Cameroun - Santé. Maladies infectieuses: Pourquoi les camerounais ont de la peine à se soigner

La Nouvelle Expression Vendredi le 23 Novembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Une Organisation de la société civile parle de la cherté des traitements et de l’insuffisance des ressources humaines et matérielles spécialisées.

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«Le Cameroun reste en situation d’épidémie généralisée. Les gens meurent de jour en jour. Or il y a 11 ans, le gouvernement camerounais a pris l’engagement de financer la santé des populations à hauteur de 15% du budget de l’Etat chaque année. Cet engagement n’a pas été respecté». Le constat est du chargé de chargé des programmes de l’Organisation de la société civile, Positive-Generation, Eugène Foyet. S’adressant à un panel de journalistes au cours d’un déjeuner de presse organisé le 16 novembre 2012 à Yaoundé, il a exposé sur la situation sanitaire des populations au Cameroun. Pour lui, elles rencontrent d’énormes difficultés d’accès aux soins de santé. Les facteurs principaux restent la cherté des traitements et l’insuffisance des ressources humaines et matérielles spécialisées dus à l’étroitesse des financements alloués chaque année au secteur sanitaire. Ces facteurs dit-il, s’expliquent par la non application par le Gouvernement camerounais de la Déclaration d’Abuja sur le VIH/Sida, la tuberculose et autres maladies infectieuses connexes.

«Au Cameroun, environ 5% du budget 2012 de l’Etat a été alloué à la santé publique. C’est en deçà des besoins des populations. Ce financement n’obéit pas à la Déclaration d’Abuja», pense-t-il. En effet, en 2001, les Chefs d’Etats et de Gouvernements membres de l’Organisation de l’unité africaine (Oua, aujourd’hui Union africaine) s’étaient réunis à Abuja (Nigéria) autour d’une réflexion sur les défis posés par le VIH/Sida, la tuberculose et autres maladies infectieuses connexes. Au sorti de cette session spéciale, ils ont mis sur pied un texte : la Déclaration d’Abuja. Cette Déclaration dans son article 26, dispose que : «nous (Chefs d’Etats et de Gouvernements Ndlr) nous engageons à fixer un objectif de 15% au moins de notre budget annuel à allouer à l’amélioration du secteur de la santé…». Mais depuis 11 ans que l’Etat du Cameroun l’a ratifiée, la Déclaration n’a pas encore été appliquée contrairement à des pays comme le Sénégal, le Mali ou le Ghana pour ne citer que ceux-ci.

Des défis persistants

Du fait de l’insuffisance des financements, le secteur de la santé publique au Cameroun connait des défis persistants. En dépit des progrès et des projets en cours de réalisation dans le domaine de la santé avec l’appui du Gouvernement et des fonds mondiaux et des autres partenaires, au Cameroun : la mortalité maternelle et néonatale reste élevée ; le paludisme constitue toujours la première cause de morbidité et de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes (50% des consultations médicales, 40% des décès des enfants de 0 à 5 ans, 23% des hospitalisations) ; la tuberculose est en recrudescence ; les maladies épidémiques (choléra, méningite cérébrospinale, fièvre jaune, rougeole) se rajoutent à la morbidité et la mortalité des populations ; les maladies tropicales (Ulcère de Buruli, trypanosomiase, onchocercose) négligées ; le système de santé souffre d’une insuffisance en ressources humaine et financière, technique et managériale.

La Coalition 15 %

En cette nouvelle session parlementaire sur le budget, Positive-Generation a lancé un plaidoyer intitulé : Coalition 15%. Ce plaidoyer vise à mobiliser l’attention des parlementaires et des membres du gouvernement sur la nécessité d’allouer un budget conséquent pour la santé des populations camerounaises. Soit 15% du budget 2013, conformément à la Déclaration d’Abuja et comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon l’Organisation, cette allocation pourrait avoir un impact positif sur la croissance économique et le développement durable du Cameroun. A titre d’illustration, elle pourrait : favoriser le développement d’un système d’assistance maladie et de sécurité sociale pour tous ; permettre le dépistage gratuit au VIH, le diagnostic gratuit de la tuberculose et couvrir les besoins nationaux en antirétroviraux ; renforcer la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant ; assurer l’accès des produits médicaux essentiels aux couches les plus vulnérables ; permettre le contrôle efficient des principales maladies transmissibles ou non, notamment le VIH/Sida, la tuberculose, le paludisme et les maladies tropicales négligées ; sauver des millions de vie.

Ce plaidoyer a été déposé à la Primature, à l’Assemblée nationale et au ministère de la santé publique. Un Forum des organisations de la société civile sur le financement de la santé est prévu ce 23 novembre 2012 à Yaoundé. Positive-Generation est une Organisation apolitique, créée en 2003. Elle intervient dans les domaines de la santé et des droits humains.


 Arthur Wandji (Stagiaire)

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