Il extorquait de grosses sommes d’argent aux parents avec promesse de recruter leurs enfants dans la marine marchande.

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Vitres du commissariat spécial cassées, celles d’un véhicule de marque RAV 4 sport couleur bleue et sans immatriculation locale garée dans l’enceinte du commissariat endommagées. Tel est le bilan d’une nuit tendue à Makak, un arrondissement du département du Nyong et Kellé. Cette nuit-là une foule estimée à près de 300 personnes prend ce lieu d’assaut, pour manifester son ras-le-bol par rapport aux actes et à l’imposture d’un certain Onana Nga qui se présente comme lieutenant de la marine. Depuis près de deux mois, extorquant aux parents et autres jeunes en mal d’emplois, d’importantes sommes d’argent avec promesse de les recruter dans l’armée marine.

Et c’est l’humiliation, les supplices et violences que cet homme a fait subir ce mardi 16 Octobre dernier dans l’après – midi à un confrère, Guy Minyemeck, un fils de la localité, correspondant du journal le Combattant qui auront constitué la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Dans le cadre d’une enquête sur cette histoire de recrutement d’un autre genre où les recrues, au trop deux mois après, redescendaient dans la ville de Makak soit en tenue bleu-marine (pantalon) et blanche (chemise), soit en une autre camouflée, il s’est heurté au lieutenant Onana Nga qui l’a copieusement molesté afin qu’il ne mette plus le nez sur ses affaires. Il a fini par lui arracher son appareil photo numérique au motif qu’il l’avait filmé, et son téléphone portable, sous le regard impuissant des élèves sortant des cours, de toutes les couches de la population, et surtout de celui du Sous-préfet de Makak Charles Assoum Ndong qui, après avoir appelé en vain au téléphone le commandant de brigade afin de venir mettre aux arrêts cet homme, s’en remettra au commissaire spécial qui presqu’immédiatement envoie sur les lieux l’officier Gweth, son adjoint.

C’est ainsi que notre confrère Charles – Guy Minyemeck est de justesse tiré des griffes de ce faux lieutenant. Tous les deux sont conduits au commissariat pour audition.

C’est alors que tout Makak informé, envahit le commissariat, réclamant qu’on lui livre Onana Nga pour en découdre une fois pour toutes avec lui. Très rapidement des pierres sont entassées à la devanture de ce lieu. Du coup, les quelques éléments du commissariat sont dépassés. Il a fallu l’intervention du Sous - préfet qui, arrivé sur les lieux, sera écouté par la foule en furie, lui ayant donné toutes les assurances qu’Onana Nga finalement découvert comme faux lieutenant.

Son patron Tchouatat, un retraité de la marine marchande que nous avons joint au téléphone, décline toutes ses responsabilités quant aux actes posés par cet imposteur. Il reconnait simplement que des jeunes de Makak ont été recrutés dans sa structure qui a obtenu un agrément comme bien d’autres, du ministère des transports qui est la tutelle de la marine marchande, en vue de former des jeunes qui, après formation, pourraient trouver des emplois au même titre que les vigiles des autres sociétés de gardiennage, dans les bateaux de la marine marchande et ainsi que toutes autres structures, et non des marins comme l’a fait miroiter Onana Nga aux parents de ces jeunes. Selon lui, seule une somme de 40.000 Fcfa aurait été demandée à chacun comme frais de recrutement. Or, selon de nombreux parents rencontrés à Makak et selon des informations concordantes, le «lieutenant Onana Nga» a réussi en très peu de temps à extorquer des sommes importantes aux parents, jusqu’à 600.000 Fcfa pour certains.

Par ce fait, le ministère délégué à la présidence chargé de la défense a dépêché sur place, le mercredi 17 octobre 2012, un haut responsable de ce département. On parle de l’Inspecteur Général N°2 arrivé à Makak en compagnie de trois éléments. Très tôt dans la matinée du 18 octobre, Onana Nga a été déféré au parquet d’Eséka où il aura à répondre de ses actes. Information confirmée par le sous-préfet et le commissaire spécial de Makak que nous avons joint au téléphone. Quant à notre confère, il a déposé une plainte contre le faux lieutenant pour violence. 

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