usage responsable des réseaux sociaux, publiée dans notre édition d’hier ?
La déclaration à laquelle vous faites allusion et les messages spécifiques expédiés aux abonnés de téléphonie mobile au Cameroun depuis jeudi dernier font partie d’une campagne de sensibilisation citoyenne à l’utilisation des réseaux sociaux. Ceux-ci sont, en effet, devenus un moyen de communication, une plateforme incontournable qui permet d’être en communication avec un grand nombre de personnes. Il se trouve aussi que des esprits malveillants profitent de ces plateformes pour propager des messages faux et de nature à créer une psychose, à menacer les populations. Alors le gouvernement, sur instruction du président de la République, a pensé qu’il était temps de sensibiliser. Puisque certainement parmi la plupart des gens ayant un téléphone portable ou accès à une connexion Internet,  il y a des gens qui se livrent à ces pratiques répréhensibles sur les réseaux sociaux par jeu. Ils croient que l’espace cybernétique est un no man’s land. Il est question de rappeler que cet espace est bel et bien réglementé avec des lois, des sanctions.


A qui s’adressent exactement les messages que vous envoyez depuis jeudi ? Tout le monde doit-il se sentir concerné ?
C’est tous les Camerounais, les utilisateurs des réseaux sociaux et téléphone mobile qui sont concernés. D’ailleurs, la situation n’est pas particulière au Cameroun. Pour l’information du public, il faut savoir que le Cameroun dispose d’un arsenal de textes qui réglementent le cyberespace. Nous sommes classés 5e en Afrique et 15e dans le monde. C’est pour dire que même en France et aux Etats-Unis, il y a une règlementation. Il se trouve qu’au Cameroun, elle n’était pas particulièrement appliquée parce que le phénomène était encore marginal. Mais avec ce que nous vivons aujourd’hui dans la propagation des informations fausses, il est question d’attirer l’attention des uns et des autres sur les sanctions auxquelles ils s’exposent. Ce n’est pas une menace : c’est pour que personne ne dise plus tard être ignorant de la loi.
Il se dit que les modérateurs des réseaux sociaux ne peuvent pas tout surveiller, les pouvoirs publics non plus. Jusqu’où peut aller la traque permettant de sanctionner les contrevenants ?
Nous avons toute une agence, -l’ANTIC-, qui contrôle les adresses IP. Il se trouve simplement qu’au niveau de la téléphonie mobile, les opérateurs avaient fait une identification un peu légère. Des cybercriminels profitent donc, de temps en temps, des failles du système pour utiliser des numéros non-identifiés pour commettre des forfaits. Nous ne pouvons pas embrasser actuellement l’économie numérique avec des piliers fragiles comme ceux-là. De la même manière qu’il faut une carte nationale d’identité pour circuler dans le pays, il faut être identifié pour profiter des opportunités qu’offre le cyberespace, sinon ce sera une jungle.
Quelle stratégie comptez-vous donc mettre en place pour ramener bon ordre dans ce secteur ?
Je ne dévoilerai pas les méthodes ici, mais le gouvernement est organisé avec une agence spécialisée équipée pour cela. En plus, toutes nos forces de l’ordre ont des plateformes de traque et de contrôle comme dans tous les pays. Je voudrais simplement rappeler le but du gouvernement à travers le Minpostel est de faire la promotion de l’économie numérique. Nous voulons encourager un usage sain des réseaux sociaux et nous demandons aux Camerounais de ne pas venir brouiller cet élan encouragé par la plus haute autorité du pays.


Qui est responsable des fausses informations diffusées en ligne : celui qui poste ou celui qui relaie ?
Tous les deux acteurs sont responsables. Celui qui relaie se rend complice de celui qui initie. La loi sur la cybercriminalité de 2010, en son article 78, stipule qu’est punie d’un emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de cinq à 10 millions F toute personne qui diffuse, propage une information pour laquelle elle ne peut pas apporter la véracité. Et cette amende est doublée quand la fausse information est de nature à troubler l’ordre public, elle peut être cumulée en peine d’emprisonnement également. Sans oublier qu’il y a eu une autre loi en 2014 portant répression des actes de terrorisme. L’idée simple est de ne pas faire des réseaux sociaux un instrument de déstabilisation des populations et du pays.

 

Propos recueillis par Yvette MBASSI-BIKELE

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS