Cameroun - Economie. Microfinance:La Caisse populaire d’investissement au bord du gouffre ?

Jean De Dieu Bidias | Mutations Jeudi le 10 Décembre 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Cette société connaîtrait de vives tensions de trésorerie, « du fait de la gestion chaotique » de son Dg. Jacques Ncheho crie à la manipulation.

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Coopérative d’épargne et de crédit, la Caisse populaire d’investissement (Cpi), un établissement de microfinance de première catégorie créé en 2000 et présent à Yaoundé, Douala, Mbanga et Bafoussam, « connaît [en ce moment, Ndlr] des tensions énormes de trésorerie qui vont à terme conduire à sa faillite, du fait de la gestion chaotique et mafieuse qui y est faite par son directeur général », écrivent, dans une note pour le moins alarmiste dont Mutations a eu copie, des cadres de cette société. La « gestion cavalière » du Dg, Jacques Ncheho, avancent-ils, « a déjà occasionné la banqueroute [de cet établissement], entraînant ainsi la perte de l’épargne de nombreux Camerounais qui y ont domicilié celle-ci, ainsi que la perte des fonds publics que lui a confiés l’Etat à travers des programmes tels que le Projet d’appui au développement de la microfinance rurale (Padmir) et le Programme d’appui à la création et au développement des Pme (Pacd/Pme) ». En fait de banqueroute, « on ne peut même plus payer ne serait-ce que 10.000 F Cfa dans nos guichets. Et, les membres du conseil d’administration sont au courant de cette situation », appuie, sur fond d’exagération, un employé de la Cpi.

microfinanceAu-delà de la passion – humainement compréhensible – qui se dégage des propos de ce dernier, la Cpi présente de sérieux signes d’essoufflement ces derniers temps, avec notamment la fermeture de son agence du Marché central, l’une des trois qu’elle compte à Yaoundé, semble-t-il pour des raisons de non paiement des loyers. Il est reproché au patron de la Cpi de disposer seul du droit de signature sur tous les comptes de la structure, logés, entre autres, à Union Bank of Cameroon, Ecobank et Bgfi Bank. Ce qui lui permettrait de faire très aisément « main basse sur les fonds des épargnants et de l’Etat », dénoncent ses collaborateurs.

Pratiques dolosives   

« Pour masquer le pillage des fonds, poursuivent-ils,  M. Jacques Ncheho organise tout le temps des missions (…) Pour preuve, de 2013 à 2015, pour ses missions entre Yaoundé et Douala, il a consommé plus de 13 millions F Cfa de frais. Cet argent logé dans le compte « frais de siège, tenu à la comptabilité générale du siège s’élevaient à plus de 100 millions à nos jours et seraient en majeure partie consommés par M. Ncheho ». On ignore jusqu’où peuvent être vraies les informations rapportées par les collaborateurs du Dg de la Cpi. Contacté par téléphone il y a un peu plus de deux semaines pour procéder à un recoupement, Jacques Ncheho a d’abord félicité  la démarche professionnelle du reporter de Mutations, avant de crier à la manipulation de la part de certain de ses collaborateurs qu’il rend responsables de pratiques dolosives au sein de la société. « Ces accusations sans aucun fondement sont le fait de redoutables prédateurs de notre institution. Vous en serez édifiés », avait-il promis. Après avoir essayé, le 27 novembre dernier, de rentrer en contact avec le reporter (qui se trouvait malheureusement hors réseau), monsieur Ncheho s’est recroquevillé sur lui-même et n’a plus daigné nous prendre au téléphone, pour apporter les détails (pourtant) promis.


 

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