Cameroun - Sécurité. Mambanda et Forêt-Bar militarisés:Des rafles effectuées dans ces quartiers populaires de Douala 4ème

Mathias Mouendé Ngamo | Le Jour Mardi le 08 Septembre 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Appelle mon grand-frère s’il te plait. Dépêche-toi ». Les cris de ce jeune habitant qui vient de se faire embarquer à l’arrière d’un pick-up de la police au lieu-dit Forêt Bar à Bonabéri, dans l’arrondissement de Douala 4ème, ne changeront rien à sa situation. Il est conduit dans un poste. Lorsque le pick-up revient quelques minutes plus tard, quatre stripteaseuses d’un célèbre snack-bardancing du coin sont à leur tour interpellées.

ADS



Des badauds observent la scène à bonne distance. Personne n’ose traverser le cordon de sécurité tenu par des militaires, armes aux poings, l’air menaçant. « Dégagez de là ! », intime un des militaires qui franchit la zone de « quarantaine» et s’avance vers les curieux. On s’exécute aussitôt, en courant.

D’après les témoignages, les hommes en tenue ont pris position dès 3h du matin. Le dispositif sécuritaire est imposant. Plus de 500 militaires, gendarmes et policiers sont visibles ce samedi 05 septembre 2015 dans les rues de Forêt-Bar et dans un pan du quartier populaire Mambanda.

Dix camions de l’armée sont stationnés le long de la route, entre le collège Nguessong Charles et le stade « New Stade», du côté de Mambanda. On aperçoit aussi un car du commissariat central n°1 et des voitures de service des commissariats de sécurité publique du 5ème et du 12ème arrondissement. Les différentes rues qui mènent à Forêt-Bar sont bondées d’hommes en tenue.

Le secteur du marché Mambanda réservé à la vente des légumes est bouclé par la ceinture sécuritaire. La règle est la même pour tous : personne n’entre ni ne ressort de la zone ciblée jusqu’à la fin de l’opération en cours. La présentation de la Carte nationale d’identité (Cni) est obligatoire.

Les maisons sont aussi passées au peigne fin. « Quatre militaires sont arrivés. Ils ont demandé le nombre de chambres de la maison et le nombre d’occupants. Ils ont jeté un coup d’œil rapide dans chacune des pièces et sont ressortis », raconte Tony, un riverain. Mais le jeune homme fait savoir que la fouille a été plus minutieuse dans certaines maisons voisines. « Il ya des maisons du quartier où les matelas ont été soulevés. Le domicile mis en sens dessus-dessous
», rapporte Tony.

L’inscription « Ok » est apposée sur la porte des domiciles inspectés. D’autres riverains font également savoir que des motos sans pièces justificatives ont été saisies. Les jeunes du quartier qui ne se sont pas montrés très coopératifs ont aussi payé les frais de leur « indiscipline », apprend-on. Comme ce jeune homme qui s’est adressé à un militaire dans un français argotique.

La rafle s’est achevée autour de 11 h.
 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS