Cameroun - Communication. Lutte contre le terrorisme: Les militaires s’en prennent aux journalistes

Lindovi Ndjio | La Nouvelle Expression Lundi le 07 Décembre 2015 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Il est reproché à Rodrigue Tongué, Ebolé Bola et Baba Wamé de ne pas jouer les agents de renseignement.

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Au terme de l’audience du 4 décembre 2015, le juge d’instruction a décidé d’un non-lieu partiel. Bernard Tsuite, le magistrat, juge «les charges pour non dénonciation suffisamment établies» à l’encontre de Félix Ebole Bola, Rodrigue Tongue et Baba Wamé, les trois journalistes camerounais poursuivis par le Tribunal militaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Du coup, «notre cas nécessite, selon lui, la comparution et possiblement une condamnation», souligne Félix Ebole Bola, ancien président du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc). «Nous venions de passer près de 5 heures debout, dans un couloir, attendant l’arrivée de M. le juge qui nous avait pourtant convoqués pour 8h. Le capitaine Tsuite s’est ensuite lancé dans un long baratin de près d’une heure, question de nous préparer à la «grande» annonce de notre mise en jugement», raconte le reporter du quotidien Mutations. Et ajoute que le magistrat estime ainsi «nous éviter la justice populaire», en penchant pour une comparution.

C’est une affaire qui cache mal ce que les inculpés considèrent comme de l’acharnement. D’autant plus que l’ordonnance servie vendredi dernier, est issue d’une nouvelle instruction pour une affaire presque close déjà par une autre juge. En effet, après avoir ouvert le dossier qu’elle a diligenté, Me Aline Mbia épouse Happy avait décidé d’une ordonnance de main levée d’office de la surveillance judiciaire en janvier 2015, au terme de trois mois de restrictions de libertés des trois journalistes qui n’avaient plus le droit de quitter la ville de Yaoundé sans l’autorisation du juge militaire qui était à leurs trousses. Pour, l’ex président du Snjc, cette magistrate saluait «un zèle de citoyenneté très poussé, respectueux [que nous sommes] des institutions de la République du Cameroun et partant des autorités judiciaires», rapporte-t-il.

 

Justice aux ordres ?

 

Sauf qu’entre temps, Aline Mbia a été nommée commissaire du gouvernement près le tribunal militaire d’Ebolowa.et son successeur a cru devoir rouvrir le dossier, pour aboutir à un non-lieu partiel. Ignorant les éléments de la défense des journalistes qui brandissent la protection de leurs sources d’information et leur ignorance d’activités de nature à nuire à la défense du territoire. Et pourtant, «il est loisible de constater que le gouvernement camerounais, contrairement à ses habitudes, ne s’est jamais clairement prononcé sur notre dossier alors qu’il eût suffi du moindre indice de suspicion pour nous jeter à la vindicte populaire», s’en moque Ebole Bola.

Les journalistes ont été embarqués dans le cadre de l’interpellation de Me Harrissou, un notaire et proche de Marafa Hamidou Yaya, soupçonné de mener des activités de nature à déstabiliser les institutions de la république. Pour le tribunal militaire, Ebole Bola et les deux autres auraient été en contact avec le mis en cause. Du coup, la justice militaire leur reproche le fait de n’avoir pas donné leurs informations aux services de renseignement. Ils ont été inculpés le 28 octobre 2014 pour non dénonciation.

 

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