Cameroun - Politique. Message du Chef de l’Etat à la Jeunesse: Paul Biya prêche et sème dans le désert

Michel Michaut Moussala | Aurore Plus Mercredi le 15 Février 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le discours du chef de l’Etat n’aura aucun impact sur les jeunes qui ont choisi la voie de la facilité et non le goût de l’effort. Le président Paul Biya ne sera pas entendu par les jeunes qui ont d'autres chats à fouetter. II y a des indices, des signes qui montrent que notre jeunesse n'a pas le cœur d l'ouvrage.

ADS


Le recrutement de 25.000 jeunes à la fonction publique

Selon des informations à notre disposition si l'Etat n'a pas encore réussi à recruter les 25.000 jeunes comme l'avait voulu le président Paul Biya, ce n'est pas seulement à cause de la modicité des salaires, mais également parce que certains jeunes répugnent à quitter les grands centres urbains que sont Yaoundé et Douala avec toutes les commodités qu'on y trouve, pour les zones rurales. En effet, certains jeunes que nous avons rencontrés avant le discours du chef de l'Etat nous ont déclaré qu'il est hors de question pour eux de quitter Douala ou Yaoundé. Ils préfèrent rester chômeurs dans ces deux villes que d'aller travailler dans la «brousse». Mêmes des centres urbains de moyenne importance comme Mbalmayo, Edéa, Bafia et des chefs-lieux de région n'intéressent pas ces jeunes qui ont fait agir leurs pistons et relations pour rester dans les deux plus grandes villes-du pays.

Nous donnons en exemple, cette jeune médecin, qui va se reconnaître, sortie de l'université des Montagnes du côté de Bangangté, département du Ndé, région de l'Ouest qui ne voulait pas quitter Yaoundé. Son père qui a de nombreuses relations les a fait intervenir, sans succès. Au point où elle a été affectée dans une ville du Sud dont nous ne révélons pas le nom. Avec à la clé la promesse de la faire revenir à Yaoundé dès que possible, à la moindre occasion. Voilà donc un exemple concret qui montre que les jeunes ne sont pas sur la même longueur d'ondes que le président Paul Biya.


L'emploi rémunéré et non l'agriculture

S'il y a des jeunes qui sont prêts à mettre la main à la pâte si l'Etat règle le problème foncier et leur octroie des crédits pour se lancer dans des activités agro pastorales, certains ne veulent pas en entendre parler. Ils veulent être des bureaucrates et non des «paysans» comme certains nous l'ont déclaré. Donc l'appel du chef de l'Etat est un appel dans le désert. Il est comme un filet qu'on jette dans la mer et qui ne rapporte aucun poisson.

Pour certains de ces jeunes, aller travailler dans les Champs est une humiliation pour eux qui ont fait des études supérieures. Ces jeunes oublient que le travail de la terre n'est pas dévalorisant Bien au contraire! Il leur donne une certaine dignité. Ces jeunes ne savent-ils pas que le fermier israélien est généralement quelqu'un de très bien formé dans des disciplines qui apparemment n'ont rien à voir avec l'agriculture? C'est ainsi qu'on trouve dans ce pays défavorisé par la nature des agricultures et des éleveurs qui sont docteurs en mathématiques ou en informatique.


Leur modèle le feyman, le footballeur professionnel

Quand on cause avec ces jeunes, ils ont pour modèle le feyman avec véhicule de luxe, le flambeur invétéré, le footballeur professionnel qui a réussi comme Eto’o Fils. Ce n'est point l'agriculture à laquelle Paul Biya voudrait qu'ils s'adonnent.

La facilité: Tout ce qui est difficile, demande de gros efforts intellectuels et physique n'est pas leur affaire, leur tasse de café.

Le manque de patience: Ils sont pressés d'avoir de l'argent et beaucoup pour assouvir leurs désirs: La, notion d'avenir n'existe pas pour ces jeunes qui veulent jouir de la. vie rapidement. Une ambition malsaine si l'ambition n'est pas en soi une mauvaise chose, celle de nos jeunes est parfois malsaine. Ils veulent parvenir à leurs fins en utilisant des mauvaises voies.


Plusieurs catégories de jeunes

Grosso modo il y a deux catégories de jeunes: les jeunes défavorisés et les jeunes favorisés.


Les jeunes défavorisés

Ceux que nous avons rencontrés après le discours du chef de l'Etat sont très amers. Ils disent que quand on parle de la jeunesse, il faut distinguer ceux dont les parents ou les familles ne comptent pas dans le pays et la jeunesse dorée dont les parents sont aux affaires comme hommes femmes politiques, hauts cadres de la fonction publique ou dans les sociétés d'Etat, hommes d'affaires, etc. Ces jeunes défavorisés nous ont expliqué que leurs amis issus des familles aisées ne sont pas nombreux à avoir déposé leurs dossiers pour le recrutement de 25.000 jeunes à la fonction publique. Car en tout temps, on leur trouve du travail dans les sociétés d'Etat ou privées.


Les jeunes favorisés

Plusieurs membres de la jeunesse dorée nous ont déclaré n'avoir pas suivi le discours du chef de l'Etat occupés à festoyer, à jouir de la vie.


Les conséquences

On sait ce qui advient le plus souvent à ces jeunes qui se détournent des vraies voies pour réussir.


Les sectes

Ces jeunes qui veulent à tout prix bien vivre sans efforts, sans travailler deviennent une proie facile pour les nombreuses sectes qui ont pignon sur rue dans notre pays.


L'homosexualité

Voilà où peut conduire la facilité. Cette pratique sexuelle touche une bonne frange de notre jeunesse. Il est donc difficile que les jeunes mordent au message du chef de l'Etat. Compte tenu de leurs états d'esprit. Est-ce pour cela que le président Paul Biya, l'ayant très bien compris leur a adressé un message mièvre, atone en cette 46e édition de leur fete alors que par le passé c'étaient des Messages forts; toniques? Peut-être.


 

ADS

 

Lire aussi : Ce que pense Maurice Kamto du tribalisme au Cameroun
Lire aussi : Abdouraman Hamadou Babba : «Le Président du Conseil constitutionnel, est obligé d'expliquer pourquoi le Président de la République veut prolonger le mandat des députés»
Lire aussi : L’honorable Nourane Fotsing appelle à la libération de Bibou Nissack le porte parole de Maurice Kamto

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS