Can 2015. Lions indomptables : Volker Finke, le maillon faible

Mboafootball Dimanche le 25 Janvier 2015 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Après une phase éliminatoire au cours de laquelle les Lions ont fait illusion lors des deux premiers matches avant d’éprouver des difficultés par la suite, l’entrée en compétition de la sélection nationale dans cette Can 2015 est plus que poussive et la responsabilité du sélectionneur national est clairement engagée à plusieurs niveaux.

ADS


Au terme du match nul d’hier face à la Guinée équatoriale, les Lions indomptables ont enregistré leur 6ème score de parité d’affilée, toutes compétitions confondues. Les choix tactiques, la sélection des joueurs et les remplacements douteux et à la limite hasardeux font de Finke le responsable en chef de la mauvaise passe actuelle des Lions indomptables.

En défense, ses choix sont discutables. Pourquoi insister pour aligner oyongo Bitolo à droite, lui qui est un pur gaucher et qui a livré d’assez bons matches sur son côté de prédilection ? Si le joueur des New-York Red Bulls est plus performant qu’Henri Bédimo, qu’il soit aligné en lieu et place du Lyonnais. Sinon, qu’il s’asseye sur le banc et travaille pour ravir sa place à l’ancien Toulousain. Gérôme Guihoata, si performant face à la Rdc à Lubumbashi et face à la Côte d’Ivoire à Yaoundé où il avait mis Gervinho sous l’éteignoir, semble plus apte à assurer en latéral droit que l’ancien joueur de Coton Sport. En défense centrale, malgré son bon match d’hier, Aurélien Chédjou apparaît très intermittent et pas assez rassurant sur la durée. De plus, son jeu se rapprochant à peu de choses près à celui de Nicolas Nkoulou, le coach devrait songer à maintenir Stéphane Mbia en défense centrale car à l’épreuve des faits, la paire Nkoulou-Mbia est beaucoup plus performante que la paire Nkoulou-Chédjou. Le coach doit trancher.

A milieu de terrain, en l’absence d’Alexandre Song (banni), de Landry Nguémo (sans club jusqu’à récemment) et maintenant d’Enoh Eyong (blessé), le coach a certes eu du nez de lancer Cédric Loé qui, après un bon premier match face au Mali, a quelque peu sombré physiquement face à la Guinée hier, la faute à un Stéphane Mbia qui n’a pas respecté les consignes et qui, à aucun moment, n’a été recadré par un coach bien trop amorphe sur son banc de touche. Le joueur du Fc Séville s’est beaucoup retrouvé en défense, parfois en attaque, et très peu dans l’entrejeu où on l’attendait. Georges Constant Mandjeck qui a été très performant durant les éliminatoires se retrouve comme par magie cloué sur le banc de touche, sans que personne n’y comprenne grand-chose.

Toujours au milieu, avec son système en 4-3-3, Volker Finke prive la sélection d’un atout offensif de poids en faisant évoluer Choupo-Moting trop bas sur le terrain. L’attaquant de Schalke 04 part de trop loin et ne parvient pas à bien conclure ses actions, lui qui est pourtant très adroit face aux buts. On lui confie un rôle d’organisateur qui sied pus à Edgar Salli ou Patrick Ekeng qu’à un autre dans cette équipe. Choupo-Moting est important quand il joue dans la surface adverse et il a déjà eu plusieurs fois l’occasion de le prouver en sélection. D’autre part, personne ne comprend son entêtement à titulariser et à faire jouer 90 minutes à un Benjamin Moukandjo qui semble n’en faire qu’à sa tête et qui se lance trop souvent dans des chevauchées infructueuses à l’arrivée. S’il est établi que le joueur de Reims a un énorme moteur, le coach pourrait l’amener à mieux l’exploiter afin de le rendre plus dangereux pour les adversaires. Sinon, personne ne comprendrait qu’il confine Clinton Njie sur le banc de touche alors que les autres joueurs offensifs ne sont pas brillants.

En attaque, il va bientôt se poser un « problème Aboubakar ». Le joueur du Fc Porto semble subitement hors de forme, lui qui a été très bon durant les matches de préparation. Il ne réussit pas grand-chose et ne semble pas en totale harmonie avec ses coéquipiers du secteur offensif, alors que lors des deux premiers matches des éliminatoires de cette Can, son entente avec Clinton Njie avait fait des merveilles. La principale énigme de cette sélection est justement Clinton Njie dont l’absence sur la pelouse est le principal sujet de conversation entre journalistes et même avec les supporters des différentes sélections. Le coach dit de lui qu’il n’est pas en forme. Mais comment peut-il s’en rendre compte si durant la préparation son temps de jeu est famélique et que depuis le début de la Can il n’a pas joué une seule seconde ? Dans l’intimité du groupe, l’on évoque des problèmes avec d’autres joueurs et surtout une altercation avec le capitaine Stéphane Mbia à Libreville, dès les premiers jours du stage de préparation (nous y reviendrons). Léonie Kweuke qui a été précieux durant les éliminatoires n’est relégué qu’au rôle de faire-valoir alors que Franck Etoundi, frère cadet du nouveau capitaine, a curieusement les faveurs du coach, lui qui n’a encore rien montré en vert-rouge-jaune.

Au final, ajouté à cela les tensions perceptibles entre joueurs, les remarques désobligeantes des uns à l’encontre des autres, les brimades de certains anciens sur les nouveaux et l’apathie presque maladive du sélectionneur qui ne pense qu’à ses primes et à son salaire, l’on comprend que les choses n’aillent pas pour le mieux. Et quand le vestiaire vit mal, que les joueurs arrivent en retard au restaurant, n’acceptent pas que quelqu’un d’autre s’asseye sur « sa » place, quand certains joueurs ne se réveillent pas à l’heure prévue de l’entraînement, passent toute la nuit au téléphone parce que convaincus qu’ils ne joueront pas une seconde, quand les entraîneurs camerounais ne sont rien d’autre que de simples spectateurs, quand les administratifs de l’équipe ne font jamais aucun commentaire contradictoire, quand le sélectionneur renforce son staff avec des Allemands dont personne ne sait le rôle exact, rien ne peut marcher comme il faut. Le laisser-aller qui a cours dans cette sélection actuellement n’est pas digne d’une sélection nationale et le sélectionneur semble avoir définitivement perdu la main sur ses troupes. Ses choix sont contestés même par ses adjoints et l’état de grâce avec des résultats convaincants (RDC et Côte d’Ivoire) semble déjà très loin. Au fil des matches, des jours, des semaines et des matches, le sélectionneur apparaît clairement comme étant LE maillon faible de cette équipe.

Steve Djouguela à Malabo

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS