Grèce. Les banques rouvrent en Grèce, espoir de normalisation

Lefteris Papadimas | Reuters Lundi le 20 Juillet 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
ATHÈNES (Reuters) - Les établissements bancaires ont rouvert lundi en Grèce et le gouvernement a entamé les remboursements dus à la Banque centrale européenne (BCE) et au fonds monétaire international (FMI), témoignant d'un timide retour à la normale à Athènes après l'accord en vue d'un troisième plan d'aide.

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Des files d'attente se sont formées dès le petit matin devant les agences bancaires, fermées depuis trois semaines, les épargnants étant désormais autorisés à retirer jusqu'à 420 euros en argent liquide par semaine au lieu de 60 euros par jour.

La fermeture des banques était l'une des illustrations les plus évidentes de la crise qui a amené la Grèce au bord du précipice.

Les hausses de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sont entrées en vigueur, notamment celles sur l'alimentation et les transports publics, qui font passer la TVA de 13% à 23%.

La Bourse d'Athènes, elle aussi fermée depuis le 29 juin, restera en revanche close jusqu'à nouvel avis.

"Cela va mieux qu'il y a quelques semaines. Dieu merci, nous ne nous sommes par retrouvés avec la drachme !", a dit Maria Papadopoulou, une retraité âgée de 62 ans. "Je suis venue pour payer mes factures et mes impôts aujourd'hui. La semaine dernière je ne pouvais pas, tout cela est très fatiguant pour les vieilles personnes comme moi."

Les Grecs pourront déposer des chèques, mais pas d'argent liquide, régler des factures, accéder à leurs coffres et effectuer des retraits sans utiliser de carte bancaire.

"Les mesures de contrôle des capitaux et les restrictions sur les retraits restent en place, mais nous abordons une nouvelle étape que nous espérons être la première d'un retour à la normale", a déclaré Loúka Katséli, qui dirige la fédération bancaire grecque.

De légères perturbations pourraient se produire après trois semaines d'interruption mais les banquiers s'attendent à ce que, dans l'ensemble, les opérations se déroulent normalement.

"Je ne m'attends pas à des problèmes majeurs, notre réseau et ceux de nos concurrents sont prêts", a dit un responsable de la Banque du Pirée, l'une des quatre plus grandes banques du pays. "Il est possible qu'il y ait des files d'attente parce que beaucoup de clients voudront retirer des fonds déposés dans les coffres", a-t-il ajouté.

NOUVEAU VOTE AU PARLEMENT MERCREDI

Dans l'intervalle, le FMI a annoncé lundi le paiement de quelque deux milliards d'euros d'arriérés. "De ce fait, la Grèce n'est plus en situation d'arriérés vis-à-vis du FMI", dit le fonds dans un communiqué. "Comme nous l'avons dit, le Fonds se tient prêt à continuer d'aider la Grèce dans ses efforts en vue de renouer avec la stabilité financière et la croissance".

De même, la BCE a fait savoir lundi que la Grèce lui avait remboursé 4,2 milliards d'euros, soit 3,5 milliards d'euros de principal et 700 millions d'intérêts

Athènes va aussi rembourser un prêt de 500 millions d'euros qui avait été accordé par la banque centrale grecque.

Le pays peut honorer ces échéances grâce à un prêt relais de 7,16 milliards d'euros accordé la semaine dernière par le mécanisme européen de stabilité financière (MESF), en attendant l'ouverture de négociations sur un troisième plan d'aide d'un montant pouvant atteindre 86 milliards d'euros.

Le Premier ministre Alexis Tsipras espère qu'elles se concluront rapidement mais il fait face à une fronde dans les rangs de son parti.

Les députés grecs ont donné leur feu vert dans la nuit de mercredi à jeudi aux mesures d'austérité draconiennes exigées par les créanciers internationaux d'Athènes, mais le gouvernement a dû compter sur les voix de l'opposition, 39 élus de Syriza, le parti de la gauche radicale au pouvoir, ayant voté contre ou s'étant abstenus.

Un deuxième vote interviendra mercredi sur les réformes du système bancaire et du système judiciaire et un résultat comparable est attendu, reflétant un équilibre politique fragile qui ne permet pas d'exclure des élections anticipées.

Avec l'appui de ses partenaires de la droite souverainiste, les Grecs indépendants, Tsipras dispose en théorie d'une majorité de 162 députés sur les 300 que compte la Vouli, mais la défection de 39 "frondeurs" de Syriza a ramené ses soutiens à 123, le rendant dépendant des voix de l'opposition.

Certains membres du gouvernement n'ont pas exclu la convocation d'élections anticipées en pleine négociation sur le troisième plan d'aide si la coalition gouvernementale devait voir le nombre de ses soutiens au Parlement tomber à moins de 120, seuil minimum pour qu'une motion de censure puisse être repoussée.

Il est toutefois loin d'être certain qu'un éventuel passage sous ce seuil symbolique précipite une démission du Premier ministre qui pourrait compter sur le soutien des partis d'opposition pro-européens en cas de vote de confiance.

(avec Renee Maltezou, Angeliki Koutantou, Lefteris Karagiannopoulos, Nicolas Delame et Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

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