Mali. Mali: des groupes armés s'affrontent au nord, l'Afrique se tourne vers l'ONU

AFP Vendredi le 08 Juin 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
BAMAKO (AFP) - (AFP) - Des rebelles touareg et des islamistes se sont affrontés dans la nuit de jeudi à vendredi près de Kidal, une ville du Nord du Mali, au moment où l'Union africaine (UA) s'apprête à demander à l'ONU un appui pour une éventuelle intervention militaire dans cette région.

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Des combattants de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et du groupe islamiste Ansar Dine "se sont affrontés" dans la nuit en périphérie de Kidal, a indiqué à l'AFP par téléphone un fonctionnaire de la ville, évoquant des tirs nourris d'armes automatiques.

C'est la première fois qu'est rapporté un affrontement direct entre ces groupes depuis plus de deux mois que l'immense région nord est contrôlée par le MNLA et surtout Ansar Dine et son allié jihadiste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Le calme est revenu à l'aube, a affirmé le fonctionnaire, précisant avoir "constaté que les quelques drapeaux du MNLA qui flottaient dans la ville ont été enlevés".

Aucune information sur d'éventuelles victimes n'était disponible vendredi matin.

Interrogé par téléphone satellitaire dans la nuit, Mohamed Ag Mamoud, un combattant d'Ansar Dine, avait expliqué cet affrontement par le fait que "toute cette semaine, le MNLA a manipulé à Kidal des civils qui ont manifesté" contre le mouvement islamiste.

Moussa Salam, un élément du MNLA, a assuré que les rebelles touareg ont "attaqué la maison de Iyad Ag Ghaly", chef d'Ansar Dine et Touareg natif de Kidal.

- "Crise tribale" -

Les 5 et 6 juin, des habitants de cette ville, surtout des femmes et des jeunes, avaient manifesté contre la présence des islamistes et dit leur soutien au MNLA. La manifestation du 5 juin avait été violemment dispersée.

 Selon des recoupements de l'AFP, les affrontements de la nuit de jeudi à vendredi ont opposé essentiellement, côté MNLA, les Touareg des tribus tagamalète et idnane, aux combattants ifora d'Ansar Dine.

"La division s'installe au sein des groupes armés touareg. La crise devient tribale (...) C'est très dangereux", a commenté le journaliste malien Tiégoum Boubèye Maïga.

Des discussions sur un projet de fusion entre le MNLA, au départ sécessionniste et laïc, et Ansar Dine, qui prône la charia (loi islamique) dans tout le Mali, ont achoppé ces derniers jours sur la question de l'application de la charia.

Par ailleurs, un nouveau groupe armé, le Mouvement des patriotes pour la résistance et la libération de Tombouctou (MPRLT), a annoncé jeudi sa création en vue de "chasser les islamistes" de cette cité historique du nord du Mali.

Dans ce contexte, l'UA va saisir l'ONU pour obtenir son "appui" à une éventuelle intervention militaire dans le Nord malien, ont annoncé jeudi soir à Abidjan des responsables des Nations unies, de l'UA et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réunis dans le "groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali".

Les participants ont jugé nécessaire de "mobiliser tous les moyens appropriés, y compris militaires", pour aider l'Etat malien à reprendre cette région "dans les plus brefs délais possibles" et "combattre les groupes terroristes" et "criminels" qui y sévissent. Ils ont promis un appui notamment "financier" et "logistique".

Le chef de l'Etat béninois et président en exercice de l'UA, Thomas Boni Yayi, avait lancé le 30 mai l'idée d'une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU en vue de la création d'une "force" africaine d'intervention au Mali.

Mais les contours, les composantes et le mandat exact d'une éventuelle opération militaire dans le nord malien ne sont toujours pas déterminés.

L'ONU, l'UA et la Cédéao ont aussi "exigé" que l'ex-junte militaire installée après le putsch du 22 mars à Bamako "soit immédiatement dissoute et se retire complètement de la gestion de la transition".

Les putschistes se sont officiellement retirés en vertu d'un accord conclu le 20 mai avec la Cédéao, mais ils restent très présents face au président intérimaire Dioncounda Traoré et au gouvernement, en place pour une transition d'un an et dont l'un des défis majeurs est la reconquête du Nord.
 

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