Liberia. Liberia:Winston Tubman accuse Ellen Johnson Sirleaf d'avoir ordonné aux policiers d'avoir de l'éliminer au cours d'une dispersion violente de manifestations de l'opposition

AFP Mercredi le 09 Novembre 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
MONROVIA (AFP) - (AFP) - la présidente Sirleaf vers une réélection sans gloire. La présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf devrait être réélue sans gloire à l'issue du second tour de la présidentielle de mardi boudé par des électeurs visiblement sensibles à l'appel à boycotter le scrutin de son rival Winston Tubman qui s'était retiré de la course.

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Le dépouillement des bulletins était en cours mercredi et de premiers résultats seront publiés jeudi par la Commission électorale nationale (NEC).

Le plus attendu n'est pas celui obtenu par Mme Sirleaf, qui était seule en lice, mais celui de la participation, notamment du fait du retrait de Winston Tubman. Le chef du Congrès pour le changement démocratique (CDC), qui aurait dû affronter la présidente sortante, a dénoncé un processus "frauduleux".

Contrairement au premier tour du 11 octobre qui avait fortement mobilisé les électeurs avec un taux de participation de plus de 71%, l'AFP et des journalistes libériens ont noté une faible affluence dans les bureaux de vote au second, tant à Monrovia qu'en province.

Ce manque d'enthousiasme prouve que l'appel de M. Tubman à boycotter le scrutin a été suivi, mais aussi que de nombreux Libériens ont préféré rester chez eux par crainte de violences, indique-t-on de source diplomatique, le second tour s'étant tenu au lendemain de la dispersion sanglante d'opposants par la police.

La répression par des policiers anti-émeutes de pro-Tubman rassemblés devant le CDC a fait au moins deux morts parmi les manifestants, selon l'AFP, huit selon le CDC qui a également parlé de 150 personnes arrêtées toujours détenues mercredi.

Winston Tubman a accusé les policiers d'avoir, au cours de cette dispersion violente, tenté de "l'éliminer" sur ordre des "plus hautes autorités" de l'Etat, donc d'Ellen Johnson Sirleaf, première présidente élue d'Afrique en 2005 et prix Nobel de la paix en 2011.

"Très dangereux, très arrogant"

Une accusation grave "catégoriquement" démentie par le chef de la police, Marc Amblard. "Il faudrait être complètement stupide pour tenter d'assassiner, pas seulement M. Tubman, mais n'importe quelle personnalité politique", a-t-il dit, qualifiant les propos de M. Tubman de "très dangereux et très arrogants".

Mardi soir, un policier a été blessé au moment où des membres de la NEC venus chercher des urnes ont été attaqués par des jeunes à Monrovia.

Si elle était confirmée de source indépendante, cette présumée tentative d'assassinat risquerait de raviver la violence au Liberia, toujours hanté par le spectre de guerres civiles qui, de 1989 à 2003, ont tué quelque 250.000 personnes.

Dans un entretien accordé mardi à quelques journalistes, M. Tubman a déclaré ne pas encore savoir si les manifestations de son parti allaient se poursuivre en dépit des violences de lundi. "Nous allons sortir en grand nombre enterrer les nôtres. Certains appelleront cela une manifestation", a-t-il dit, sans préciser la date de ces inhumations.

Mercredi, la presse libérienne qui n'est pas parue mardi, décrété jour férié, faisait ses grands titres sur "le lundi sanglant", plus que sur l'élection.

Cette journée dramatique et le faible taux de participation prévisible au second tour constituent un revers pour le présidente Ellen Johnson Sirleaf, très appréciée jusqu'à maintenant à l'étranger, mais contestée dans son propre propre pays.

Il lui est reproché d'avoir été indirectement impliquée dans les guerres civiles, de ne pas avoir suffisamment oeuvré pour la réconciliation et de ne pas avoir su capitaliser sur sa bonne image à l'étranger pour développer davantage son pays où la majorité des quatre millions d'habitants vivent dans la pauvreté.

Avec 43,9% des voix contre 32,7% à M. Tubman, l'attribution du Nobel de la paix quatre jours avant le 11 octobre n'aura pas suffi à lui permettre de l'emporter au premier tour comme le pensait son entourage.

Et sa victoire annoncée au second tour sans adversaire risque de lui rendre la tâche très difficile.
 

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