Cameroun - Politique. Luc Assamba :C’est l’argent qui manque le plus

Mutations Jeudi le 13 Aout 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le maire de la commune de Yaoundé IIe se prononce sur la mise en œuvre de la décentralisation au Cameroun.

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La décentralisation au Cameroun est-elle une réalité ou un mirage ?

La notion de décentralisation est effective dans notre pays. L’Etat a transféré une partie de ses compétences, mais nous attendons toujours les moyens. Certains ministères ont transféré leurs compétences et sur ce point, je pourrais citer les ministères de l’Education de base (Mindub), de la Santé (Minsanté), des Travaux publics (Mintp), des Affaires sociales (Minas) et quelques autres. Je prendrai le cas de l’école, pour ce qui est du paquet minimum qui vient du ministère de l’Education de base. Autrefois, ce n’était pas le paquet minimum qui était servi aux aides, maintenant le maire s’assure que l’inspecteur des écoles primaires a reçu un paquet minimum en qualité et en quantité. Pour les 30 écoles de mon arrondissement, le matériel didactique qui est reçu répond aux normes. Le maire y veille personnellement. Et ce, à la satisfaction de tout le monde tant par l’inspecteur que les directeurs d’écoles. Dans les écoles, nous parvenons à construire des salles de classe dignes de ce nom. La création des petits centres de santé, la fourniture en tables bancs et les fournitures aux enseignants ne sont pas en restes.


Quelles sont les entraves à l’implémentation de la décentralisation ?

Il y a un problème de finances qui se pose et je suis très mal placé pour savoir pourquoi c’est le cas. Le transfert des compétences n’est pas un long fleuve tranquille partout. Ici à Yaoundé II, j’ai eu cette chance de bénéficier de la présence de toutes les entités qui assurent ce transfert. En plus de cela, j’ai des acteurs privilégiés pour ce travail tels que des ingénieurs et des concepteurs. En fait, tout le monde qui concourt au véritable transfert de cette décentralisation. Mais, il faut le dire, la capitalisation des ressources et la répartition à l’échelon national doit être faite sans qu’il y ait de désordre.


Qu’en est-il du financement des compétences transférées ?

Les maires revendiquent le paiement de leurs salaires. Nous revendiquons davantage le transfert des compétences. Autrefois, on disait que les maires n’étaient assez outillés pour recevoir les transferts dans leur globalité ? En ce qui concerne ma commune je suis prêt, outillé et j’ai anticipé sur plus d’un plan pour répondre présent au phénomène de la décentralisation. Ici, on a mis sur pied une gestion participative entre la municipalité et les populations. Au regard du discours du ministre délégué au Minatd chargé des collectivités décentralisées, cette décentralisation avance doucement mais sûrement. L’Etat met un pas après un autre pour s’assurer qu’il n’y aura pas de dérapages. Il est conscient qu’on ne peut pas se lancer à l’aveuglette au regard du problème d’argent qui n’est toujours pas disponible pour tout le pays. Mais, nous approuvons la volonté de l’Etat à accompagner les mairies dans ce processus et son bien fondé. Le Cameroun est un pays en voie de développement qui manque de moyens et de ressources, mais dont l’objectif principal est son émergence à l’horizon 2035. A partir de ces détails, il n’est pas évident de gérer le budget de l’Etat et de tenir compte de la décentralisation à 100%.


Les municipalités éprouvent-elles des difficultés à exercer les compétences transférées ?

Pour ce qui est de mon cas, je n’éprouve aucune difficulté. Et, s’il y en a une, je trouverai toujours une solution quel que soit le transfert que l’on peut faire à mon niveau pour satisfaire les populations. Nous avons été formé et j’ai un personnel qui est qualifié pour répondre aux exigences de la décentralisation. Parlant des autres communes, je ne saurai me prononcer.

Propos recueillis par Thierry Etoundi

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