Opération Épervier. Michel Atangana est «extrêmement usé» après 17 ans de prison au Cameroun

Le Parisien Vendredi le 28 Février 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Après 17 ans de prison au Cameroun, Michel Thierry Atangana s'est dit «extrêmement usé», ce vendredi matin, lors d'une courte déclaration à la presse peu après son arrivée vers 6h30 à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.

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«Le choc est un choc que vous ne pouvez pas imaginer. C'était pas 17 ans dans une prison mais dans une cellule en isolement», a-t-il insisté, les traits fatigués, visiblement ému A sa sortie de l'avion, Michel Thierry Atangana a été accueilli par sa famille et ses deux fils, les membres de son comité de soutien et la ministre déléguée aux Français de l'étranger Hélène Conway-Mouret.

Ce Français d'origine camerounaise, âgé de 49 ans, a quitté Yaoundé jeudi soir, trois jours après sa remise en liberté suite à un décret signé le 18 février par le président Paul Biya. Il était incarcéré depuis 1997 pour des détournements de fonds publics qu'il a toujours niés.

«Je dois me retrouver intérieurement pour m'exprimer en homme libre», a-t-il ajouté, contemplant une banderole le disant enfin libre. Saluant les efforts du président français François Hollande, qui en mai 2013 avait jugeait «inadmissible» la durée de sa détention», il a ajouté: «Je veux juste dire merci ce matin».

«Il est un peu perdu»

«L'attente a été très longue. On a l'impression de vivre un mirage. Je suis très ému pour lui», avait déclaré son avocat Jean-Bernard Kéou, juste avant le départ de l'avion de Yaoundé. Michel Atangana «est un peu perdu. Il essaye de prendre ses repères. Dix-sept ans, ce n'est pas 17 jours», a déclaré un autre de ses avocats, Me Charles Tchoungang, à propos de son client qui ne s'est pas exprimé publiquement depuis sa libération.

Michel Thierry Atangana avait été interpellé en 1997, peu après l'arrestation d'un des hommes les plus puissants du régime du président camerounais Paul Biya, Titus Edzoa - lui aussi libéré lundi soir - qui venait de rompre publiquement avec le pouvoir, et que l'on présente comme l'un de ses proches.

Envoyé au Cameroun par son employeur en 1994 pour des projets routiers, il avait été condamné une première fois à 15 ans de prison en octobre 1997 pour détournement et tentative de détournement. Dans des conditions jugées scandaleuses par la défense, il avait de nouveau été condamné à 20 ans en octobre 2012.
 

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