Cameroun. Mendicité : Les sourds-muets dénoncent les imposteurs

Sandrine Tonlio | Mutations Jeudi le 18 Novembre 2010 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Certains individus se passant pour des handicapés sensoriels sillonnent les compagnies de transport avec des prospectus pour extorquer de l’argent.

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 Certains  sourds-muets de la capitale économique sont très courroucés. Un sentiment qu’ils ont d’ailleurs exprimé dimanche dernier, 14 novembre. C’était au cours du culte dominical de 18 heures à la paroisse Notre Dame de l’annonciation de Bonamoussadi. «Les sourds muets dénoncent les personnes véreuses et certains sourds muets véreux qui sillonnent les compagnies de transport pour demander de l’aide», précise un communiqué de ces handicapés sensoriels lu après la célébration eucharistique.
Pour ces derniers, ces «imposteurs portent atteinte à l’image du sourd-muet qui lutte au quotidien pour son intégration». Des imposteurs qu’on ne retrouve pas seulement dans les compagnies de transport.

Et de fait, ces derniers pullulent aussi les amphithéâtres, les établissements secondaires et les rues, avec des prospectus à la main. Des astuces qui sont développées pour extorquer de l’argent aux voyageurs, étudiants, élèves et autres.
Très souvent à l’entête desdits prospectus, le nom d’une association de sourds-muets est mentionné et des adresses. Des numéros de téléphone qui ne passent pas très souvent. Par ailleurs, des espaces sont réservés pour mentionner les nom, prénom et montant donné par le bienfaiteur. Des éléments qui semblent étayer la bonne foi de ces imposteurs. La mine triste affichée par ces derniers amène certains usagers à leur glisser quelques pièces de monnaie.
Certains sont même déjà célèbres dans la ville de Douala. Dès qu’ils sont remarqués à un endroit, ils changent immédiatement de site. «Ces sourds-muets véreux sont davantage des Nigérians et des Centrafricains», précise M. Fomo, un thérapeute de langage, chargé du suivi de plusieurs handicapés au quotidien.

Interprètes
Cet acte de mendicité qui vient ternir l’image des sourds-muets, est fortement dénoncé par l’association nationale des sourds-muets. «C’est vrai que les sourds-muets ont besoin que la population s’occupe d’eux à cause de leur handicap», indique M. Fomo. «Ils ne doivent toutefois pas rester dépendants de la société. Ils doivent cultiver l’effort, car tout travailleur mérite son salaire», martèle un responsable d’association de ces sourds-muets.
Certains  font de petits métiers pour  subvenir à leurs besoins. Malgré leur handicap, d’aucuns réussissent curieusement à s’impliquer dans la vie religieuse. Tous les dimanches à la paroisse Notre dame de l’annonciation de Bonamoussadi, comme tous les autres fidèles de cette église, ils viennent écouter, grâce à des interprètes, la parole de Dieu. «Nous devons leur apprendre le bien, l’amour et le travail», indique le père Ignatius Musi, curé de ladite paroisse. Mais, pour leur insertion socioprofessionnelle, ces derniers sollicitent un soutien du gouvernement camerounais. «Il faut que le gouvernement s’implique dans leur prise en charge. Qu’il les aide à se former», exhorte M. Fomo.

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