Opération Epervier. Marafa refuse de rencontrer le juge au Sed

Rodrigue N. TONGUE | Le Messager Mercredi le 30 Mai 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’ex-ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) transféré au secrétariat d’Etat à la Défense (Sed) le 25 mai 2012 s’est enfermé dans la salle d’eau de sa cellule pour éviter de rencontrer le juge d’instruction chargé de son affaire.Sa demande de récusation du même juge a, par ailleurs, été jugée infondée.

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Le moins qu’on puisse dire c’est que Marafa Hamidou Yaya est opiniâtre. Inculpé le 16 avril 2012 pour détournement de deniers publics dans le cadre de l’achat d’un avion présidentiel et écroué à Kondengui, l’ancien patron de la Préfectorale avait refusé deux fois déjà de déférer à la convocation du juge d’instruction.

Pis, il s’était fendu en déclarations explosives au truchement de trois lettres ouvertes dont deux destinées au président de la République et l’autre au peuple camerounais. En guise de réaction certainement, la machine juridico-administrative de Yaoundé a organisé la riposte en l’isolant au Sed en vue de maîtriser (à défaut d’empêcher) ses communications ; mais aussi pour permettre au juge de conduire sereinement son instruction.

Mais Marafa ne l’entend certainement pas de cette oreille. Il fait même la sourde oreille. Car d’après d’informations recoupées à bonnes sources, il a opposé une troisième fois au juge Magnanguemabe ce mardi, 29 mai 2012 vers 18 heures 30, un refus catégorique à l’audition à laquelle il voulait le soumettre. Et pour cause, l’ex- ministre d’Etat campe sur la procédure de récusation de ce magistrat introduite avant l’inculpation et proteste contre son isolement.

Plus que les autres fois, l’ex-Minatd rentré visiblement en rébellion contre le système judiciaire du Cameroun s’est montré intrépide cette fois-ci. Et même l’enfermement au camp militaire du Lac à Melen n’y aura rien fait. Car, à la vue de Pascal Magnaguemabé qu’il considère comme son bourreau, celui qui fut entre 1997 et 2002, secrétaire général de la présidence de la République s’est débarrassé de tous ses vêtements et sous-vêtements avant de foncer vers la pièce qui lui sert de salle de bain en cellule.

Une fois à l’intérieur, le détenu a fermé la porte à double tours. La cause, a-t-on appris de sources concordantes, Marafa Hamidou Yaya ne souhaite plus du tout avoir à subir l’audition du magistrat qu’il a récusé. Face à ce refus et l’astuce qui l’accompagne, le magistrat aurait simplement quitté les lieux sans pouvoir enfin informer l’ex-Minatd de la suite du déroulement de l’affaire qui l’oppose à l’Etat du Cameroun. A également appris le Messager de sources judiciaires. Lesquelles indiquent en outre que la procédure visant la récusation du juge Pascal Magnanguemabe par Marafa Hamidou Yaya n’a pas prospéré.

Aucune confrontation

Le tribunal ayant jugé les arguments fournis infondés. Autrement dit, l’enquête judicaire au sujet de la responsabilité de l’ex-Minatd dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel sera conduite jusqu’au bout par le même juge ; le même magistrat qui a aussi instruit la première affaire Atangana Mebara, Jérôme Mendouga et Otélé Essomba contre à l’Etat du Cameroun et au ministère public.

Le risque pour l’ex- Minatd, confient nos sources, c’est que l’instruction se fasse uniquement à charge. C'est-à-dire sans aucune confrontation, sans contradiction. La négation même de l’instruction judiciaire. Et qu’il soit in fine renvoyé devant un tribunal sous le poids de lourdes charges que son éclairage aurait pu permettre d’alléger. Ou pire, sans que ses avocats soient suffisamment imprégnés de l’affaire. « Jusqu’où ira Marafa Hamidou Yaya ? », n’est-ce pas un beau titre pour un thriller.

 

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