Lions indomptables. Lions Indomptables: Mission délicate pour Jean Paul Akono

Souley ONOHIOLO | Le Messager Mardi le 25 Septembre 2012 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
A trois semaines du match retour opposant le Cameroun au Cap-Vert, et comptant pour la qualification à la prochaine Can, le gouvernement camerounais, la Fécafoot et le staff technique sont encore dans les débats «improductifs » de périphérie, alors que le flou persiste sur les prochains sélectionnés et la dépossession du brassard.

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Jeudi 13 septembre 2012, au 20 heures du poste national de la Crtv, la lecture d’un communiqué laconique signé du ministre des Sports et de l’éducation physique suspend l’entraîneur sélectionneur des Lions Indomptables, Denis Lavagne. Adoum Garoua le remplace par le Camerounais Jean Paul Akono, pour coacher l’équipe nationale de football. Celle-ci a été battue deux buts à zéro quelques jours plutôt par les Capverdiens au match aller qui se déroulait à Praia. Les dirigeants du football camerounais (le gouvernement et la Fécafoot), prennent enfin conscience (sur le tard) que l’avenir de l’équipe nationale du Cameroun, si elle veut poursuivre l’aventure qualificative à la prochaine coupe d’Afrique des Nations, se joue sur un fil. Croyant calmer l’indignation, les ardeurs et les émotions vives des populations, Adoum Garoua choisit la solution la plus « spectaculaire » en chassant Denis Lavagne.

Le limogeage et même la répudiation « sophistiquée » du Français, sous l’habillage de suspension (il faut signaler que le contrat de ce dernier s’achève le mois prochain), n’est pas le fait du hasard. Il s’agit bien plus d’une décision politique que d’une décision technique. Il y a plus de peur à craindre l’indignation, le courroux et la furie des Camerounais, si l’élimination des Lions se produisait avec un coach Blanc ; que si c’était avec un entraîneur camerounais. La décision est d’autant plus technique dans le sens où le gouvernement redoute des dérapages incontrôlés au cas où les Lions seraient éliminés le 14 octobre au match retour. Mais, est-ce pour autant que l’on a réglé le problème ? Les mésaventures du football camerounais qui vont se poursuivre, ne sont pas liées au seul fait de la maladresse, ou de l’incompétence de l’entraîneur déchu.


Sortie fracassante

Une fois aux affaires, bien avant son installation, Jean Paul Akono, fait une sortie par le bout où on l’attendait le moins… La question du brassard. En filigrane, le nouveau coach qui fait « visiblement » des yeux doux à Samuel Eto’o, dépossédé de son brassard de capitaine par Denis Lavagne au profit de Nicolas Nkoulou, ouvre la porte à une vaste polémique. D’un côté, il y a des avis selon lesquels Jean Paul Akono a saisi le serpent par la queue. Pour d’autres, le nouveau coach est hors sujet. Même si la négociation pour le retour de Samuel Eto’o, en sélection nationale est un sujet prépondérant et préoccupant autant que celle sur le retour de Assou Ekotto, Jean II Makoun, le jeune Kana, Frank Songo’o…, engager le débat sur le retour de Samuel Eto’o au prix de la rétrocession de son brassard de capitaine, laisse croire que le football n’est plus un jeu collectif. Et encore, le capitaine déchu n’avait pas conditionné son retour en sélection nationale à la reprise de son brassard.

Même s’ils ne l’ont pas clamé haut et fort, Nicolas Nkoulou et Alexandre Song, qui n’ont été capitaine et vice capitaine que le temps d’un seul match officiel, s’en retrouvent frustrés. Ils n’ont jamais fait de démarches pour être désignés capitaine et vice capitaine. Jean Paul Akono n’explique pas non plus la faute ou l’erreur qu’ils ont commise pour être débarqués de ces postes. Le pavé jeté dans la mare par Jean Paul Akono est à l’origine de plusieurs blocages à ce jour. Plusieurs fois annoncée, la mission composée du ministre Adoum Garoua, le président de la fédération Iya Mohammed et le coach Jean Paul Akono, qui devait se rendre à l’Hexagone pour contacter certains joueurs, rase encore les murs au Cameroun. Samedi dernier lors du match des « bébés Lions », on l’a encore aperçu, sans voix, au stade Ahmadou Ahidjo.

Et si Eto’o et Assou Ekotto maintenaient leur « Non » ?

Selon certaines indiscrétions, la mission n’a toujours pas décollé pour l’étranger. Tout simplement parce que, dit-on en coulisses, Samuel Eto’o et autres restent campés sur leurs positions. Plus de match avec l’équipe nationale du Cameroun. Au cas où ils maintiendraient leur « Non », ne serait-il pas là le premier échec de Jean Paul Akono ? Va-t-il maintenir le capitanat en l’état actuel ? A l’heure qu’il est, l’avenir des Lions tient sur un fil. Samuel Eto’o le sait. Il n’est pas prêt à porter le chapeau ; n’ayant pas entre les mains, toutes les cartes. Le 14 octobre prochain, les Lions peuvent gagner, par trois et même plusieurs buts à zéro. L’équipe nationale aura son ticket en poche. Comme en 2000, Jean Paul Akono, victorieux aux jeux olympiques, sera une fois de plus traité comme un héros. On dira que c’est grâce à sa bravoure, ses qualifications et sa sagacité que les choses se sont bien passées. Et ce n’est pas le fait du hasard si Jean Paul Akono et son adjoint Ntoungou Mpilé réagissant dans les colonnes d’un quotidien de la place, parlent de « mission commando » pour le premier ; et « on va se battre » pour l’autre.

Samuel Eto’o et les autres qui ne veulent pas assumer la responsabilité de la défaite et la non-qualification de l’équipe nationale, peuvent valablement décliner « l’offre empoisonnée » de la mission Adoum Garoua, Iya Mohammed et Jean Paul Akono. Ils n’auront pas entièrement tort. Il n’y a qu’à juger des improvisations, l’impréparation et l’amateurisme qui se profilent à l’horizon. Le pays de Roger Milla est coutumier du fait. Pour preuve, la Fécafoot et le gouvernement semblent à l’heure actuelle se rejeter les responsabilités.

Personne ne veut porter le chapeau ; au regard de l’échec à venir ? Sur ce plan, des joueurs de la taille de Samuel Eto’o n’accepteraient pas d’être des victimes expiatoires ; ni des boucs émissaires. Alors que l’on attend du gouvernement et de la Fécafoot, des passes décisives et des offensives concrètes de buts, le cafouillage se poursuit. On reparle encore du sacro-saint principe de « l’union sacrée autour des Lions ». Infliger une correction sévère au Cap Vert, avec un minimum de trois buts, sans en encaisser un seul n’est pas impossible ; même si la tâche s’annonce ardue et complexe. Mais, pour y parvenir, il faut rectifier le tir ; corriger les erreurs du match aller. Les Lions indomptables ont perdu pour avoir pratiqué un style de jeu haché, décousu, mièvre, sans aplomb, ni panache. On a observé un manque de vélocité et d’engagement lors du match contre le Cap-Vert, Les Lions n’ont convaincu personne. L’arsenal et la constellation des professionnels camerounais (ou ce qui en tient lieu), sélectionnés et ayant pris part au match, n’ont pas montré une détermination offensive et évidente. En fait, les Lions ont perdu leur crinière. Ce n’était pas une histoire de brassard. Il est encore temps pour les ferrailleurs et « fossoyeurs » du football camerounais d’attraper le taureau par les cornes. En plus d’être aussi sérieux qu’une crise cardiaque, le mal qui gangrène le football camerounais est pire qu’un cancer. Pour éviter quelques débordements et dérapages le 14 octobre, il faut à tous les prix tenter d’extirper le ver qui infeste le fruit.
 

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