Mali. Mali: des soldats français en position à Kidal, dernier fief des groupes armés

AFP Mercredi le 30 Janvier 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
TOMBOUCTOU (Mali) (AFP) - (AFP) - L'armée française a pris position mercredi sur l'aéroport de Kidal, la dernière grande ville du Nord du Mali sous le contrôle de groupes armés, après avoir repris en 48 heures aux islamistes, avec l'armée malienne, Gao et Tombouctou.

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Des "éléments français ont été mis en place cette nuit à Kidal", à 1.500 km de Bamako, dans l'extrême nord-est du Mali, près de la frontière algérienne, a affirmé mercredi à Paris le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Thierry Burkhard.

Il confirmait ainsi des témoignages faisant état de l'atterrisage sur l'aéroport de Kidal d'un avion français, dans la nuit de mardi à mercredi.

"Ils ont pris position sur l'aérodrome", a déclaré un responsable de l'administration locale, dont le témoignage a été confirmé par des notables touareg de la région et une source de sécurité régionale.

L'arrivée de soldats français à Kidal intervient après la reconquête, au côté de l'armée malienne et sans grande résistance, des deux plus grandes villes du Nord du Mali, Gao et Tombouctou, qui étaient aux mains de groupes  islamistes armés qui y ont multiplié les exactions depuis plus de neuf mois.


Kidal était le fief d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), dirigé par Iyad Ag Ghaly (ex-rebelle touareg), un groupe islamiste armé allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

 Mais un groupe dissident d'Ansar Dine, le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), a récemment affirmé tenir Kidal avec les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA). Le MIA a assuré rejeter le terrorisme et prôner une "solution pacifique" à la crise.

Selon une source de sécurité malienne, les principaux responsables des groupes islamistes, dont Ag-Ghaly et l'Algérien Abou Zeïd, un des émirs d'Aqmi, se sont réfugiés dans le massif des Ifoghas, les montagnes au Nord de Kidal, près de la frontière algérienne.


Des centaines de personnes ont fui Kidal vers des villages plus au nord, vers l'Algérie, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU, qui affirme que l'accès à la nourriture et aux biens de première nécessité a été sérieusement affecté par le conflit et la fermeture de la frontière.

Dans toutes les villes reconquises, les soldats français ont toujours pris soin d'apparaître aux côtés de militaires maliens, à qui ils laissent le soin de patrouiller les rues.

Mais à Kidal, le MIA et le MNLA ont affirmé leur vive hostilité à la présence de soldats maliens, craignant des exactions contre les communautés arabe et touareg.

A Tombouctou, au lendemain de l'entrée des soldats français et maliens, des centaines de personnes, visiblement très pauvres, ont attaqué mardi des magasins tenus, selon elles, par "des Arabes", "des Algériens", "des Mauritaniens", accusés d'avoir soutenu les islamistes armés liés à Al-Qaïda.

"Aux Africains de prendre le relais"


Face au "risque d'exactions" et de représailles, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a souhaité "le déploiement rapide d'observateurs internationaux" pour veiller "au respect des droits de l'homme".

Human Rights Watch avait évoqué dès lundi "des risques élevés de tensions inter-ethniques" dans le Nord, où la rivalité est forte entre les minorités arabes et touareg souvent assimilées à des islamistes, et les Noirs, majoritaires au Mali.

La situation se complique également sur le plan humanitaire à Tombouctou, où les habitants se plaignent de la hausse du prix de la nourriture. L'armée malienne poursuit ses opérations de sécurisation, à la recherche de mines et d'armes abandonnées par les islamistes, mais aussi d'éventuels combattants restés en ville.


Les témoignages se sont multipliés sur la destruction par les islamistes en fuite de précieux manuscrits de Tombouctou datant de plusieurs siècles dans cette cité qui fut la capitale intellectuelle et spirituelle de l'islam en Afrique subsaharienne aux XVe et XVIe siècles, mais le nombre exact des manuscrits brûlés n'est pas connu.

 L'opération sur Tombouctou est survenue deux jours après la prise de Gao, plus importante ville du nord et un des bastions islamistes, à 1.200 km au nord-est de Bamako. Une colonne de soldats nigériens et maliens ont aussi fait leur entrée mardi, sous les vivats des habitants, à Ansongo, à 80 km au sud de Gao.

De son côté, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a affirmé au journal Le Parisien que les forces françaises quitteraient "rapidement" le Mali.

"Maintenant, c'est aux pays africains de prendre le relais", a-t-il souligné, assurant que "les terroristes sont désorganisés. Très atteints".

A Bamako, se projetant dans l'après-guerre, les députés ont voté mardi la mise en place d'une "feuille de route" politique, qui prévoit une discussion avec certains groupes armés dans le cadre de la "réconciliation nationale".

Le président malien par intérim Dioncounda Traoré a déclaré espérer des élections avant le 31 juillet.

 A Addis Abeba, une conférence des donateurs internationaux a levé 455 millions de dollars (338, M EUR), destinés aux besoins militaires et humanitaires du Mali.

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