Cameroun - Economie. Marthe Angeline Minja : « Le Cameroun encourage l’investissement privé »

Flux Eco Afrique Mardi le 19 Avril 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Directeur général de l’Agence de promotion des investissements, Marthe-Angeline Minja, dirige un organisme avec ambition permanente d’attirer des capitaux étrangers. Il met en œuvre la politique du gouvernement dans le domaine de la promotion des investissements au Cameroun. Le directeur général explique les retombées de la loi de 2013 sur les incitations à l’investissement privé pour l’économie du pays.

ADS


Madame le Directeur général, quelles sont les attentes des pouvoirs publics vis-à-vis de la loi de 2013 sur les incitations à l’investissement privé au Cameroun.

Les pouvoirs publics ont promulgué la loi n°2013/004 du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé en République du Cameroun pour promouvoir, favoriser et attirer les investissements productifs en vue de développer les activités orientées vers la promotion d’une croissance économique forte, durable et partagée. Cette loi est donc essentiellement destinée à encourager l’investissement privé et à accroître la production nationale, voire la richesse du pays.

A cette date, quelles sont les retombées de l’application de cette loi ?
Je tiens à préciser que la loi de 2013 fixant les incitations à l’investissement privé n’est opérationnelle que depuis 2014. Cette loi prévoit pour les entreprises nouvelles, une durée de 15 ans dont cinq ans pour la phase d’installation et 10 ans pour la phase d’exploitation. Pour les entreprises déjà existantes, elles ont une durée de cinq ans pour réaliser leur projet d’investissement. A ce jour, les retombées de cette loi pour l’économie du pays peuvent se mesurer principalement au niveau du volume des investissements projetés et des emplois prévisionnels à créer. S’agissant du volume des investissements projetés, à ce jour, il s’élève à 870 milliards de F et contribuera à la création de plus de 30 000 emplois prévisionnels.

Combien de conventions ont déjà été signées et quels sont les secteurs les plus sollicités?
Le gouvernement, représenté par le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique, a déjà procédé à la signature de 65 conventions avec les investisseurs privés. S’agissant des secteurs les plus sollicités, nous avons en tête le secteur de l’agro-industrie avec 25 entreprises, suivi du secteur de l’industrie manufacturière avec 17 entreprises. Les autres secteurs d’activités par ordre d’importance sont les suivants : le secteur de l’industrie chimique avec cinq entreprises, le secteur de l’industrie des matériaux de construction avec quatre entreprises, le secteur de l’industrie sidérurgique et métallurgique avec trois entreprises, le secteur de la cimenterie avec trois entreprises, le secteur de l’énergie avec trois entreprises, le secteur des logements sociaux avec deux entreprises, le secteur de l’industrie du bois avec deux entreprises et le secteur du tourisme et loisirs avec une entreprise.

Au-delà de la signature de conventions entre les privés et le MINMIDT, quelles réalisations concrètes existent déjà sur le terrain ?
Il faut noter que 30 à 40% des projets agréés ont déjà démarré leur programme d’investissement. C’est dire que leur implantation se fait de manière progressive. Je tiens néanmoins à préciser que la signature d’une convention est une intention d’investir.

Certains investisseurs se servent de la convention pour aller mobiliser des financements auprès de bailleurs de fonds. Etant entendu que la loi leur donne cinq ans pour s’installer, on ne peut déjà pas leurs réclamer les réalisations alors qu’ils sont encore dans les délais d’installation. Il faut aussi savoir que de manière générale, l’installation prend énormément de temps. Déjà, il faut trouver les financements, ensuite il faut pouvoir obtenir un site pour la construction de l’usine. Bref, l’installation a des délais et tous les investisseurs agréés ne sont pas en retard. Cependant, il y a quelques investisseurs qui ont achevé cette phase et ont lancé leur production. A titre d’illustration, on peut déjà citer la cimenterie MEDCEM, qui contribue depuis quelques mois à accroître l’offre nationale en ciment.

Certains investisseurs se sont plaints des difficultés avec la douane, notamment des produits qui ne sont pas pris en compte dans l’exonération des taxes. Qu’en est-il exactement ?
Pour bénéficier des avantages douaniers, nous avons, d’un commun accord avec la direction générale des douanes, mis en place une procédure qui consiste à arrêter conjointement la liste des équipements et matériels liés au programme d’investissement, devant bénéficier desdits avantages. Je tiens à souligner que ce travail se fait en présence de chaque investisseur concerné. Cependant, il arrive que certains équipements soient éliminés, soit parce qu’ils ne sont pas directement liés au programme d’investissement, soit parce qu’ils rentrent dans le cadre du programme de sécurisation des recettes douanières, géré au niveau des services de la Douane. La crainte du ministre des Finances est de voir ces équipements dans les commerces. Mais, avec l’administration, nous sommes en train de réfléchir à mettre sur pied un dispositif de contrôle des équipements importés dans le cadre des incitations.

Au terme du dernier Cameroon Business Forum (CBF), il a été recommandé de revoir certains textes d’application de la loi de 2013 afin qu’ils soient plus avantageux pour les investisseurs. Où en êtes-vous avec la mise en œuvre de cette recommandation ?
Les limites de certains textes d’application de la loi de 2013 que les travaux du dernier Cameroon Business Forum ont mis en exergue ont été relevées bien avant la tenue de ces assises. Le Premier ministre, chef du gouvernement a d’ailleurs prescrit une concertation interministérielle à ce sujet, en relation avec le secteur privé. A ce jour, cette concertation a démarré. L’A.P.I qui joue le rôle d’interface entre l’administration et le secteur privé a déjà apprêté les arguments permettant une relecture avantageuse de ces textes d’application au profit de l’investisseur. Je pense que cette réflexion qui s’inscrit dans le cadre des priorités actuelles du gouvernement va certainement se poursuivre dans les prochains jours. Il est question dans l’immédiat, de toucher les textes d’application mais la loi elle-même devra être adaptée tous les cinq ans, comme ça se fait partout ailleurs.

Propos recueillis par Félicité BAHANE N. avec Cameroon-Tribune
 

ADS

 

Lire aussi : Aristide Bounah s'insurge contre la démolition des enseignes publicitaires des commerçants

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS